" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

jeudi 7 juillet 2016

avertissement : un risque de catastrophe militaire nucléaire est ... grand à nouveau aujourd'hui !

 
avertissement nucléaire !
à propos des mémoires intitulées (Mon Voyage au Seuil du Nucléaire) de l’ancien secrétaire de la Défense des États-Unis, William J. Perry : avertissement nucléaire !

Rares sont ceux qui pourraient prétendre mieux maîtriser la science et la politique des armements modernes que William J. Perry, secrétaire de la Défense des États-Unis de 1994 à 1997. Quand un tel homme, dont l'expérience et l’intelligence sont à ce point incontestables, nous donne dans ses mémoires un sévère avertissement nucléaire, nous nous devons de l’entendre. Perry le dit très franchement: "Aujourd’hui, le danger d’une quelconque catastrophe nucléaire est plus grand que pendant la guerre froide, mais la plupart des gens sont totalement inconscients de ce danger"1. Il nous dit aussi que le danger nucléaire "grandit chaque année" et qu’une seule détonation nucléaire "pourrait anéantir notre mode de vie".

Le nouveau livre de Perry Mon Voyage au Seuil du Nucléaire raconte soixante-dix ans d’expérience de première main avec l’ère nucléaire. Ouvrant sur sa rencontre directe, à la sortie de la seconde guerre mondiale, avec les rescapés vivant au sein de "vastes terrains vagues de décombres vitrifiés", le récit de Perry nous mène jusqu’à l’urgence de sa présente mission: avertir du danger que représente la voie nucléaire dans laquelle nous sommes engagés.
En se remémorant les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, Perry explique que c’est à cette occasion qu’il a pour la première fois pris conscience qu’au delà de la ruine des cités, la fin d’une civilisation devenait envisageable. Il pris à cœur les mots d’Einstein, "la puissance libérée de l’atome a tout changé, sauf nos modes de pensées". Il affirme que ce ne sont que des "pensées à l’ancienne" qui persuadent nos dirigeants que les armes nucléaires garantissent la sécurité, au lieu d’accepter la vérité flagrante que "ce sont elles qui dorénavant la menacent".
Perry ne profite pas de ses mémoires pour marquer des points ou régler des comptes. Il ne tente pas de faire sensation. Mais en tant que témoin interne de la défense et porteur des secrets nucléaires, il appelle clairement les dirigeants américains à répondre de ce qu’il considère comme de très mauvaises décisions, telles l'expansion précipitée de l’OTAN, jusqu’aux frontières même de la Russie2, ainsi que le retrait par le Président George W. Bush du traité antimissiles balistiques ABM signé à l’origine par le Président Nixon.
Dans sa préface des mémoires, George P. Shultz décrit Perry comme un homme d’une "intégrité absolue". Son parcours est remarquable: doctorat en mathématiques, vaste formation technique et expérience dans les entreprises de haute technologie, gestion de la recherche et de l’acquisition des armements en tant que sous-secrétaire de la Défense sous le Président Carter, puis secrétaire adjoint et enfin secrétaire de la Défense sous Bill Clinton.
Perry écrit qu’il a commencé jeune, à l'âge de vingt six ans en 1954, comme cadre scientifique au Laboratoire de Défense Électronique Sylvania3 dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Silicon Valley. On associe de nos jours cette région du monde avec Apple, Google et Facebook, mais à l’époque l’essentiel du travail portait sur la défense, l’entreprise de destruction massive. A peine dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, l’Union Soviétique et les États-Unis avaient développé des bombes à hydrogène, qui décuplaient des millions de fois la capacité de destruction des bombes utilisées pendant la seconde guerre mondiale. On apprenait aux enfants comment "se mettre à couvert" sous leur bureau, et les bâtiments publics affichaient ostentatoirement des flèches pointant vers où s’abriter en cas d’attaque nucléaire.
Le premier boulot de Perry au Laboratoire de Défense Électronique était "d’évaluer un projet de système de contre-mesures électroniques" dont l’objectif était de brouiller "le signal de guidage d’un missile balistique intercontinental (ICBM) soviétique". Après une étude minutieuse, il en conclut que le brouillage pourrait effectivement réduire d’environ deux tiers la mortalité d’une attaque de moyenne envergure, soit de 75 millions de morts instantanés à 25 millions. Néanmoins il ajouta que cette estimation ne prenait ni en compte les morts à long terme par irradiation, ni les victimes de "l’hiver nucléaire". Pas plus que les dizaines de millions de blessés dans l’impossibilité d’être soignés, ou la déstabilisation profonde de l’économie et du tissu même de notre société.
C’est à ce moment que Perry réalisa qu’il n’y avait aucune défense acceptable contre une attaque nucléaire massive, une opinion dont il n’a jamais dévié. De nombreux responsables politiques, y compris plusieurs présidents, ne sont pas d’accord avec Perry et ont financé divers types de systèmes de défense antimissiles, le dernier en date étant le système de défense contre les missiles balistiques en cours d’installation en Europe de l’est.
Perry se souvient que c’est la peur de l’anéantissement nucléaire pendant la guerre froide qui a ouvert les vannes fédérales des milliards de dollars de soutien aux travaux secrets de défense qui se sont propagés à partir de la Silicon Valley. Comme beaucoup d’autres, Perry est conscient des moyens publics et secrets par lesquels l’innovation technique, les profits du privés et les impôts, les gadgets civils et les armes de destruction massive, la technologie satellite, les ordinateurs, et la surveillance en constante expansion sont inter-connectés. Mais il exploite aujourd’hui cette connaissance obscure pour tenter d’inverser la course mortelle aux armements dans laquelle il a joué un rôle de premier plan.
Perry y était dès le début, en tant que membre d’élite confidentiel défense du Comité d’Analyse Télémétrie et Balises4, mis en place par la CIA et la NSA pour évaluer les ICBM soviétiques. Il a aussi fait partie de l’équipe ayant analysé les photographies que les avions espions U-2 ont commencé à collecter en 1956, jusqu’à l’interruption du programme quatre ans plus tard quand les Soviétiques ont abattu l’avion piloté par Gary Powers. Il a aussi fait partie de l’équipe rassemblée en 1959 par Allen Dulles, directeur de la CIA, pour déterminer s’il y avait ou pas un "retard balistique américain" par rapport à l’URSS. Il s’avéra qu’il n’y avait pas de retard, mais comme Perry le révèle dans son livre, le rapport sur lequel il avait travaillé fut gardé secret pendant des décennies.
Puis, au sommet de la crise des missiles à Cuba, Perry fut sélectionné pour rejoindre le petit groupe d’analystes à avoir travaillé jour et nuit afin de récolter des informations sur les missiles soviétiques en cours de déploiement sur l’île. Ils examinaient les données, photographiques ou autres, et envoyaient un rapport écrit déposé chaque matin chez le Président Kennedy.
Quand le Président Kennedy s’adressa à la nation pour dire que tout missile lancé de Cuba engendrerait une "contre attaque totale visant l’Union Soviétique", Perry savait exactement ce que cela voulait dire. Il avait étudié de telles stratégies nucléaires pendant dix ans. Chaque jour en se rendant à son centre d’analyse, il se disait que ce serait "son dernier jour sur terre".
Perry dit que c’est purement par chance que nous avons évité l’holocauste nucléaire lors de la crise cubaine. Plusieurs années plus tard, on a découvert que des éléments supplémentaires et dangereux auraient pu nous pousser jusqu’à la guerre nucléaire.
