" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

vendredi 24 février 2017

Il vaut mieux mourir debout que vivre à genoux sous le joug de la finance et de quelques privilégiés !

Il vaut mieux mourir debout que vivre à genoux sous le joug de la finance et de quelques privilégiés !
 
 
 
Face à la corruption, s'indigner ne suffit plus !

Doit-on continuer à regarder le grand feuilleton des " affaires " qui fracassent la vie publique depuis trente ans comme on va au cirque ? En Roumanie, en Islande ou au Brésil, des foules manifestent contre la corruption des classes dirigeantes.
En France, rien. Il est aussi de la responsabilité des citoyens d'agir !
 
 

Il est en fait le syndrome d’un mal que personne ne nomme: l’irresponsabilité politique qui est au principe même de la Cinquième République !



 
 
Le "système", c’est la Cinquième



Le mot connaît un succès ravageur. Tous les candidats déclarés à l’élection présidentielle l’utilisent pour mieux s’en extraire: le "système" c’est les autres. Sauf qu’on ne sait plus trop à quoi il correspond. Il est en fait le syndrome d’un mal que personne ne nomme: l’irresponsabilité politique qui est au principe même de la Cinquième République.



Un mot des définitions savantes. La science politique connaît une théorie du système politique. Elle la doit à des chercheurs américains (le plus connu étant sans doute David Easton, décédé il y a deux ans). S’inspirant de la novation portée par la cybernétique, ils considéraient que le gouvernement d’une société relève de la science des systèmes. Cette " gouvernance " (il y aurait beaucoup à dire sur ce terme) est donc une organisation de nature technologique et rien d’autre. Les détenteurs de l’autorité y sont professionnalisés à un point tel que la politique ou l’idéologie n’ont pas de place dans l’exercice de leurs fonctions. Un système ainsi défini tire sa force de sa capacité à stabiliser et gérer des interactions, des demandes ou des intérêts contradictoires. Il tend donc à s’autonomiser pour survivre à un environnement toujours plus complexe. Bref, il refoule tout autant l’histoire que les questions touchant au pouvoir. Cette théorisation est fort critiquable mais on retiendra qu‘elle peut correspondre pour une part à la forme prise par le pilotage semi-automatique des sociétés néo-libérales contemporaines.
Mais revenons à notre actualité politique. A quoi peut correspondre le chorus antisystème ? Il procède, comme dans l’Amérique de Trump, d’une dénonciation commode des " élites " sans qu’il soit besoin de les identifier. On peut donc jouer sans fin sur le registre de leur incarnation selon les opportunités du moment : la presse, les juges, les étrangers " inside ", etc… Plus profondément la dénonciation du " système " stigmatise l’impuissance qui a saisi la politique : des gouvernants qui ne rendentt plus de compte, assujettis qu'ils sont à des puissances économiques, financières, bureaucratiques ; lesquelles supplantent les Etats et les nations.
Il y a donc une sorte d'aveu dans l’emballement antisystème de notre " classe politique ". Mais cet emballement manque l’essentiel : la responsabilité que le régime politique a dans la déchéance du système tout entier. On ne dira jamais assez combien la Cinquième République a porté à un niveau jamais atteint l’irresponsabilité des gouvernants à tous les niveaux. Ils peuvent se contredire, mentir, échouer ; ils restent inaccessibles. Le Président de la République est totalement irresponsable durant 5 ans. Il peut changer de politique (prendre le tournant de la rigueur en 1983, abandonner la fracture sociale en 1995, mépriser la rupture annoncée en 2007, oublier de réorienter l’Union Européenne en 2012), être désavoué par un référendum (en 2005), perdre les élections législatives (en 1986, en 1997), il reste en place et persévère. Du coup, le Premier ministre totalement inféodé au Président, doit gouverner contre sa propre majorité parlementaire. Et s’il le faut contre la base sociale de celle-ci. Le recours au 49.3 est dans toutes les mémoires. Le même Premier ministre est " chef de l’administration " mais c’est le Président qui nomme les chefs de celle-ci. La liste des " emplois discrétionnaires " n’a cessé de s’allonger au gré des présidences, faisant naitre une société de cour rappelant l’Ancien Régime. Le Parlement peut bien passer des heures en commission pour améliorer un texte de loi, il n’a pas les moyens de sauvegarder son travail jusqu’au vote final dont décide unilatéralement l’Exécutif. Et il ne peut pas suivre l’application de la législation qui lui est pourtant attribuée. Cette irresponsabilité est devenu un principe. "Pourquoi s'emmerder ?" comme disait Jacques Chirac au soir de son élection le 5 mai 2002 avec plus de 82% des suffrages.
C’est cette sphère entièrement circonscrite par le présidentialisme qui régit la politique en France, s'inflirte dans les moindres recoins de son centre à sa périphérie. Ceux et celles qui l’occupent et l’animent n’ont plus de rapports obligés à entretenir avec la société réelle. D’où la schizophrénie stupéfiante d’un François Fillon. La seule perspective d’accéder à " la magistrature suprême " a suffit à l’exonérer de la moindre préoccupation morale. Sauf qu’il ne s’agit pas de morale mais bien de politique. Tant que les institutions ne sacrifieront pas au critère de la responsabilité collective et personnelle, du renforcement des contre-pouvoirs, du respect de l’égalité des conditions entre élus et citoyens, les plus démagogues des antisystèmes gagneront la partie. Les candidats doivent donc clairement nous dire comment ils mettront fin, dés le lendemain de leur élection à cette infirmité démocratique : en France, le système c’est la Cinquième République.

La notion de "système", telle que la rejette de plus en plus d'électeurs, me semble concerner à la fois les institutions, la façon dont elles ont été mise en place, ou modifiées, mais surtout l'utilisation qui en est faite.

Petit rappel la Vè a été une réponse au colonialisme et à son rejet par ceux qui le subissait et face à ceux qui souhaitaient le prolonger.

Elle est intervenue dans un contexte de regain du capitalisme par le biais du consumérisme et de la loi du marché.

Elle correspond à une forme de captation des pouvoirs au service d'une oligarchie dominante.

Dans le même temps l'évolution du monde a vu l'émergence de nouvelles nations et les anciens empires coloniaux pratiquer une nouvelle approche de tutelle économique. Cela s'est accompagné d'une montée des inégalités et d'une mise en danger de l'humanité via la détérioration de l'environnement.

Enfin la notion de démocratie a pris le visage de la démagogie. Une démocratie réelle ne peut être pratiquée que par des citoyens libres, éduqués au respect de l'autre et à la notion d'intérêt général, et enfin dans le cadre d'une information à la fois ouverte, mais aussi maîtrisée, c'est à dire débarassée des rumeurs sans fondement.

Dans ce cadre, il est possible de construire une constitution facilitant le vivre ensemble tant au niveau d'une collectivité territoriale que nationale ou à l'échelle de la planète. Une telle constitution doit être vivante, c'est à dire comporter les moyens de son adaptation aux changements d'environnement. Elle ne doit en aucun cas prôner la nation d'abord, mais le respect par la nation des droits de tous les humains de la planète.

C'est cela, pour moi, sortir des systèmes en s'affranchissant du joug financier ou de nos addictions et de nos égoïsmes



 

 

le produit d’un écosystème parlementaire qui favorise l’abus d’argent public au lieu de l’empêcher. Scandale après scandale, sénateurs et députés refusent que leurs enveloppes soient contrôlées ! ! ! et pour cause, ils vivent (et abusent) tous de l’argent public, de l’argent de nos impots !

 
 
Transparence : ouvrez donc les yeux, observez, réalisez et indignez-vous : aucun (ou presque aucun) des parlementaires, aucun (ou presque aucun) des députés, aucun (ou presque aucun) des sénateurs ont crié " au loup " quand l’affaire Fillon a explosé aux yeux du grand public car ils vivent tous tres largement voire même se gavent sur la bête (les deniers publics , notre argent, l’argent de nos impots !)

Au-delà d’une faute personnelle, l’affaire Fillon est aussi le produit d’un écosystème parlementaire qui favorise l’abus d’argent public au lieu de l’empêcher. Scandale après scandale, sénateurs et députés refusent que leurs enveloppes soient contrôlées ! ! ! et pour cause, ils vivent (et abusent) tous de l’argent public, de l’argent de nos impots !

vite vite pour l'abolition des privilèges !

 
 
Les Fillon passent, les pratiques restent: pour l'abolition des privilèges !



Les affaires s'accumulent autour de François Fillon, et on entend de plus en plus des gens réclamer son départ. Ce serait une bonne chose, mais qui ne réglerait pas une grande question : comment se fait-il que nos représentants s'enrichissent autant, au point de perdre toute notion de la réalité de ce qu'ils gagnent ?




