" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

lundi 14 octobre 2013

Le père tenait par la main un petit garçon d'une dizaine d'années et lui parlait doucement (...). À ce moment, le SS qui se trouvait près de la fosse cria quelque chose à son camarade.

Témoignage

Hermann Graebe, directeur d'une entreprise de construction au service de l'armée allemande en Ukraine, a décrit au procés de Nuremberg une tuerie à laquelle il a assisté le 5 octobre 1942, près de Dubno :

"J'entendis alors des coups de fusil se succéder rapidement, provenant de derrière un des monticules de terre. Les gens qui étaient descendus des camions - hommes, femmes et enfants de tous âges - devaient se dévêtir sur les ordres d'un SS qui avait un fouet de cheval ou de chien. Ils devaient poser leurs vêtements à des endroits déterminés (...). Je vis un tas de chaussures de 800 à 1000 paires, d'immenses piles de linge de corps et de vêtements.
"Sans crier, sans pleurer, ces personnes se déshabillaient, se groupaient par familles, s'embrassaient les unes les autres, se disaient adieu et attendaient le signe d'un autre SS qui se tenait près de la fosse, également un fouet à la main. Pendant le quart d'heure que je restai là, je n'entendis ni plainte ni appel à la pitié. J'observais une famille d'environ 8 personnes, un homme et une femme d'une cinquantaine d'années avec leurs enfants d'environ 1, 8 et 10 ans et deux grandes filles de 20 et 24 ans environ (...). Le père tenait par la main un petit garçon d'une dizaine d'années et lui parlait doucement (...). À ce moment, le SS qui se trouvait près de la fosse cria quelque chose à son camarade. Ce dernier compta environ 20 personnes et leur dit d'aller derrière le monticule de terre. Parmi elles était la famille que j'ai mentionnée.
"(...) Je fis le tour du monticule et me trouvai en face d'une énorme fosse. Les gens étaient étroitement serrés les uns contre les autres et les uns sur les autres, de sorte que seules les têtes étaient visibles. Presque tous avaient du sang qui coulait de leur tête sur leurs épaules. Quelques-uns de ceux qui avaient été fusillés remuaient encore (...)"
 



 

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