Primo, selon Perry les navires soviétiques qui approchaient du blocus imposé par les États-Unis étaient escortés par des sous-marins armés de torpilles nucléaires. A cause des difficultés de communications, Moscou avait autorisé les commandants des sous-marins à tirer sans avoir à recourir à une autorisation. Quand un destroyer américain tenta de forcer un sous-marin à faire surface, le capitaine et l’officier politique à bord du sous-marin décidèrent de tirer un missile nucléaire contre le destroyer. Une confrontation nucléaire ne fut évitée que parce que Vasili Arkhipov, le commandant de toute la flotte, était aussi à bord de ce sous-marin. Son contre-ordre d’interdiction du tir étouffa l’étincelle qui aurait pu déclencher une guerre nucléaire5.
Secundo, pendant la crise un avion de reconnaissance stationné en Europe s’écarta de son plan de vol et s’enfonça dans l’espace aérien soviétique. Les soviétiques firent immédiatement décoller leurs avions de chasse en état d’alerte, tout comme le firent les américains avec des avions basés en Alaska. Les américains étaient équipés de missiles à tête nucléaires. Fort heureusement, le pilote américain de reconnaissance compris qu’il avait empiété sur l’espace aérien soviétique et rebroussa chemin avant l’interception soviétique. A peu près au même moment, un ICBM américain fut tiré de la base aérienne de Vandenberg. Bien que ce ne fût qu’un test de tir de routine, celui-ci aurait pu aisément être mal interprété par les soviétiques. Par chance, il ne fut pas.
Tragiquement, bien qu’ayant frôlé de si près l'anéantissement nucléaire, les dirigeants de l’Union Soviétique et des États-Unis ne firent aucun effort pour ralentir la compétition nucléaire; il firent même exactement le contraire. Perry y voit l’œuvre d’une "pensée… surréelle" complètement orthogonale avec la nouvelle donne des armes nucléaires. Certes, le téléphone rouge entre Washington et Moscou fut établi, mais en dehors de ça la réflexion stratégique tant aux USA qu’en URSS continua comme si de rien n’était.
Perry pointe plusieurs aspects particulièrement troublants de la crise. Selon lui, il y avait des deux côtés américain et soviétique des conseillers qui souhaitaient se précipiter dans la guerre. De leur côté, les médias présentèrent la crise comme une "dramaturgie du ‘gagnant’ et du ‘perdant’". Il observe enfin que les dirigeants politiques ont semblé obtenir l’approbation de l’opinion publique basé sur leur disposition à déclencher une guerre.
Le résultat fut l’initiation d’une compétition encore plus sophistiquée, une escalade d’ogives nucléaires et de vecteurs pour les livrer. Dean Rusk, secrétaire d’état à l’époque, déclara triomphalement "on est les yeux dans les yeux, et je crois que l’autre gars a cligné des yeux"6. Si c’était sensé vouloir dire que l’Amérique avait gagné, il avait tort. Les soviétiques ont juste augmenté leur effort nucléaire tout comme les américains, chacun construisant des milliers d’équipements nucléaires qui, s’ils étaient utilisés un jour, pouvaient anéantir des pans entiers de l’humanité.
Perry reconnaît avec franchise que la menace nucléaire a aussi permis aux laboratoires de défense tels que son propre employeur, Sylvania, de faire de très bonnes affaires. Son travail y consistait à comprendre les systèmes soviétiques de missiles et de l’espace, et les défis de son espionnage "haute-technologie" étaient aussi grisants que hautement profitables. Sa mission était de collecter des renseignements sur la guerre froide par des moyens techniques. Sauf que Sylvania avait un problème. C’était le leader mondial de la manufacture des tubes à vide à l’époque où émergeait la nouvelle technologie des semi-conducteurs. Perry a clairement anticipé que la technologie analogique de Sylvania serait bientôt remplacée par la technologie digitale basée sur les nouveaux équipements semi-conducteurs d’Intel qui seront intégrés aux nouveaux ordinateurs, rapides et de petite taille, sur les bancs d’essai d’entreprises telles que Hewlett Packard. Il décida que le temps était venu de se lancer, et avec quatre associés il fonda ESL, Inc.
Les travaux de la nouvelle entreprise furent top secret, cette dernière ne pouvait dévoiler ni ses produits, ni ses clients. Quoi qu’il en soit, durant les treize années qui suivirent, ESL rafla les uns après les autres les contrats avec le gouvernement, et sa croissance atteignit les mille salariés. Historiquement, l’interprétation des renseignements était exclusivement réservée aux agences gouvernementales, mais plusieurs des cibles les plus critiques du renseignement étaient devenues hautement techniques. Elles comprenaient les ICBM, les ogives nucléaires, les systèmes de défense antimissiles balistiques, et l’aviation super-sonique. Perry explique que collectionner des données sur ces armements sophistiqués nécessite une expertise tout aussi sophistiquée. Le gouvernement fédéral commença à établir des contrats avec des entreprises privées qui détenaient le savoir-faire nécessaire, et ESL était à l’avant-garde. Sous la direction de Perry, son entreprise remporta des contrats à long terme pour l’analyse des données télémétriques de radars et de balises, et devint indispensable dans l’effort national d’estimation de la nature et de l’étendue de la menace soviétique.
La prochaine étape pour Perry fut l’élection de Jimmy Carter en 1976, le nouveau secrétaire de la Défense demanda alors à Perry de devenir sous-secrétaire de la Défense pour la recherche et l'ingénierie. Pour les quatre années qui suivirent, Perry s’appuya sur tout ce qu’il avait appris pour diriger une progression majeure de l’Amérique sur le plan de la compétence sur le champ de bataille. La stratégie reposait sur trois piliers: (1) des capteurs intelligents pour localiser les forces ennemies en temps réel; (2) des armes sophistiquées pouvant atteindre des objectifs avec une grande précision; et (3) des systèmes furtifs capables de déjouer les radars ennemis. L’énorme paradoxe de l’ère nucléaire est que la dissuasion de la guerre nucléaire repose sur la construction d’armes de plus en plus létales et précises. C’était la mission que Perry a mené avec imagination et grande compétence. Le problème auquel il faisait face était que l’armée soviétique était considérée comme ayant un avantage numérique de trois contre un en forces conventionnelles, ne laissant à l’Amérique que ses forces nucléaires pour dissuader les soviétiques d’avancer sur l’Europe.
La réponse, concoctée par les experts privés et publics, fut de créer une "stratégie compensatoire radicalement nouvelle et hautement sophistiquée". L’Amérique compenserait par la technologie la supériorité militaire soviétique sur le champ de bataille. Il en résulta entre autre les bombardiers furtifs F-117 et B-2, des obus d’artillerie intelligents, des missiles de croisière courte et longue portée, et une aviation de reconnaissance. Leur utilité dut attendre plus d’une décennie avant d’être prouvée, quand enfin à l’occasion de l’opération Tempête du Désert de la première guerre du Golfe, l’armée américaine démontra clairement sa supériorité. Perry écrit que "les F-117 effectuèrent un millier de missions, larguèrent environ deux mille munitions à guidage de précision, dont environ 80% atteignirent leur objectif", une précision inimaginable auparavant. "Pas un seul avion ne fut perdu pendant les sorties de nuit au dessus de Bagdad", malgré les "centaines de systèmes de défense anti-aériens modernes de conception soviétique".
Malheureusement le succès peut mener à l’excès de confiance, et je me demande si le succès de la première guerre du Golfe n’a pas induit en erreur George W. Bush qui a imaginé qu’une nouvelle guerre pourrait être menée avec les mêmes résultats. On sait maintenant que les prouesses techniques ne font pas forcément le poids face aux facteurs humains de la division ethnique, de l’opposition historique, et de la croyance religieuse.
Perry fut responsable d’avancées technologiques importantes en ce qui concerne les forces nucléaires des États-Unis. Il contribua au lancement du bombardier nucléaire stratégique B-2, capable de missions nucléaires et conventionnelles; il revitalisa le B-52 vieillissant avec des missiles de croisière air-sol; remit le programme de sous-marins Trident sur les rails; et fit une tentative, soldée par un échec, de mettre en service l’ICBM MX, un missile à dix ogives.