" Je pense qu’on ne peut pas diriger la France si on n’est pas irréprochable "
Voici ce que déclarait François Fillon en novembre 2016 pour discréditer ses rivaux à la primaire de la droite, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Maintenant que l’on soupçonne qu’il entretenait son épouse avec l’argent du contribuable, on peut moquer chacune de ses prises de paroles antérieures et dénoncer avec encore plus de virulence ses attaques régulières contre les " assistés ", qui sont en réalité de pauvres gens qui vivent le plus souvent sous le seuil de pauvreté, tandis qu’à eux deux les époux Fillon ont vécu des années durant au crochet de l’État pour plus de dix mille euros par mois. Mais ce qui frappe aussi, c’est le sentiment d’impunité dans lequel était monsieur Fillon pour pouvoir endosser ces derniers mois un rôle de père la vertu. Ne se rendait-il pas compte de l’énormité de sa contradiction ? N’imaginait-il pas le dégoût qu’il provoquerait lorsque ses pratiques supposées seraient rendues publiques ?

Certainement pas. Car monsieur Fillon évolue, comme beaucoup de ces notables de la politique, dans un monde où 500 000 € ce n’est pas une si grosse somme et où " vivre avec 4000 euros releve du cauchemard " comme le déclarait sans honte le sénateur-maire macroniste Gérard Collomb. Dans un monde où l’on peut faire ce qu’on veut sans avoir d’autre obligation que celle de remplir à l’arrache les déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Dans un monde où pour défendre leur népotisme, les députés répondent " alors qu’on interdise ça aussi dans le privé ! " parce qu’ils ne vivent entourés que de cadres supérieurs et de patrons qui gagnent encore plus d’argent qu’eux et qui les font complexer. Car la classe politique fréquente les mêmes cercles de sociabilité (Union interalliée, le Siècle), de loisir (Polo, Racing) que les puissances de l’argent alors que tout le travail politique consiste à en affranchir nos institutions.

Ce monde, il faut attendre pour en connaître périodiquement les frasques qu’un rival ou un allié malveillant balance l’information au Canard enchaîné ou que les rares titres de presse encore libres mènent des années d’investigations.

Dans ce monde, un député gagne 5 357,34 € nets par mois auxquels s’ajoute une indemnité représentative de frais de mandat non imposable de 5 805 € bruts mensuels et fait donc partie du 1 % des plus riches (en revenu) de la population française (on fait partie du 1 % lorsque l’on gagne plus de 9 000 € par mois).

Dans ce monde, être député est plus qu’une profession : c’est une rente à vie. François Fillon a pu conserver son mandat durant près de 36 ans sans que cela ne pose de problème à personne ou qu’il soit ennuyé malgré sa participation à la plupart des derniers gouvernements, qui n’ont pourtant pas brillé pour leur efficacité ou leur clairvoyance.

Dans ce monde, 20 % des députés font travailler leur famille, ce qui n’est pas immoral en soi, mais aucun statut, aucun contrôle ne viennent vérifier la juste allocation de cet argent. Les députés intérrogés par Guillaume Meurice semblent ne même pas comprendre pourquoi cela pose problème. Mais dans quel autre monde peut-on donc engager autant de dépenses sans rendre le moindre compte ?

Dans ce monde, nos dirigeants vivent dans un décor de roi, fait de palais historiques et somptueux que la République a attribués à la représentation publique, n’en modifiant que peu l’usage finalement réservé à la vie de l’élite politique (élue ou de droit divin, du pareil au même), meublé par une administration chargée de la conservation du Mobilier national. Ils sont voiturés et servis par une domesticité qui ne porte plus ce nom parce qu’elle a un contrat de travail. Déjà en 2009, le Canard nous révélait le dispendieux train de vie de l’intègre monsieur Fillon, alors Premier ministre " à la tête d’un État en faillite " : alors que son prédécesseur bénéficiait d’un appartement de fonctions de 78 m2, François Fillon avait annexé jusqu’à disposer de 309 m2 ; pour maquiller les dépenses de personnel, 49 des 70 membres de son cabinet n’étaient pas rémunérés sur l’enveloppe de Matignon.

Dans ce monde, la classe politique de niveau national a tout intérêt à s’accrocher à une carrière qui enrichit les rares qui n’étaient pas déjà riches avant et leur donne à tous un cadre de vie de Parisien nanti.

Si nous ne voulons pas en rester à une énième étude de cas, où Fillon sera transformé en question individuelle, avec ses parts d’ombres, ses névroses et ses peines, il faut faire le procès de ce monde et en abolir les privilèges.


La politique transforme en notable : quelle compréhension du monde social attendre d’eux ?
Quelle empathie le peuple pouvait-il attendre de Marie Antoinette à qui l’Histoire prête cette phrase : " S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche " ? L’époque a changé mais il semble parfois que l’écart soit resté le même. Pénélope Fillon qui dévoile les détails de son quotidien d’aristocrate républicaine aurait de quoi faire vomir de rage ceux qui triment au quotidien pour limiter le découvert en fin de mois et qui doivent pour cela accepter toutes les compromissions que la vie professionnelle leur réclame.

Imaginons une personne d’origine modeste qui parviendrait aux responsabilités, après un parcours de militant, un parcours d’élu : elle deviendrait immédiatement ce que la sociologie appelle un " transfuge de classe " puisque l’accès aux plus hautes fonctions enrichit. Cette personne c’est par exemple Myriam El Khomri qui a donné son nom à l’une des grandes lois de régression sociale des trente dernières années pour qui n’est pas un cadre concerné par le " droit à la déconnexion " (soit 11 % de la population).

Il y a urgence à changer car le mode de vie " déconnecté " de la classe politique a une conséquence : la représentation nationale représente les riches. Nos institutions permissives orientent le pouvoir à leur service et en ce sens elles font œuvre de corruption.


Des mesures de salut public : plus d’Intermarché moins d’Interalliée
Le plus choquant est que la majorité des pratiques de la classe politique est légale car c’est elle-même qui fait la loi. " On n’est jamais mieux servi que par soi-même ", dit l’adage. Jean-Louis Debré, ancien député, ministre, président de l’Assemblée nationale ou du Conseil constitutionnel ajouterait " et par les siens " : son Premier ministre de père a contribué à l’écriture de l’actuelle constitution. On serait bien naïf d’espérer que cette caste change quoi que ce soit à ses habitudes, autrement que par quelques mesurettes comme les fiches déclaratives à la HATVP. Alors, puisque les présidentielles approchent, imaginons ce que le peuple réuni d’une façon ou d’une autre pourrait faire pour assainir l’air politique d’un pays empuanti par des décisions prises à l’inverse de l’intérêt de la majorité par cette caste bien trop à l’aise pour se sentir contrainte à le considérer.


1. Limiter les mandats dans le temps :
En 2012, 82 % des députés et 77 % des sénateurs, sans doute trop âgés, cumulaient plusieurs mandats. En juillet 2017, les députés et sénateurs ne pourront plus cumuler ces fonctions de représentation nationale avec des fonctions locales. Mais un problème subsistera : il sera toujours possible de passer toute sa vie à vivre de la politique avec un salaire confortable. C’est pourquoi il faut faire en sorte qu’on ne puisse pas enchaîner les mandats indéfiniment.


2. Surveiller les conflit d’intérêts :
On pense tout de suite à Serge Dassault, sénateur de 91 ans, richissime industriel (à son crédit : il n’est pas sénateur pour s’enrichir), patron de presse, qui fait partie des quelques centaines de personnes qui ont le pouvoir sur les lois.


3. Aligner le salaire des responsables politiques sur le salaire médian :
Le site de l’Assemblée nationale nous indique que le salaire élevé des députés les protège de la corruption. Pourtant, si l’on considère que vivre parmi le 1 % des plus riches de la population crée une corruption des intérêts que les députés défendent, il faut que les députés aient un niveau de vie qui les fasse ressembler à la majorité de la population pour en défendre les intérêts, qu’ils passent davantage de temps au supermarché que dans les clubs privés.


4. Créer un organe de contrôle citoyen :
Actuellement il n’existe presque aucune mesure de contrôle. Seule la Cour des comptes peut fouiner mais n’est habilitée à en sortir que des " recommandations ". La Haute autorité pour la transparence de la vie publique commence à renvoyer quelques dossier en justice pour des fraudes avérées. Un organe de contrôle équivalent des jurys d’assises mettrait tout ceci au clair : les informations seraient présentées aux citoyens et ceux-ci seraient habilités à juger.