Bien qu’il ne crut pas que la dissuasion nucléaire nécessite que l’on égale notre adversaire arme pour arme, il accéda à la pression politique de rester dans la course avec le camp d’en face. A l’époque comme aujourd’hui, Perry écrit qu’il a toujours été convaincu que l’Amérique posséderait tout la dissuasion dont elle a besoin avec une seule des trois jambes de la dite triade: les sous-marins Trident. Il est très difficile pour les armées de les détecter et de les détruire, et ils portent largement assez de puissance de feu pour être dissuasifs. Les bombardiers ne jouent qu’un rôle d’assurance dans le cas improbable d’un problème temporaire avec la force Trident, et ont aussi un double rôle de renforcement de nos forces conventionnelles. Notre force ICBM est à son avis redondante. De fait, le danger d’enclencher un conflit nucléaire accidentel suite à une fausse alerte pèse plus lourd que sa valeur dissuasive.
De nombreux experts sont d’accord, mais les présidents suivent le dangereux chemin politique qui consiste à dimensionner notre force nucléaire à "parité" avec la Russie. Un tel processus de compétition irréfléchi mènera toujours vers une escalade sans fin7.
Perry nous dit que la parité relève de la "pensée ancienne" car les armes nucléaires ne peuvent pas être réellement utilisées - le risque d’une escalade incontrôlable et catastrophique est trop grand. Elles ne sont bonnes qu’à menacer l’ennemi d’une riposte nucléaire. Notre force sous-marine, équipée d’armes nucléaires, est pratiquement invulnérable et peut donc parfaitement remplir cette fonction de dissuasion. (On doit noter que la doctrine de la dissuasion est sévèrement critiquée par ceux qui s’inquiètent des implications de la menace de massacre de masse8.)
A travers cette première période au Département de la Défense sous le Président Carter, Perry a montré une grande confiance dans la puissance des hautes technologies pour contrer les forces ennemies et protéger la sécurité des États-Unis. Mais en 1994, quand il devint le secrétaire de la Défense de Bill Clinton, les États-Unis faisaient face à un ensemble totalement différent de problèmes de sécurité. La guerre froide était terminée, et les armes nucléaires de l’ex-Union Soviétique étaient localisées non seulement en Russie, mais aussi dans trois nouvelles républiques qui n’étaient pas en mesure de les protéger.
Perry plaça ces "ogives atomiques errantes" ("loose nukes") en haut de sa liste de priorités. Il fut en mesure de faire démanteler les milliers d’armes nucléaires en Ukraine, Biélorussie et au Kazakhstan. Il décrit avec émotion la visite d’un silo construit pour le missile soviétique SS-19, l’observant se désintégrer dans un nuage de fumée. Il avait visité le site dans le passé, et des jeunes officiers russes lui avait expliqué comment les centaines de missiles sous leur contrôle pouvaient être tirés vers des cibles aux États-Unis. Témoin d’un exercice de compte à rebours dans un site qui à ce moment précis était la cible de missiles américains, il pris conscience de l’absurdité engendrée par la compétition nucléaire.
Il s’en suit une période enivrante, sous SALT II, quand des milliers de missiles et d’ogives furent détruits et d’énormes quantités d’armes chimiques furent éliminées en Russie et aux États-Unis. Le matériel nucléaire errant fut sécurisé et des emplois non militaires furent proposés aux scientifiques nucléaires russes dans un institut technique établit à Moscou. Tout ceci fut rendu possible par un programme (aujourd’hui abandonné) sponsorisé par deux sénateurs, Sam Nunn et Richard Lugar, et pour lequel le Congrès débloqua de substantiels financements. Rétrospectivement, Perry considère cette destruction d’armes et cette coopération soutenue entre la Russie et les Etats-Unis comme un véritable miracle, quoique passager. Les deux pays ont même coopéré militairement pendant la guerre de Bosnie entre 1992 et 1995.
Mais cette bonne volonté ne durera pas. En 1996, Richard Holbrooke qui était alors secrétaire assistant au Département d’Etat, proposa d’étendre l’OTAN en le prolongeant en Pologne, en Hongrie, en République Tchèque, et dans les pays Baltes. Perry pensa que c’était une proposition imprudente, qui devait être reportée à tout prix. Un important groupe de cinquante américains de renom, de droite comme de gauche, adressèrent une lettre d’opposition à l’expansion de l’OTAN au Président Clinton. Parmi les signataires se trouvaient Robert McNamara, Sam Nunn, Bill Bradley, Paul Nitze, Richard Pipes, et John Holdren9. En pure perte. Perry fut le seul membre du gouvernement à s’opposer à la décision du Président Clinton de donner immédiatement à la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque le statut de membre de l’OTAN10.
Cette année 1996 représenta le sommet des relations russo-américaines. L'expansion de l’OTAN débuta pendant le second mandat du Président Clinton. Après que le Président George W. Bush eu été élu, l’OTAN s’étendit encore pour inclure toujours plus de pays, atteignant les frontières même de la Russie. Bush retira aussi les États-Unis du traité missile antibalistique ABM, et engagea le déploiement d’un bouclier antimissile en Europe de l’est, répudiant ainsi les réussites significatives de Richard Nixon et entretenant l’illusion qu’une défense pouvait contrecarrer avec succès une attaque déterminée de missiles nucléaires.
Mon Voyage au Seuil du Nucléaire est un récit rare des dernières six décennies de politique américaine durant l’ère nouvelle du danger nucléaire. Perry affirme sans ambages que le danger du terrorisme nucléaire est grand et que même Washington D.C. n’est pas à l’abri d’une attaque. Il déroule même un scénario plausible de comment des terroristes pourraient façonner un engin nucléaire improvisé pour faire sauter la Maison Blanche et la colline du Capitole, tuant plus de 80.000 personnes et déstabilisant notre société. Perry alerte aussi du risque d’un conflit nucléaire entre l’Inde et le Pakistan - avec des impacts planétaires dévastateurs.
Depuis la publication du livre, les dangers identifiés par Perry s’intensifient: le dernier budget de la défense propose de dépenser mille milliards de dollars sur la modernisation de l’arsenal nucléaire sur les prochaines décennies11. Ce plan de modernisation envisage une mise à jour complète de notre triade nucléaire, y compris des nouveaux missiles de croisière, sous-marins nucléaires, ICBM, et bombardiers. Le ministre russe de la défense a récemment répliqué que la Russie "mettra en service cinq nouveaux régiments de missiles nucléaires stratégiques". Ceci intervient après que le Président Poutine ait révélé que la Russie ajoutera 40 nouveaux missile balistiques intercontinentaux à son arsenal nucléaire12.
Et tout juste ce mois ci, alors que les États-Unis progressent sur un futur site de défense antimissile en Pologne et qu’ils ont formellement activé un site de défense antimissile en Roumanie, Poutine a réagit avec un avertissement: "A l’heure actuelle, avec le placement de ces éléments de défense antimissiles, nous devons réfléchir aux moyens de neutraliser ces menaces pour la sécurité de la Fédération de Russie…13" (emphase ajoutée)
Je ne connais et n’ai jamais entendu parler de qui que ce soit à avoir plus d’expérience ou de connaissance technique que celle que William Perry amène sur le sujet du danger nucléaire. Peu partagent sa sagesse et son intégrité. Alors pourquoi est-ce qu’on ne l’écoute pas? Comment est-ce possible que la peur d’une catastrophe nucléaire soit si éloignée des préoccupations des américains? Et pourquoi quasiment tout ce que Washington compte d’officiels sont en désaccord avec lui, préférant le déni nucléaire? Perry lui-même donne peut-être la réponse:
 