5. Permettre la révocabilité des élus :
Actuellement, rien ne contraint un élu à appliquer les quelques éléments de programme qu’il donne en pâture à ses électeurs. Hors élection, il est davantage sous pression de ses amis avocats et patrons que de ceux qui l’ont investi. Il est temps que les citoyens se rappellent au bon souvenir de leurs représentants grâce à une mesure simple : à partir d’une pétition rassemblant un certain pourcentage du corps électoral, on pourrait organiser un référendum de révocation d’élus qui feraient n’importe quoi : combien de députés PS auraient réfléchi à deux fois avant de voter la très impopulaire loi Travail si un tel système avait existé ? Nettement plus qu’actuellement, où tous ont d’abord pensé à leur prochaine investiture par le Parti pour conserver leur notabilité et leur rente.

Les Fillon passent, l’embourgeoisement de notre classe politique reste. S’il finit par dégager comme les autres, les éditorialistes et les politiques auront beau jeu de s’en réjouir et ça sera reparti comme avant. N’en restons pas là à faire le procès d’un homme et de sa moralité en carton-pâte. Faisons celui de la Ve République tout entière et demandons un changement de régime.


 

Allons, soyons beaux joueurs: pardonnons leur, ne votons surtout pas pour eux, qu'ils remboursent et qu'ils aillent se faire foutre ! ! !

 
 
Tu sais François Fillon, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec ton discours, avant même que toutes tes casseroles viennent te rattraper. Je n’aime pas les personnes comme toi, qui, parce que privilégiées par une bonne naissance se pensent investies d’une mission divine et imposent une vision rétrograde de la société.



J’ai toujours eu des doutes sur la fiabilité d’un politicien dès lors qu’il exige des autres une certaine forme d’exemplarité. Surtout quand il s’agit de toucher aux " privilèges des pauvres ", tu sais François, les pauvres, ceux que tu dénonces et stigmatises si bien dans tes discours, ceux qui en raison de leurs prétendus assistanats sont devenus les responsables du déclin français.

Tu sais François, il y a 10% des français qui touchent 1153€ net par mois. Cela s’appelle le SMIC. Je ne sais pas si tu as déjà vécu avec 1153€ par mois, en région parisienne par exemple tout en ayant à payer un loyer à 700€ charges non comprises pour un studio de 25 m2, mais cela ne s’appelle plus vivre, cela s’appelle survivre. Mais au vu de tes discours, lutter pour s’en sortir au quotidien doit t’être bien étranger.

Ce matin, le Canard Enchainé nous apprend que ta femme, Pénélope, a touché 45000€ d’indemnités de licenciement lorsque tu as mis un terme à votre collaboration professionnelle. Pour toi, François, cela ne représente rien. Pour les 10% de français au SMIC, cela représente une somme qu’ils ne pourront jamais économiser par exemple. Une somme qui pourrait pourtant leur permettre d’accéder à la propriété, de payer des études plus longues à leurs enfants, sans que ces derniers aient à cumuler job étudiants et cours à la fac, parfois même emprunter à la banque pour un crédit étudiant.

Mais tu vois, cette notion semble t’échapper François. Parce que même la rémunération de 4500€ par mois pour le stage de ton fils ne semble pas t’avoir pas choqué outre mesure, alors que cette révélation m’a tout simplement scandalisée. J’ai été stagiaire, mes amis ont été stagiaires. Nous n’avons jamais touché de telles sommes. Tu vois, François, 90% des français ne gagnent pas ces salaires, et seulement 10% de français touchent un salaire mensuel moyen de 3100€, quand 50% d’entre nous ont moins de 1780€ net par mois pour vivre.

Tu sais, François, j’ai suivi des cours de catéchisme pendant plusieurs années, et malgré le fait que ma foi ait disparu depuis un bon moment, je me souviens très bien du message transmis par Jésus, qui nous rappelle la nécessité de partager son manteau avec son prochain quand ce dernier se trouve dans le besoin. Alors, je me demande si tu n’es pas atteint d’une forme d’hypocrisie aigue lorsque tu fais référence à ta chrétienté ou si, par le plus grand des hasards, tu ne te foutrais pas un peu de nous.

Je trouve abject d’entendre un homme, déconnecté de toute forme de réalité, demander à son peuple des efforts quand lui-même n’en fournit aucun. Je trouve cela ignoble ce que tu nous imposes, cette division entre Français, cette haine, ce mépris de classe que tu as introduit dans le débat public, pour que finalement tes escroqueries finissent par être révélées au grand jour.

Depuis le début des révélations, je n’ai cessé de penser à toutes ces personnes qui gagnent 1153€ net par mois, qui luttent chaque mois pour s’en sortir et qui entendent chaque matin parler des milliers d’euros que tu as donnés gracieusement aux membres de ta famille. Ces mêmes personnes auxquelles tu demandais encore récemment de travailler plus pour gagner moins. C’est la honte la plus totale pour toi, François.

C’est un terrible affront que tu fais aux pauvres, à chaque français qui connaît la galère François, en continuant à te présenter. Quand on souhaite accéder à la fonction suprême, il faut savoir fédérer, créer de l’unité entre tous, et avant tout respecter chacun de ses citoyens.

François, je trouve ça odieux et indécent que tu persistes à te présenter à l’élection présidentielle. Déjà que tu nous as régulièrement manqué de respect auparavant, mais là, tu nous craches carrément au visage. Au final, on sait tous que personne ne sortira grandi de cette histoire, alors au lieu de t’acharner, il est grand temps que tu partes et que tu laisses la possibilité aux français de ne pas avoir à voter " contre " une fois de plus.



Allons, soyons beaux joueurs: pardonnons leur, ne votons surtout pas pour eux, qu'ils remboursent et qu'ils aillent se faire foutre ! ! !



Témoignage à charge ...

Lettre d'une infirmière, à la famille Fillon :

"Je suis infirmière depuis plus de 12 ans et j'ai reçu la paie de janvier hier. Je travaille en 12 heures et comme j'ai fait 3 week-ends et 10 nuits en décembre, je touche 1745 euros nets d'impôts. On est très loin des sommes à 6 ou 7 chiffres dont j'entends parler à la télé depuis une semaine.
"Dans la famille Fillon, je voudrai le père". Monsieur est payé depuis 1976 sur nos impôts car j'ai regardé son cv et entre assistant parlementaire, député, sénateur, ministre, premier ministre, président conseil général, monsieur n'a jamais bossé autrement que comme un parasite politicien qui voudrait maintenant présider la France pour mieux s'en mettre plein les poches. Hier soir, on apprenait via Médiapart que monsieur aurait aussi trempé les mains dans la magouille côté sénat. Pourquoi j'suis même plus étonnée ? Il y a quelques semaines on apprenait aussi que monsieur avait investit 1000 euros dans une société de conseil qui lui a rapporté 1500000 euros en 18 mois.
"Dans la famille Fillon, je voudrai la mère". Madame, réputée femme au foyer, est depuis peu médiatiquement assistante parlementaire de monsieur. Elle a gagné entre 3200 et 7900 euros par mois pendant des années. Avant que Saint Canard Enchaîné n'ébruite, madame était éloignée de la vie politique de son époux. On apprend aussi que madame a été payée 100.000 euros en 16 mois par une maison d'édition pour rédiger 3 ou 4 notes de lecture.
"Dans la famille Fillon, je voudrai les enfants". Là aussi les enfants ont été employés dans la holding parlementaire Fillon. Même quand ils étaient encore étudiants en droit, ils gagnaient déjà plus que moi chez papa.
Monsieur Fillon rebaptisé Monsieur Propre a fait du nettoyage son cheval de bataille et son programme électoral. Il a manifestement oublié de balayer devant sa porte. A lui qui veut supprimer 500.000 fonctionnaires et nous faire bosser 39 heures payées 35, je dis que moi, citoyenne contribuable, décrète qu'il faut supprimer toute cette racaille mafieuse politicienne qui nous pourrit la France. Le pire dans cette histoire est que la seule qui profite en se taisant est Marine Lepen.
Quand on fait la liste des familles Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Juppé, Hollande, Valls, Fillon qui ont conduit la France dans la merde actuelle avec 8 millions de chômeurs et autant de pauvres, il y a de quoi vomir. Quand on voit comment les gens se privent de soins parce que les mutuelles sont devenues trop chères, quand on voit comment Touraine nous ment en permanence sur la santé, il y a de quoi gerber. Quand on fait la liste des scandales politiques, la liste des scandales sanitaires pour ne citer que ceux-ci, il y a de quoi ne plus aller voter car oui ils sont tous pourris."


Le conflit d’intérêts est patent ! ! !

 
 
Bon Dieu, ouvrez les yeux :
Payé par Axa, Fillon en plein conflit d'intérêts !



François Fillon a dû révéler le 6 février qu’Axa avait été client de sa société 2F Conseil. Embarrassé, le groupe d’assurances a reconnu lui avoir versé 200 000 euros entre mi-2012 et mi-2014. L’ancien premier ministre l’aurait aidé " à ouvrir des portes à Bruxelles et à Berlin " dans le cadre de la discussion concernant la directive de régulation sur les assurances.



Comment justifier une telle activité avec un mandat parlementaire ? Le conflit d’intérêts est patent ! ! !

ils sont tous complices !



  
Penelope Fillon: de l'autorité judiciaire au pouvoir politique … attention danger pour nous le peuple ! ! !


L'affaire Penelope Fillon nous interroge, non pas sur la réalité de la séparation des pouvoirs comme peuvent le laisser entendre certains observateurs, mais sur l'influence que pourrait avoir le pouvoir judiciaire sur la chose politique et inversement d'ailleurs.



Ouverte à l'aube de la campagne officielle pour l'élection Présidentielle, l'enquête préliminaire diligentée par le Parquet national financier, qu'on le veuille ou non, s'est invitée dans la campagne politique et quelque soit ses conclusions, aura des incidences sur les suffrages qui vont se reporter sur le candidat Fillon. Pouvait il en être autrement lorsque le candidat lui même s'en remet à la Justice quand il fait de la mise en examen son principal argument de campagne allant jusqu'à se référer au général de Gaulle, fondateur de notre constitution. Car oui, l'élection du Président de la République au suffrage universel dans l'esprit de notre constitution, est avant tout la rencontre d'un homme avec le peuple, avant d'être celui du choix d'un programme de parti. De son côté la Justice pouvait elle rester indifférente à la révélation par le Canard enchaîné, dans son rôle médiatique, d'une suspicion de détournement de fonds publics et de la réaction que cela entraînait dans la société. Que n'aurait-on dit, et que n'a-ton déjà pas dit, si ceux en charge de la Justice s'étaient abstenus de toute intervention alors que l'opinion publique, le peuple au nom duquel ils sont censé agir, se trouvait révoltée témoignant l'aura popularis.

La question pouvait alors se poser de savoir si le parquet national financier était le mieux placé pour répondre à la demande légitime de vérité.. S'agissant de fonds publics encadrés, relevant de la gestion par le Parlement, il aurait certainement était préférable que le bureau de l'Assemblée Nationale prenne ses responsabilités, en intervenant immédiatement dans le débat, en ouvrant une enquête administrative dont les conclusions auraient été transmises ensuite au parquet conformément à l'article 40 du code de procédure pénale. Mais dans cette affaire, tant l'Assemblée que le Sénat se sont bien gardés d'intervenir en tant qu'institution, comme si finalement les chambres, l'une comme l'autre, ne se sentaient pas concernées, laissant alors à la Justice le soin de trancher. Mais il ne faudra pas venir pleurer après !

C'est vrai ensuite que le parquet financier, quant à lui, a sans doute réagit trop vite, ne laissant pas au Parlement le temps de se retourner. Il aurait pu avant d'ouvrir l'enquête, aller au devant et se rapprocher des institutions, voire du procureur général auprès de la cour des comptes, ne serait que pour avis, si ce n'est pour compétence, mais rien ne dit que cela n'a pas été fait. Le choix pouvait aussi ne pas lui être laissé face à une vindicte publique prête à condamner un homme et à fausser le jeu démocratique des élections, sans lui donner les moyens de se défendre.

Cependant, en choisissant l'enquête préliminaire au détriment de l'ouverture d'une information, le Parquet ne laisse pas plus le soin à Fillon d'exercer légitimement ses droit à se défendre. Il s'agit par nature d'une enquête préalable, non coercitive, et purement inquisitoriale. Menée à son terme, comme une enquête judiciaire, elle pourra ainsi se conclure sur un classement sans suite, un renvoi en l'état devant une chambre de jugement, ou une ouverture d'information, sans que les intéressés aient pu avoir accès à la procédure. S'agissant d'un fait d'une rare gravité dans le contexte constitutionnel exceptionnel de l'élection Présidentielle, seule l'ouverture d'une information, par la garantie du secret qu'elle apporte et par le respect des droits de la défense qu'elle impose, aurait été de nature à préserver la sérénité de la justice et l'écarter de tout reproche. Dans cette affaire, ni la Justice, ni la Démocratie, n'en sortiront grandis.

En l'absence d'une réponse rapide des autorités judiciaires, le procès médiatique ne peut que se poursuivre mettant Fillon dans l'obligation d'y répondre publiquement faute de pouvoir le faire devant la Justice. C'est presque une chance pour lui que la presse libre lui offre le forum pour le faire et il ne devrait pas sous estimer, comme il le fait, la force de ce 4 ème pouvoir dont on voit toute la place au sein de notre démocratie.



Mais attention !

C'est légal, pourquoi, parce que les "parlementaires" et les "sénateurs" se sont donnés les lois qui vont bien, pour eux, est-ce vraiment légal de se faire emtuber par nos parlementaires et nos fameux sénateurs, élus par des politicards, ils sont tous complices de Fillon, on ne les entend pas, quand ça les arrangent eux, ils se tiennent tous par la barbichette, dites-vous bien, les assistés c'est eux, ils font tous un travail fictif, ils se votent des lois à dix ou douze pendant la nuit en cachette, et là, miraculeusement, ce qu'ils ont pondu devient légal, pour nous déposséder, ce sont des champions, et Fillon en est le roi, fort des quatre millions qui l'ont intronisé par la primaire, il s'est vu calife, et n'en démordera pas car il se croit légitime, et comme c'est parti, attention, à force de pleurer, il va faire tilt, et nous on va se faire ...... sans vaseline ! ! !



 

Affaire Fillon ou quand Fillon (et ses avocats) se foutent de notre gueule ouvertement !

 
 
Affaire Fillon ou quand Fillon (et ses avocats) se foutent de notre gueule ouvertement !

Affaire Fillon : pas d’atteinte à la séparation des pouvoirs ! ! !



Réplique aux avocats de François et Penelope Fillon qui affirment que l’enquête judiciaire porterait atteinte au principe de séparation des pouvoirs et qu’aucun parlementaire ne pourrait jamais être poursuivi pour "détournement de fonds publics" dans l'exercice de son mandat :


La séparation des pouvoirs ne signifie pas droit pour le pouvoir exécutif de faire ce qu’il veut, droit pour les parlementaires de faire ce qu’ils veulent, droit pour les juges de juger comme ils le veulent. Elle signifie que chacun des trois pouvoirs doit être indépendant dans sa formation et dans l’exercice de ses compétences.

Ainsi, pour les parlementaires, afin de protéger l’exercice de leur mandat de toute intrusion de l’exécutif et du judiciaire,
l’article 26 de la constitution prévoit qu’aucun " membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou vote émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ". Ce que la séparation des pouvoirs protège, c’est la liberté d’expression politique de la Nation qui parle par la voix du parlementaire – " ses votes et ses opinions " – ce n’est pas l’utilisation qu’il peut faire du crédit affecté à la rémunération de ses collaborateurs. Soutenir le contraire revient à dire que la Nation en la personne de son représentant peut utiliser les fonds publics à d’autres fins que le service de la Nation. Un juriste ne peut soutenir un tel raisonnement. Et, il faut l’espérer, pas davantage un politique.

D’autant que la révision constitutionnelle de 1995 a supprimé la nécessité de l’autorisation préalable de l’assemblée pour poursuivre un parlementaire qui doit désormais répondre de ses actes devant la justice comme n’importe quel citoyen. Il est donc parfaitement légal que le Parquet National Financier se soit saisi de la question d’un éventuel détournement de fonds publics par le député François Fillon – et non le candidat à l’élection présidentielle – puisque cette infraction entre dans son champ de compétence défini à
l’article 705 du code de procédure pénale.

Le détournement de fonds publics est, selon l’article 432-15 du code pénal, " le fait par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public de détourner des fonds publics qui lui ont été remis en raison de ses fonctions ou de sa mission ". La Nation est titulaire de l’autorité publique et le parlementaire, qui est le représentant de la Nation, est le dépositaire de cette autorité publique. D’autre part, tous les parlementaires disent, à juste titre, qu’il n’y a pas de plus belle mission de service public que de représenter la Nation et de voter les lois qui façonnent le vivre-ensemble. Enfin, personne ne conteste que les crédits avec lesquels un parlementaire paie ses collaborateurs sont bien des crédits publics qui lui sont attribués en raison de sa mission et pour cette mission. Par conséquent, au sens du droit constitutionnel, le Parquet National Financier est parfaitement dans ses compétences pour enquêter sur d’éventuels détournements de fonds publics par un parlementaire.

La protection nécessaire du statut de parlementaire est faite pour lui permettre de parler librement au nom de la Nation, pas pour lui permettre de détourner des fonds publics. Derrière tout ce tohu-bohu, la question en droit est simple : le député François Fillon a-t-il utilisé les crédits publics pour payer des collaborateurs à faire des tâches sans lien avec l’exercice de son mandat de parlementaire ? Cette question ne porte atteinte ni au principe de la séparation des pouvoirs ni à la dignité du mandat de parlementaire ni aux droits constitutionnels des citoyens.