Notre péril principal est que le destin tragique nucléaire qui nous guette, pour l’essentiel caché sous la mer et dans des arrières pays oubliés, est trop éloigné de la conscience publique. La passivité est généralisée. Peut-être est-ce que cela relève du défaitisme et de son corollaire, la distraction. Pour certains il pourrait s’agit de la terreur primaire humaine face à "l’impensable". D’autres sont peut-être bercés par l’illusion qu’il y a, ou pourrait y avoir, une défense antimissile efficace contre une attaque nucléaire. Et pour beaucoup il semblerait qu’il s’agisse de la foi renouvelée en la dissuasion nucléaire qui tiendra indéfiniment - que les dirigeants auront toujours une connaissance instantanée et suffisamment précise, qu’ils sauront toujours le véritable contexte des événements, et qu’au petit bonheur la chance ils éviteront la plus tragique des erreurs d’appréciation militaire.
Alors que beaucoup se plaignent des dysfonctionnements évidents à Washington, trop rares sont ceux qui voient le danger pourtant incomparablement plus grand posé par "l'anéantissement nucléaire", tout simplement parce qu’il est caché et en dehors de la conscience publique. Malgré une année d’élection saturée de commentaires et de débats, personne ne discute des problèmes qui perturbent Perry. C’est encore un exemple de la conformité tellement rigide qui domine le plus souvent le débat public. Il y a fort longtemps, je l’avais vu pendant la guerre du Vietnam et plus tard lors de l’invasion de l’Iraq: des gens pourtant intelligents font des choses totalement irréfléchies - qui s’avèrent catastrophiques. Le "somnambulisme" est le terme que les historiens utilisent aujourd’hui pour qualifier les idioties qui ont mené les dirigeants européens tout droit dans la première guerre mondiale, et pour le pétrin qu’il ont créé à Versailles. Et le somnambulisme continue pendant que l’OTAN et la Russie échangent des épithètes tout en développant leurs armées, pendant que Moscou et Washington modernisent leur surarmement nucléaire. En somme une nouvelle guerre froide.
Fort heureusement, Bill Perry n’est pas somnambule, et dans Mon Voyage au Seuil du Nucléaire il nous implore de nous réveiller avant qu’il ne soit trop tard. On peut très bien commencer par lire ce livre.
 