 

Fillon ou la honte pour la France aux yeux des étrangers !

 
 
L'entêtement de Fillon vu par la presse étrangère :



Bien que la situation soit loin d'être parfaite au Royaume-Uni et aux États-Unis, la presse anglophone a beaucoup de mal à concevoir le refus de François Fillon de se retirer...


D’une manière générale, la presse de langue anglaise a d’autres centres d’intérêt pour l’heure. Les journaux britanniques ont les yeux rivés sur le hard Brexit de Theresa May et l’initiative de ce jour de Tony Blair, qui invite ses concitoyens à refuser l’inéluctable. De même la presse écossaise pense davantage au prochain référendum sur l’indépendance qu’aux turpitudes de la campagne électorale française et les quotidiens irlandais semblent peu concernés par ce qui se passe ici. Quant à la presse américaine, elle a fort à faire avec les provocations quotidiennes du clown arrogant qui a pris possession de la Maison Blanche. Néanmoins tous s’accordent pour écarquiller les yeux et se demander comment le candidat de la droite française peut se permettre de maintenir sa candidature.

Le Guardian, tout d’abord, a du mal à imaginer qu’un candidat qui a puisé dans les deniers publics pour le bénéfice de son épouse, de ses enfants et, surtout, du sien, puisse avoir l’arrogance et le culot de souhaiter la suppression de 500.000 emplois publics et de maintenir sa candidature. Le quotidien souligne a growing sense of despair among the party rank-and-file, un sentiment croissant de désespoir parmi les militants de base.

L’Independent ironise sur la déclaration de Fillon, qui a affirmé que le travail de son épouse était indispensable à son activité, et sur le chantage du même Fillon, My voters will go straight to Le Pen, mes électeurs partiront directement vers Le Pen. Le même journal en ligne, dans une autre édition, a lancé cette phrase à la fois fracassante, accablante et hautement réaliste, fraud is how French conservative politicians seem to earn their money, il semble que la fraude soit la façon dont les politiciens conservateurs français gagnent leur vie. L’Independent reste médusé par le maintien de la candidature du même Fillon.

Le journal écossais The Glasgow Herald insiste sur le refus de Fillon de retirer sa candidature et en profite discrètement pour dire que celle qui a profité de toutes ces largesses d’argent public est une galloise…

Pour le site du journal irlandais The Irish News, l’accent est mis sur le " refus ", qui ne manque pas d’étonner puisqu’il apparaît dans le titre de " une " et sur le fait que Fillon oppose aux faits et à l’action légitime du parquet financier le nombre de voix obtenues à la primaire de la droite et du centre.

De l'autre côté de l’Atlantique, le NYT insiste sur le décalage évident entre les contradictions majeures, issues des déclarations successives de Penelope Fillon dans la presse et à la télévision, et celles de son mari. Le même NYT affiche son étonnement engendré par le décalage entre " l’espoir " de Fillon et les faits qui lui sont reprochés.

Le Boston Globe titre lui aussi sur le " refus " tout en expliquant dans l’article, The scandal has knocked Fillon from his perch as favorite, le scandal a fait tomber Fillon de son perchoir de favori.

Enfin le Los Angeles Times porte l’estocade en titrant sur l’information donnée par Le Canard Enchaîné la semaine dernière, à savoir que Fillon, suprême indécence, a, en plus, payé 45.000 € de licenciement à une épouse qui n’a jamais exercé son activité d’assistante parlementaire.


Du Royaume-Uni en passant l’Irlande et jusqu’aux Etats-Unis, la réaction de fond est la même et consiste à dénoncer la dénégation de l’évidence. ce qui fait, une fois encore, de la France, pour reprendre l’expression d’Edwy Plenel " une démocratie de basse intensité "…
Quel honte pour nous peuple Français !


 

Il vaut mieux mourir debout que vivre à genoux ...

Face à la corruption, s'indigner ne suffit plus !

Il vaut mieux mourir debout que vivre à genoux sous le joug de la finance et de quelques privilégiés !

 

Face à la corruption, s'indigner ne suffit plus !


Face à la corruption, s'indigner ne suffit plus !



Doit-on continuer à regarder le grand feuilleton des " affaires " qui fracassent la vie publique depuis trente ans comme on va au cirque ? En Roumanie, en Islande ou au Brésil, des foules manifestent contre la corruption des classes dirigeantes.

En France, rien. Il est aussi de la responsabilité des citoyens d'agir !

Quand Monsieur Fillon se paie la tête du peuple Français !



François Fillon - En vérité, je vous le dis… Quand Monsieur Fillon se paie la tête du peuple Français !



Les révélations sur les abus de François Fillon ont littéralement pulvérisé sa candidature dans une crise de confiance légitime de l’opinion. L’épreuve est violente pour l’homme autant que pour le public sidéré simultanément par le capharnaüm des réactions. Le dialogue des amis est un recensement organisé non exhaustif, un florilège vertigineux entre Fillon et ses défenseurs.



Vainqueur de la Primaire de droite réussie et dès lors président virtuel aux emplois fictifs, François Fillon est pris dans la tourmente. Les révélations sur ses abus ont littéralement pulvérisé sa candidature dans une crise de confiance légitime de l’opinion. L’épreuve est violente pour l’homme autant que pour le public sidéré simultanément par le capharnaüm des réactions. Le dialogue des amis est un recensement organisé non exhaustif, un florilège de citations vertigineuses entre Fillon et ses défenseurs.


[Le texte en ‘italique’ correspond aux véritables citations des amis insérées dans le dialogue]
Dans une salle des pas perdus, à la tribune, les mains accrochées au pupitre.

- François Fillon : Mes amis, ‘Je vois que la séquence des boules puantes est ouverte’. Mais entendez bien ma preuve : ‘Je l’aime, je la protégerai, et je dis à tous ceux qui voudront s’en prendre à elle qu’ils me trouveront en face’.

Puis, reprenant ému : En vérité, je vous le dis, ‘C'est une femme qui ne fréquente pas les couloirs de l'Assemblée nationale’.

- Une amie : Ah! Je le savais! ‘Si on n'a pas vu Mme Fillon, c'est parce qu'elle était dans la Sarthe!’ (1)

- Un ami : Et j’ajouterai pour élucider ce mystère, ‘vous l'avez moins vue que madame Chirac. Pourquoi ? Parce que son tempérament, à madame Fillon, c'est la discrétion. Mais elle accompagne son mari dans la circonscription depuis toutes ces années.’ (2)

- L’Avocat : Exactement! Ô discrétion, car ‘François Fillon n'avait pas de permanence. Sa permanence se trouvait à son domicile.’ (3)

- François Fillon : En vérité, je vous le dis, ‘elle me faisait remonter les évolutions de notre société.’

- L’Avocat : Ô noblesse de la politique local! Ô proximité, ‘faire remonter les voix du terrain, des électeurs…’ (4)

- Un autre ami : De plus il s’agit d’être opérationnel, moi-même‘sur le terrain, j'ai besoin de quelqu'un qui s'occupe de la gestion de la permanence, d'avoir un carnet de chèques, de pouvoir régler les travaux, le ménage. (…) Il faut arrêter de vouloir stériliser les parlementaires. (5)

- L’Avocat : Et dans ces nobles tâches, ‘Ô martyr docile, innocente condamnée dont la ferveur attise le supplice’ (6): ‘le travail d'un collaborateur parlementaire n'est pas forcément tangible!’ (7)

- Un bref ami : Pas forcément tangible ? Vous n’êtes pas sérieux! ‘Venez voir chez moi, si ma femme ne travaille pas! Elle nettoie même les chiottes de la permanence!’ (8)

- François Fillon, solennel : Alors, parce que c'est mon épouse, elle n'aurait pas le droit de travailler? Imaginez un seul instant qu'un homme politique dise qu'une femme, comme le dit cet article d’une grande misogynie, ne sait faire que des confitures. Toutes les féministes hurleraient! "

Abandonnant son pupitre ; il descend une marche de la tribune.

- François Fillon : En vérité, je vous le dis, ‘ma femme travaille pour moi depuis toujours, depuis 1981.’

- Un ami : Je confirme, ‘Pénélope Fillon a toujours secondé François.’ (9)

- Une amie : Il faut se l’imaginer, ‘elle collait des affiches, elle était super active.’ (10)

- Un ami tendre : Il me l’a envoyé (sic) ‘et elle est venue, elle a fait des photos, elle a fait un discours.’ (11)

- Un autre ami : Je me souviens, ‘lorsqu’ils étaient plus jeunes, François n’avait pas pu se rendre à un événement, elle s’était rendue à sa place et avait même participé à la danse des canards alors qu’elle était enceinte.’ (12)

- L’avocat : Ô danse déhanchée des canards! Ô preuve Enchaînée contre le Canard!

- Un ami étourdie : ‘ j'ai souvent vu Pénélope Fillon participer aux travaux de François Fillon, y compris en de multiples circonstances à l'Assemblée nationale.’ (13)

- François Fillon énervé, relevant la tête : Non ! Non ! En vérité, je vous le redis, j’insiste, ‘c'est une femme qui ne fréquente pas les couloirs de l'Assemblée nationale.’ Mais alors, pas du tout!

- Un ami urgent conciliateur : Ne nous fâchons pas mes amis sur ces contradictions fictives! De toute façon ‘cette affaire fera pschitt!’ (14)

- Une amie : Ecoutez, qu’importe! ‘Je pense qu'à partir du moment où quelqu'un a un travail à effectuer et qu'il l'effectue bien, on n'a pas besoin - et c'est même dangereux - de regarder qui il est exactement.’ (15) Ni d’où il le fait! Cela revient au même!...

- Un ami justicier : sans dire que ‘si on interdit aux politiques d'employer leurs conjoints il faudra le faire pour les épiciers, les bouchers.’ (16) Cela revient au même!...

- Une amie : interrompant le justicier, ‘Vous savez, si vous commencez, ça veut dire qu'un jour ou l'autre on va finir par dire qu'il est anormal qu'un commerçant travaille avec ses enfants, ou qu'un artisan travaille avec ses enfants, ou qu'un industriel travaille avec ses enfants, ou qu'un acteur travaille avec ses enfants, ou qu'un journaliste travaille avec ses enfants. Il faut se méfier.’ (17). Car tout cela revient au même!...

- Un ami : Qu’ils travaillent avec leur enfants ou pas, il faut se méfier des journalistes! Ils ne relèvent même pas qu’un ‘médecin ou un chirurgien qui opère avec sa femme infirmière, avec la Sécurité sociale, il vit à 80% avec de l'argent public.’ (18) Cela revient au même!

- Un ami qui dénonce : Cette ‘campagne de matraquage médiatique, (...) c’est de l’attaque à charge!’ Regardez, comparez : ‘Quand le président de la République Hollande a embauché comme ministre sa conjointe – personne n’a rien dit – avec un salaire de 10.000 euros par mois…’ (19) Cela revient au même!

- Un ami sénateur : ‘Ça me parait assez improbable comme chiffre, mais je ne suis pas à l'Assemblée nationale.’ (20)

- Un ami organique :Avouons au moins cette vérité désagréable, ‘cette affaire, c’est parce que les politiques ne sont pas assez payés!’ (21)

- Un ami de bonne famille : Evidemment! Il faut le dire, c’est même un sacrifice car ‘Pénélope Fillon, dans le secteur privé, compte tenu de sa formation, aurait certainement gagné deux fois plus qu’elle n’aurait gagné en tant qu’assistante de son mari (…). Donc relativisons.’ (22)

- Un ami sénateur paritaire : A cet égard, j’ajouterai avec honneur qu’’un collaborateur parlementaire - c'est d'ailleurs le motif de fierté chez nous - gagne en moyenne, 3.250 euros brut pour les femmes et moins de 3.000 euros pour les hommes. Ça doit être un des rares cas où les femmes sont mieux traitées que les hommes. " (23)

Abandonnant son pupitre, puis la tribune, il s’avance sur scène.

François Fillon : " Oui, mes amis, nous pouvons être fier ! N’est ce pas la preuve que ces accusations sont misogynes ? En vérité, je vous le dis, " mon épouse est remarquable, elle est exceptionnelle, vous n’imaginez pas à quel point elle souffre qu’on puisse penser qu’elle n’a pas respecté les règles.’

- Un ami : Mais enfin François, ‘Pénélope a un contrat de travail. Elle a des fiches de paye. Tout est légal.’ (24)

- Un ami : ‘On est dans un Etat de droit. Tout est légal.’ (25)

- Un ami furtif dans ses pensées à lui-même : Selon le droit…euh… ‘Il dirait à tout le monde ‘Elle ne faisait que repasser mes pantalons', qu'on ne pourrait rien lui reprocher!’ (26) Donc euh… Tout est légal!

- Un ami fidèle : ‘Tout est légal.’ (27)

- Un autre ami : ‘Tout est légal.’ (28)

- Tous les amis ensemble : Tout est légal!

Abandonnant son pupitre, la tribune, puis la scène, il évolue entre les colonnes de la salle des pas perdus.

François Fillon : En vérité et pour preuve, ‘je veux dire à Pénélope que je l’aime (…).

Suivant cette démonstration implacable, il profite de ce long moment d’émotion et de sincérité puis reprend : En vérité, je vous le dis, ‘Si on veut m’attaquer, qu’on m’attaque droit dans les yeux, mais qu’on laisse ma femme en dehors de ce débat politique.’

- Un ami : T’inquiètes, ‘je pense que les Français vont se lasser de ce pilonnage : la nature politique de cette opération est très visible.’ (29)

- Une amie probe sur elle : ‘En ce qui nous concerne, nous avons été livrés aux chiens pendant un an en pleine campagne. Mais nous avons été élus au premier tour. Ça veut dire que, si vous faites bien le job, les électeurs deviennent imperméables au harcèlement médiatique. Il y a de l'affectivité entre eux et nous. Donc ils n'en ont rien à foutre de ce qui vous est reproché. En creux, cela veut aussi dire qu'il y a une perte de crédibilité des médias.’ (30) En particulier de Médiapart!

- Un très vieil ami : Relativise, ne cède pas ‘sois candidat même si tu es mis en examen : regarde, moi je m'en fous!’ (31)

- L’ami étourdie : ‘Ce n'est pas un hasard que ces révélations interviennent en pleine campagne, on tente de perturber le fonctionnement de la démocratie.’ (32)

- L’amie probe sur elle : En effet, ‘c'est inquiétant pour notre démocratie. Les Français sont suffisants et prétentieux. Nous prétendons dans le monde entier incarner la démocratie la plus aboutie. Là, je ne suis pas sûre que nous donnons l'exemple.’ (33) En fait, nous sommes dirigés par ces officines : le Canard et Médiapart!

- Une amie : De toute façon, ‘si on continue comme ça avec l'affaire Fillon, la France va devenir une dictature soviétique.’ (34)

- L’amie probe sur elle : ‘Ce que je vois aujourd'hui, c'est un mélange entre 1789 et le régime de Vichy : 1789 parce qu'il y a un tribunal populaire remplacé par un tribunal médiatique et Vichy parce qu'il y a des délations tous azimuts.’ (35) Encore le tribunal Médiapart!

- L’ami mondain et inculte : Tribunal de l’injustice! ‘Imaginons que Fillon soit innocent, le mal est fait.’ (36)

- Un ami : Décidemment, ‘Le populisme est très à la mode en ce moment. Les citoyens qui applaudissent sur ces sujets-là et qui se disent: "tous pareils, tous pourris", se trompent. " (37)

Abandonnant son pupitre, la tribune, la scène, puis les colonnes, Fillon s’approche d’une porte de la salle des pas perdus.

François Fillon : " En vérité, je vous le dis, ‘plus que ma personne, qui est dans le viseur, c'est une haute idée de la France qu'on veut abattre en vol.’

- Un ami : ‘Ce n'est pas seulement toi qui est en jeu, c'est la séparation des pouvoirs. C'est l'indépendance du pouvoir législatif.’ (38)

- Un ami tendre : sans dire que ‘c'est anormal que l'on vienne perquisitionner chez des députés parce qu'il y a des dossiers qui ne regardent personne.’ (39)

- Un ami : ‘Ce qui est en cause aujourd’hui et qui me choque, c’est la liberté du député à pouvoir gérer ses affaires comme il l’entend, au nom du mandat qu’il a reçu du peuple. C’est le fonctionnement institutionnel et constitutionnel de l’Assemblée qui est en cause.’ (40)

- Un ami : ‘Ce que je constate aujourd’hui, c’est que le président de l’Assemblée nationale donne son autorisation pour faire entrer les enquêteurs. Je suis assez surpris par cela. On n’est quand même pas dans une affaire de grand banditisme.’ (41)

- Les amis : Non! Tout est légal!

- L’ami encombrant : ‘L'enquête doit être courte, sinon il s'agira d'une intrusion de l'autorité judiciaire.’ (42)

- Le porte-parole : ‘Il y a 2 poids 2 mesures, les puissants ne sont plus protégés !’ (43)

- Un ami des bêtes : et pourtant ‘la séparation des pouvoirs ne devrait pas être un vain mot...’, non ? " (44)

Abandonnant son pupitre, la tribune, la scène, puis les colonnes, une porte de la salle des pas perdus s’ouvre.