La France, un système politique en déliquescence !


Parangon d’un système en déliquescence : Michel Rocard, le Président posthume ; son testament ne passe décidément pas !



Un homme politique vient de passer de l’autre côté ; il rejoint enfin le commun des mortels : cette piétaille qui n’a d’autre raison que d’admirer sans cesse les grands personnages qui ont voué leur existence à son service. J’avais, jusqu'à ce jour, une grande admiration pour ce monsieur au phrasé saccadé, à la langue brillante et souvent lumineuse, mais l’homme en son dernier geste public vient de descendre en flammes la statue du commandeur.

Je suis sans doute un râleur invétéré, un personnage négatif qui voit toujours le mauvais côté des choses. Je n’y peux rien, c'est le défaut de ma cuirasse: mon prisme est forcément déformant et je ne peux plus changer ce regard tors que j’ai sur le monde. Alors je me fourvoie peut-être à trouver parfaitement scandaleux et insupportable qu’un grand de ce monde dicte par écrit, sous forme testamentaire, les hommages qui lui sont dus.

Pourtant, en dépit de ses qualités, ce monsieur dévoile une bien triste facette de sa personnalité. Il faut être pétri d’orgueil, de vanité, de fatuité pour coucher sur un papier posthume les conditions de son ultime célébration. Prétendre ainsi à l’hommage national, qui plus est, aux Invalides, c’est se situer de son vivant au-dessus des hommes ordinaires.

C’est la preuve que ceux qui nous gouvernent se sentent investis d’une mission de nature divine. Seul Dieu et ses sbires commandent à l’organisation du voyage sur le Styx. Ne nous y trompons pas ; les exigences du nouveau défunt seront respectées, par fidélité, par gratitude peut-être, même si, dans ce monde de tueurs, les grimaces permettent de ne jamais être sincère. L’hommage national sera fait de componction, d’admiration feinte, de postures de circonstance pour que brillent nos importants, une fois encore, devant des caméras vouées à leur grandeur.

Je redoute les temps à venir. D’autres candidats à la gloire posthume attendent leur dernière heure. Nous n’avons jamais eu autant d’anciens présidents de la République sur la liste d’attente de la commémoration générale et larmoyante. Ils nous coûtent suffisamment cher pour nous faire payer un peu plus encore leur mise en bière. Pour l’un d’entre eux, le cercueil viendrait d’ailleurs du Mexique en transitant par le Japon ; on n’est jamais assez dépensier pour nos royaux défunts !