François Fillon s’exclame : en vérité, je vous le dis, ‘C’est un coup d'Etat institutionnel’.

Tous les amis en choeur : ‘Tout est légal ! (…) C’est une chasse à l’homme !’

Pénélope : En vérité, je vous le dis, ‘nous ne parlons quasiment jamais de politique à la maison.’ ‘Les gens savent que je ne m'implique pas dans l'action politique de mon mari’. ‘Je n'ai jamais été son assistante parlementaire ou quoi que ce soit de ce genre.’ ‘Je ne m'occupe pas non plus de sa communication, hi hi hi...’
La foule : Renoncement !


Les amis, illustres inconus par ordre d'apparition, sont :

(1) Une amie - Florence Portelli – Maire de Taverny, LR

(2) Un ami - Thierry Solère – Député LR

(3) L’avocat - Antonin Levy - Fils de BHL et avocat (dans le bon ordre)

(4) L’avocat - Antonin Levy - Fils de BHL et avocat

(5) Un ami - Jean Pierre Door, député LR

(6) Charles Baudelaire - Le Léthé dans Les fleurs du mal.

(7) L’avocat - Antonin Levy - Fils de BHL et avocat

(8) Un ami - Patrice Carvalho, député PCF

(9) Un ami - Bruno Retailleau, Sénateur LR

(10) Une amie – Karine Le Marchand, journaliste

(11) Un ami tendre – Bernard Debré, Député LR

(12) Un ami - Jean-Claude Ragaru , Adjoint au maire de Sablé sur Sarthe, LR

(13) Un ami étourdi – Bernard Accoyer, Ancien président de l’Assemblée générale, LR

(14) Un ami - Bruno Retailleau, Sénateur LR

(15) Une amie – Michèle Alliot-Marie, Députée européenne, LR

(16) Un ami - Dominique Bussereau, Député LR

(17) Une amie – Michèle Alliot-Marie, Députée européenne, LR

(18) Un ami - Dominique Bussereau, Député LR

(19) Un ami - Jacques-Alain Bénisti, député LR

(20) Un ami sénateur - Gérard Larcher, président du Sénat, LR

(21) Un ami organique - Alain Minc

(22) Un ami de bonne famille – Gérard Longuet, Sénateur LR – Fondateur du groupuscule d’extrême droite " Occident ".

(23) Un ami sénateur paritaire - Gérard Larcher, président du Sénat, LR

(24) Un ami tendre - Bernard Debré, Député LR

(25) Un ami - Eric Ciotti, Président du Conseil Général Alpes Maritime, LR

(26) Un ami furtif – Julien Dray, Député PS

(27) Un ami tendre - Bernard Debré, Député LR

(28) Un ami - Eric Ciotti, Président du Conseil Général Alpes Maritime, LR

(29) Un ami - Philippe Bas, Sénateur et Président du Conseil départemental de la Manche, LR

(30) Une amie probe sur elle – Isabelle Balkany, 1er Adjointe au maire de Levallois Perret, LR

(31) Un très vieille ami – Serge Dassault, Sénateur LR

(32) Un ami étourdi – Bernard Accoyer, Député LR

(33) Une amie probe sur elle – Isabelle Balkany, 1er Adjointe au maire de Levallois Perret, LR

(34) Une amie – Michèle Alliot-Marie, LR

(35) Une amie probe sur elle – Isabelle Balkany, 1er Adjointe au maire de Levallois Perret, LR

(36) L’ami mondain et inculte – Philippe Val, menteur professionnel

(37) Un ami - Pascal Allizard, Sénateur LR

(38) Un ami - Jacques Myard, Député LR

(39) Un ami tendre – Bernard Debré, Député LR

(40) Un ami - Jacques Myard, Député LR

(41) Un ami - Jacques Myard, Député LR

(42) Un ami étourdi – Bernard Accoyer, Député LR

(43) Le porte parole - Philippe Vigier, porte parole LR
(44) L'ami des bêtes - François Goulard, LR




 

Pour la destitution de la Ve République !



L’affaire Fillon ou la destitution de la Ve République !


 
 
L’affaire Fillon est un naufrage. Le naufrage d’un homme et le naufrage d’un système politique auquel il appartient depuis 35 ans. Car aujourd'hui, l’élection au suffrage universel ne suffit plus, ne suffira plus à donner la légitimité pour gouverner !

Attention risque d'implosion du politique !



Fillon ou l'implosion du politique !



Décidément, cette élection présidentielle ne ressemble à aucune autre. L’affaire Fillon n’est que la dernière touche de ce chamboule- tout. Le sentiment de ras-le-bol généralisé devant le si mauvais remake d’un film déjà revu cent fois, percute de plein fouet les " valeurs sûres " du jeu politique ancien.



Le " Fillongate " dépasse de loin tout ce qu’on a connu des Chirac et autres bonimenteurs, dans la mesure où le candidat de la droite a remporté la primaire de son camp sur la vertu, l’intégrité et l’honnêteté, reprochant, en sous texte, à son principal adversaire de ne pas l’être. Aujourd’hui, malgré une conférence de presse visant à le réhabiliter, François Fillon est devant ses contradictions ; l’homme public soi-disant vertueux ne parvient plus à effacer l’homme d’argent, le gagne-petit, prêt à toutes les combines et à tous les conflits d’intérêt pour épaissir son matelas de châtelain. Désormais, comment va-t-il pouvoir imposer son programme d’austérité à la Churchill avec " du sang et des larmes ", pour les pauvres et une baisse des impôts pour les plus riches, 500 000 fonctionnaires en moins et l’allègement du Code du travail ? Aucune opération de communication, aussi habile soit-elle, ne parviendra à faire oublier ces montages mesquins organisés pour s’enrichir sur le dos du contribuable. Et ces " salauds de pauvres " auxquels il veut s’en prendre devront avoir de la mémoire et dire qu’on ne la leur fait pas.

C’est le même Fillon qui, en 2007, avait déclaré la " France en faillite", tentant d’incarner avec sa figure de triste sire, le remède miracle, la potion magique du redressement du pays, administrée comme des lavements, aux salariés, chômeurs, retraités.

Le candidat de la droite est la caricature de la caste politique dont il était jusqu’alors une des têtes de gondole. Il est victime d’abord de lui-même : ce titulaire incontesté du Master d’Hypocrisie politique a été pris à son propre piège. Il s’est fracassé sur l’autel de la vertu. Ce qui apparaissait juste normal avec Sarkozy ou Le Pen, est devenu insupportable à l’ensemble des Français mais surtout à son propre électorat qui s’est senti floué, volé, arnaqué. Il avait tant misé sur le personnage que la déception n’en est que plus grande. Fillon est devenu synonyme de Filou. Le Cahuzac de la droite est désormais disqualifié politiquement. Ce qui choque dans cette affaire est bien le décalage entre les principes affirmés, les valeurs affichées, les propositions de réformes assumées et la réalité des magouilles de bas étage. Il n’est que la énième confirmation du caractère hors-sol de la politique sous la Vème République. Il y a toujours eu des scandales depuis que le Parlement existe. Mais auparavant les députés représentaient des intérêts de groupes sociaux ou de territoires : Untel était le porte-parole des bouilleurs de cru, untel celui des ouvriers, tandis que les autres défendaient, qui l’artisan ou le commerçant, qui le paysan de la Beauce ou de Bretagne… Avec la Vème République, et l’affaiblissement des pouvoirs du Parlement au profit exclusif de l’Exécutif, les députés ne représentent souvent qu’eux-mêmes. Sans moyens, comparativement aux Congressmen américains, ils sont soit des députés godillots, destinés à voter les textes préparés par l’administration, soit une opposition impuissante. A quoi peuvent donc servir des assistants parlementaires dans ce cas ? Telle est la question que nous devrions nous poser avant même de porter un jugement sur l’enrichissement personnel de la famille Fillon.

Ceux qui émergent dans ce vent de folie expriment tout à la fois le ras-le-bol des électeurs mais aussi le besoin d’un renouvellement. Les trois meetings du week-end et l’investiture du candidat socialiste démontrent qu’une page se tourne dans la vie politique française et pas seulement en termes de génération.

Les deux partis de gouvernement qui ont vampirisé l’espace politique des quarante dernières années apparaissent comme à bout de souffle. Le candidat socialiste peut ainsi représenter son camp sans que le premier ministre en exercice et la plupart des ministres soient présents à son investiture. Il peut à la fois soutenir un projet écologiste et social, demander l’abrogation de la loi Travail et soutenir la candidature de Myriam El Khomri ou de Manuel Valls, sans se soucier des contradictions d’un PS en fin de partie.