Quelle est donc cette République qui apprend sans broncher qu’un des siens exige un hommage national et l’obtient pour le prix de services rendus ? Nous sombrons dans le ridicule et sortons véritablement du cadre républicain. Il est grand temps de cesser d’honorer, de célébrer, de commémorer ainsi à tour de bras en oubliant de penser l’avenir. Nous réclamons des visionnaires et non des faces blêmes et componctueuses.

Il faut s’y résoudre. Aucune voix ne viendra dans nos médias complices s’indigner d’un tel testament symbolique de la déliquescence de nos mœurs politiques. Ce testament est une faute, un pêché d’orgueil et de vanité. Rien ne permet de tolérer pareilles exigences, le deuil appartient à la sphère privée. Concevoir de son vivant sa fin prochaine en lui donnant un lustre déplacé est une dérive absolue vers la monarchie.

Je déplore vivement que l’on puisse, en notre nom et avec l’argent public, accepter cette fantaisie. Cette pratique atteste de la nécessité de changer de république, d’accéder à une gouvernance qui sorte du cadre de la monarchie constitutionnelle de l’heure. Nos représentants ne sont que des humains ordinaires. C’est l’occasion de leur remettre les pieds sur terre. Un enterrement en grande pompe est sans doute la meilleure occasion pour ce nécessaire rappel à la morale et à la modestie.

Que ce monsieur repose en paix. La gloire posthume ne lui offrira pas ce titre de Président qu’il n’a jamais pu atteindre. Je crois sincèrement qu’il eût fait un chef d’état beaucoup plus acceptable que ceux qui ont tenu le rôle. Cependant, rien ne justifie cette sortie de scène pitoyable !



Exaspérément sien.


J'oubliais :

Lorsqu’à la radio j'ai entendu les prétentions de Michel Rocard j'ai failli avaler mon café en utilisant les voies respiratoires. Quelle fatuité et comment les journalistes ont pu présenter cela sans moqueries mais avec un respect qui démontre leur soumission au pouvoir, même le plus ridicule. Car il y a dans les prétentions de Michel Rocard du Amin Dada! Ensuite, dans les diverses interview, prêtant l'oreille, j'ai discerné un ton qui m'avait échappé, celui d'un type imbu de lui-même, donneur de leçon, bref encombré de suffisance.



"Président posthume" est un très bien trouvé pour les dernières volontés de Rocard. Et pour le fait, "funérailles nationales" obligent, qu'elles seront mises en oeuvre aux frais de la République, c'est-à-dire des contribuables. Pour un inspecteur des finances, se faire payer par l'Etat ses funérailles, c'est du grand art !

Mais, comment justement, un homme intelligent comme Rocard a-t-il pu rédiger des volontés dernières aussi stupides ? Je vois une réponse : la Présidence de la République sous la Ve l'a rendu fou sur ce sujet. Aspirant président, toujours battu par les candidatures Mitterrand, puis Jospin ; aspirant dirigeant de la deuxième gauche, toujours relégué au second plan sur le fond.

La solution pour empêcher que cela recommence avec Chirac, VGE, voire Hollande ou Jospin : liquider cette république présidentielle, passer à une VIe République citoyenne. Quant à la deuxième gauche, avec Valls comme représentant, elle n'existe plus, car elle n'est plus de gauche !



 

 

 

 

 

A propos du Brexit : cette "union européenne" actuelle est engluée dans un eurocratisme médiocre, totalement asservi aux exigences des oligarchies financières !



Je suis pour une France insoumise !
Ouvrez les yeux : cette "union européenne" actuelle est engluée dans un eurocratisme médiocre, totalement asservi aux exigences des oligarchies financières !




 

Brexit : L’avertissement prophétique de Pierre Mendes France :


En 1957, lors du débat sur le Traité de Rome, Pierre Mendès France mettait en garde contre un projet inspiré par " un libéralisme du XIXe siècle ". Cette mise en garde oubliée résonne dans notre présent où éclate la crise d’une Europe qui a perdu la confiance majoritaire des peuples.




La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est avant tout une leçon de démocratie jetée à la face d’oligarchies méprisantes :


Elle est un exemple donnée par les Britanniques à nos propres gouvernements qui ne savent que bafouer la souveraineté populaire au nom de " vérités " qu’ils prétendent détenir.

Bien sûr, la situation n’est pas simple. Mais elle ne saurait se résumer à l’analyse des indices boursiers. L’économie n’est pas une science et elle doit enfin être soumise au débat. On écoutera donc avec intérêt sur Radio Aligre la dernière émission de l’Association pour une Constituante consacrée le 15 juin aux conséquences économiques du Brexit.

Déjà, devant l’évènement, nombre de tenants du discours européiste demandent plus d’Europe et, tout particulièrement, plus d’Europe autour de l’Allemagne.

Ce coup d’Etat fédéralo-technocratique doit être rejeté avec la plus grande fermeté. L’évènement d’aujourd’hui marque et doit marquer le retour des peuples dans la vie politique. Il est hors de question que ceux-ci soient à nouveau enfermés dans une usine à gaz hors de portée des citoyens.

Le référendum britannique ne nous conduit pas à un repli. Il nous amène enfin à oser penser. Il nous permet enfin de sortir de la soumission intellectuelle qui sert de guide depuis trop d’années. C’est un appel à refonder la démocratie. Les institutions actuelles y font obstacle. Seule l’élection d’une Assemblée constituante en France peut redonner au peuple français sa souveraineté et remettre la France dans le train de la liberté. Libérons-nous de l’obsession présidentielle. Remplaçons la présidentielle par l’élection d’une Constituante.




Brexit, l’oligarchie panique en découvrant que le peuple existe !
Les Britanniques ont voté et ont décidé de quitter l’Union Européenne. C’est la panique à la City. Toutes les bourses sont en train de dévisser les unes après les autres. Preuve que cette Union Européenne est l’intérêt du capital. La leçon du Brexit c’est que le rapport de force national face aux institutions européennes est possible et nécessaire. "L'heure du Plan B sonne en 2017 !"