Un ex-ministre de l’économie d’un gouvernement dit de " gauche " peut ainsi se présenter avec un programme que ne renierait pas " la Revue des deux mondes " ou " le Point " de Franz Olivier Giesbert. Marine Le Pen peut s’afficher sans complexe comme candidate de substitution au grand blessé de de Sablé sur Sarthe et lancer un appel au rassemblement des " patriotes " de droite et de gauche sans choquer personne. Et Jean-Luc Mélenchon se dupliquer en hologramme pour disserter sur la conquête de l’espace !

Certes l’heure est à l’ouverture de nouvelles frontières politiques ; Hamon, Mélenchon et Jadot sont en train de les dessiner, suscitant un formidable espoir chez tous ceux qui ne croyaient plus à la gauche et à l’écologie. Il est urgent qu’ils écrivent ce récit sur le même papier, avec le même crayon, pour ne pas décevoir tous ceux qui les pensent capables de se dépasser. Chiche !



Aux hésitants :



Le " désir de gauche " s’est exprimé nettement à la primaire PS. Oui, en faire réellement une alternative est une nécessité. Mais, pour l’heure, les conditions pour aller dans ce sens ne sont pas données par Benoît Hamon. Le soutien de la campagne de Mélenchon reste le choix le plus efficace pour y contribuer.



Si Valls avait obtenu l’investiture… Voilà qui aurait manifesté un état désespérant du pays et de sa gauche. Le choix effectué par plus d’un million de personnes en faveur de Hamon est donc une excellente nouvelle. Les soutiens de Macron s’étant éloignés, il n’y a donc plus à gauche de base populaire pour le néo-libéralisme autoritaire. Après l’auto-élimination du chef de la bande, Hollande, c’est son porte flingue le plus zélé qui a pris le toboggan direct vers la sortie. On ne va pas bouder son plaisir. Difficile de savoir ce qui a primé, de l’envie irrépressible de se défaire de Valls ou de celle de soutenir la parole d’un socialiste de gauche. Dans les deux cas, c’est quand même bien d’un " désir de gauche " qu’il s’agit.

La question est : qu’en faire ? Dans son discours d’investiture, Hamon s’est refusé à tirer le bilan qui s’impose d’un quinquennat désastreux. Et ceci, dès l’origine (même si ce fut de mal en pis par la suite), avec par exemple la signature sans gloire du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), après laquelle le ton d’ensemble était donné. Cependant, et à juste titre, le principal est pourtant dans la réponse qui va être donnée à une autre question : " et maintenant ? "

Les dangers sont si grands que nombreux sont les appels à se rassembler de manière à battre tous les multiples ennemis d’une réelle alternative à gauche. Ils manifestent sans conteste la suite de ce " désir de gauche " qui, heureusement, reste vivace malgré les reniements. Mais que s’agit-il de rassembler ? Les candidats ? Bien sûr, sinon la portée même du désir serait effacé. Et, on le suppose, en vue d’une politique commune. Donc d’un gouvernement commun. Hamon y a fait directement référence. Mais les gouvernements de gauche unie ont-ils laissé un souvenir miraculeux ? Pour clarifier l’objectif, et vérifier si les bases existent d’un tel gouvernement, il est des questions de forme, et il est des questions de fond. Or, comme le disait Hugo, " "La forme, c'est le fond qui remonte à la surface ".

Commençons donc par la forme. " Ne pas couper des têtes " dit Hamon. Mais avant de savoir s’il le faut ou pas, qui a désigné ces têtes ? Les électeurs de la Primaire ? Nullement ! Le PS, sur lequel ces électeurs n’ont aucun contrôle. S’il faut discuter programme commun, ne serait-il pas logique que le pouvoir de désigner celles et ceux qui vont concourir en juin soit aussi donné au vote citoyen ? N’est-il pas évident sinon que, même si Hamon maintient les grandes lignes de son programme, le choix décisif reste aux mains du PS ? Lequel a déjà désigné une écrasante majorité de candidat-e-s soutenant Hollande et Valls ? Tant que cette contradiction n’est pas levée, et elle ne peut l’être qu’hors des rets du PS, toute discussion de fond a peu d’horizon.

Si, contre ce qu’il vient de confirmer, Hamon prenait le chemin de la prise de distance, en s’en remettant à un choix citoyen indépendant du PS, alors les débats sur les contenus pour une éventuelle concrétisation commune du " désir de gauche " deviendraient sérieux. L’autoritarisme vindicatif et l’esprit de fermeture sont étrangers aux 3 candidats. Sur les questions dites sociétales il devrait y avoir matière à rapprochement (à condition de ne pas y inclure la catastrophique politique éducative poursuivie 5 ans durant). Il y a matière à débattre des conséquences tirées par les uns et les autres, loin d’être identiques, de l’insistance commune mise sur les questions écologiques.

Et il y aurait d’autres questions rien moins que difficiles. A commencer par la faiblesse des réformes institutionnelles prévues par le candidat socialiste plutôt qu’une sortie en bonne et due forme de la 5ème République. Ou le débat incontestablement nécessaire entre les issues type " revenu universel " et celles menant à l’emploi pour tous appuyé sur la sécurité sociale intégrale. Il est par ailleurs impossible de passer à côté de la demande indispensable de sortie de l’OTAN d’un côté, l’engagement dans une très impériale " défense européenne " de l’autre.

Et il y a enfin le respect qu’affiche Hamon du cadre des traités européens. Evidemment, comme toujours avant une élection, il sera proposé de nouveaux traités, s’engageant vers l’Europe sociale. Mais si justement on veut faire en sorte que ça ne finisse pas " comme toujours ", il faut répondre à la seule question qui vaille : que fait-on si l’UE n’en veut pas ? Dans ce cas, on passe outre disent Mélenchon et tous les partisans d’un " plan B ". Et Hamon ?

Débattre, oui. Garder l’esprit ouvert et la main tendue, favoriser évolutions et rapprochements : il y aura besoin de tout le monde dans les rudes combats qui s’annoncent. Ne pas insulter l’avenir, lequel comme le disait Althusser " dure longtemps ". Sauf que voilà, il est certes incontestable que Hamon est bien à la gauche du PS et de Valls ; mais, en l’absence de ces clarifications minimales de forme et de fond, que ce soit d’emblée la gauche qu’il nous faut, c’est une autre affaire. Et pour paraphraser une sentence connue, il y faudrait " encore un effort si vous voulez " vraiment refonder une gauche de gauche…

Dans ces conditions voter Mélenchon et soutenir sa campagne, après comme avant la Primaire du PS, c’est le choix le plus efficace pour qui veut contribuer à remettre à l’endroit ce qui tourne à l’envers. A côté des nombreux convaincus, il y a, comme c’est normal, des hésitations face à ce choix. Et ceci indépendamment de l’entrée de Hamon dans le tableau. Convaincre les hésitant-e-s ne peut se faire en dénigrant les hésitations, en transformant les interrogations en hostilité ou seulement en incompréhensions qu’une simple explication patiente pourrait lever. Tout n’est pas hostilité gratuite, même s’il y en a de trop.

Et il subsiste, pour s’en tenir à certains de mes ami-e-s de la gauche radicale et révolutionnaire, maints débats légitimes d’importance. Et pour chacun de ceux-ci, il convient de mettre en œuvre, de tous les côtés, le " principe de charité " cher à Davidson, pour lequel l’interlocuteur est supposé de bonne foi. Et donc de saisir le noyau rationnel qui le conduit à ses positions de manière à ce qu’un débat puisse s’engager qui ne soit pas de pure dévalorisation.

Mais à ces ami-e-s je veux dire aussi qu’il n’existe aucune proposition politique unique qui soit en mesure de lever d’emblée toutes ces difficultés. Si on met en avant surtout les points qui nous divisent, alors la gauche radicale (et la gauche toute entière) ressemblera chaque jour un peu plus à un champ dévasté par des grenades à fragmentation. Si on ne s’y résout pas, il y a évidemment d’abord un choix à faire. Entre penser surmonter les difficultés en se soumettant à un PS demeurant hégémonique, ou le faire loin de son appareil. Il faut sans hésiter choisir la deuxième option. Et il y faut ensuite des avancées communes et des succès partagés. Et ils ne sont possibles qu’avec la campagne de Jean-Luc Mélenchon. En souhaitant qu’elle s’ouvre maintenant au maximum au lieu de rester réduite à ses soutiens initiaux au risque de stagner.

Si ces deux choix ne sont pas faits, regardons le monde comme il va : cette année ou plus tard viendrait en France aussi l’heure des Trump, des Brexit, de Le Pen. Ces deux choix n’annulent en rien aucun des débats qui divisent à gauche, tous légitimes, et qu’il faut considérer à leur valeur. Mais ils s’imposent.