Les Britanniques ont voté et ont décidé de quitter l’Union Européenne :
C’est la panique à la City qui chute, après avoir enregistré une hausse record hier soir quand les pronostics prédisaient la victoire du maintien dans l’Union Européenne. Toutes les bourses sont en train de dévisser les unes après les autres. Le CAC40 s’effondre et même si l’ouverture à New York ne se fera que vers 15h, heure française, le Dow Jones sera entraîné dans la même chute. Preuve que cette Union Européenne est l’intérêt du capital.

On assiste ce matin à la gueule de bois des médias à la solde du système qui découvrent un acteur sans cesse méprisé et piétiné dans la construction européenne : le peuple. Ils sont tellement scotchés dans leur bien-pensance qu’ils n’ont rien vu venir.

Bien sûr, les médias n’ont donné à voir qu’une campagne réduite à l’opposition entre deux camps, l’un acquis ou soumis à l’ordolibéralisme autoritaire de la droite allemande, l’autre, dominé par l’ultralibéralisme xénophobe de la droite anglaise. Les questions essentielles de démocratie, de justice sociale et d’urgences écologiques n’ont eu aucune place dans ce débat. Avez-vous eu accès aux positions des organisations syndicales très ancrées à gauche qui soutenaient le Brexit ? Non. Etouffées, ignorées des médias.

C’est une grave erreur de réduire les motivations des électrices et électeurs britanniques en faveur du Brexit aux ressorts ultralibéraux et xénophobes. Les premières analyses du vote en faveur du Brexit montrent une cartographie sociale claire et nette : les couches populaires du salariat, celles et ceux qui subissent le plus les politiques libérales austéritaires, la précarité, le chômage et la misère. Cependant, l’absence d’expression politique à gauche contre cette Europe libérale porte une lourde responsabilité dans le boulevard laissé à l’extrême droite.

Et maintenant ? Le monde va t-il s’effondrer ? Va t-il pleuvoir des grenouilles comme les euro-idôlatres de Bruxelles nous l’ont prédit ? Ne cédons pas à la peur panique alimentée. Cette Union Européenne est en pleine crise de dislocation. Ce n’est pas un drame en soi, ou, dit autrement, le drame n’est pas ce dernier épisode. Si l’on montre qu’une autre voie est possible, cette crise peut être salutaire. Mais la course de vitesse s’accélère plus encore. Si le maintien dans l’Union Européenne était passé, la crise serait tout autant conséquente.

L’Allemagne et l’Eurogroup n’avaient pas hésité à céder en amont aux demandes néolibérales et réactionnaires de Cameron pour éviter le Brexit, quand les mêmes menaçaient du Grexit pour imposer les mémorandums austéritaires au peuple grec. Aucune révision des traités n‘était envisageable pour répondre à l’urgence humanitaire et aux exigences sociales légitimes du peuple grec. Pour la City, tout fut possible.

Les tenants de l’Europe austéritaire ne peuvent plus faire gober aux peuples que nous aurions "une Europe qui protège". Dorénavant , chaque pays sait qu’il pourra faire du chantage à la sortie pour obtenir ce qu’il voudra. Rétrospectivement, cela démontre toute l’incurie de Hollande, autant soumis qu’acquis à l’Europe allemande, lui qui a trahi sa promesse de renégocier le traité Merkozy. Cela montre également rétrospectivement que la capitulation de Tsipras fut une terrible erreur stratégique. Le référendum français et sa victoire pour le Non au Traité constitutionnel Européen de 2005 (ainsi que le référendum aux Pays bas), comme le référendum grec "Oxi" aux mémorandums n’ont pas été respectés. Cameron, lui, concédons lui cela, entend respecter le vote. Il a d’ores et déjà annoncé sa démission pour octobre prochain.

Mais que voulons-nous ? Continuer à laisser la troïka piller les peuples un par un à coup d’austérité forcée, imposer la privatisation de l’ensemble des secteurs, déréglementer les marchés du travail par leurs lois El Khomri, via ses coups d’état financiers répétés comme en Grèce ? La laisser encourager l’agriculture intensive qui pollue, tue nos paysans et nous condamne à la malbouffe ? La laisser servir et de défendre les intérêts de tous les lobbys pro énergies carbonnées et nucléaires, chimiques, pro diésel, etc. ce qui accélère le réchauffement climatique dans la logique effrénée du productivisme ?

Et se morfondre devant la montée du fascisme se nourrissant d’une politique calamiteuse sur les réfugiés, qui délègue à la Turquie le contrôle des frontières, remet en cause le droit d’asile et aggrave les causes des exils par ses politiques va t-en guerre et de libre échange ? La soumission à cette Europe sans les peuples et contre les peuples doit cesser, sous peine de laisser la main à Madame Le Pen et ses amis Hongrois and co.

La leçon du Brexit, c’est que le rapport de force national face aux institutions européennes est possible et nécessaire. C’est notre Plan A. En grand secret, Merkel prépare un nouveau traité visant à renforcer l’intégration européenne qui ne tiendra aucunement compte des cris de colère des peuples. Pour quand ? 2017… Donc, plus que jamais, nous devons poursuivre notre implication dans le Sommet Internationaliste du Plan B, de rupture unilatérale avec les traités, initié par le Parti de Gauche et Jean Luc Mélenchon au lendemain de la crise grecque. Sur la méthode, c’est bien au peuple souverain de trancher pour préserver sa souveraineté. L’enjeu de l’élection présidentielle sera de faire sauter ce verrou : rompre avec les traités libéraux européens, pour permettre d’engager d’autres coopérations entre les peuples, non basées sur les intérêts de la finance, du libre échange et la logique mortifère du Grand Marché Transatlantique, mais de la préservation de notre écosystème, de la justice sociale et de la démocratie.


Nous, le peuple, défendons plus que jamais une France insoumise aux traités pour faire prévaloir l’intérêt général écologique, social et démocratique !


Ouvrez les yeux : cette "union européenne" actuelle est engluée dans un eurocratisme médiocre, totalement asservi aux exigences des oligarchies financières !

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

agissons la folie anti-démocratique de Valls !


Contre la folie anti-démocratique de Valls nous pouvons tous agir !







 
 
Après la répression aveugle, la manipulation médiatique des "casseurs" à son service, maintenant Valls nous impose la fin de nos droits démocratiques. Pour faire taire l'opposition à sa loi-chômage, il interdit de manifester et va faire matraquer et condamner les résistants de la démocratie. Tous les démocrates peuvent et doivent agir, par la grève générale des achats !




L'escalade anti-démocratique de Valls et son gouvernement monte encore d'un cran. Jusqu'où est-il prêt a aller pour imposer la LOI-UE-MEDEF de libre-licenciement et de précarité à vie ? Comme l'intimidation de l'interdiction de manifester ne fonctionne, ni sur les syndicats, ni sur les français, Valls va-t-il faire tirer sur la foule des RÉSISTANTS qui braveront sa dictature les 23 et 28 juin ?

Les plus courageux serons dans la rue les 23 et 28 juin malgré les interdictions. Mais les risques de répression, le risque d'être la cible d'une grenade ou de coups de matraque, même si l'on est absolument pacifique, vont dissuader les plus vulnérables. Les syndicats, en complément de maintenir notre droit constitutionnel de manifester, se doivent de nous proposer un autre mode d'action. Pour que chacun puisse exprimer son refus de la loi de partage du chômage, ils doivent nous proposer un mode d'action non violent, sur lequel la répression n'a aucun pouvoir. Ce mode d'action, c'est la GRÈVE DES ACHATS.

Les syndicats se doivent d'adapter leurs mots d'ordre aux conditions du 21ème siècle. Dans notre monde robotisé et mondialisé, les salariés n'ont plus le rapport de force de stopper la production. Ils doivent comprendre que, dans notre société de consommation, la force qu'il reste aux salariés, c'est leur pouvoir d'achat (aussi faible soit-il). Les profits des entreprises dépendent directement de notre volonté d'acheter ou non. Si nous décidons de faire la GRÈVE DE LA CONSOMMATION, si nous décidons de restreindre nos achats au minimum pour couper les bénéfices de la grande distribution et donc aussi de leurs fournisseurs, les multinationales, nous pouvons BLOQUER L'ÉCONOMIE CAPITALISTE et la mettre à genoux devant notre volonté

Pour réussir, l'information du boycott doit atteindre M. Et Mme Tout le monde, pas seulement un petit groupe de militants. Le message doit être net, précis, et largement diffusé. La grève des achats doit être faite par des millions de consommateurs, sur un jour précis (et non être diffuse sur toute la semaine) pour être nettement compabilisée dans les tiroirs-caisses et donc baisser les profits. Cela imlique un mot d'ordre généralisé des organisations syndicales en lutte.
Or les organisations syndicales, ont des blocages psychologiques pour ne pas y penser. D'une part elles sont bloquées sur les shémas traditionnels de lutte, hėrités de leur histoire, avec deux modes d'action : la grève, d'entreprise ou générale et les manifestations dans la rue. Mais ces modes de luttes ne sont plus adaptés au monde du 21ème siècle.


Avec les concurrences massives, de millions de chômeurs, de la mondialisation et de sa menace constante de délocalisation et avec la robotisation qui supprime des milliers de postes, les salariés n'ont plus aucun rapport de force au seing des enteprises (sauf dans des secteurs encore protégés : services publics, industries locales très spécialisées...). Ils risquent leur place à faire grève, ils ne peuvent donc pas la faire.
Pour ce qui est des manifestations, on le voit, maintenant, le pouvoir n'a plus aucun respect démocratique, que ce soit Sarkozy pour la rėforme des retraites ou Valls avec sa loi-"travail". Le déni démocratique devient même autoritarisme avec la violence et la répression exercée sur les manifestants et sur les syndicalistes. Contre les violences policières envers les manifestants non violents, contre les lois d'état d'urgence, contre les manipulations médiatiques sur les "casseurs" laissés libre de casser, contre les interdictions de manifester, les manifestations vont devenir trop dangereuses et inéfficaces.

Mais les syndicats ne veullent pas abandonner leur dogmes du siècle passé et s'adapter aux rapports de force du 21ème siècle. Plus que jamais l'économie ne dépend pas des producteurs (les salariés), mais elle dépend de leur pouvoir d'achat (en tant que consommateurs). Dans la société de consommation le pouvoir sur l'économie va aux consommateurs, mais ils ne s'en rendent pas encore compte. Nous sommes manipulés par la publicité qui nous crėe des besoins, qui eux même nous rendent prisonniers de gagner de l'argent et donc d'être complètement dépendants de nos employeurs. Lancer une grève de la consommation implique de remettre en cause cette société productiviste. La plupart des syndicats restent complètement productivistes. C'est certainement aussi pourquoi, une grève de la consommation peut leur paraître trop dangereuse, des consommateurs qui peuvent restreindre leur consommation, c'est aussi (à long terme) moins de production donc pour eux moins d'emplois. En cela ils se trompent, il y a longtemps que plus de production ne signifie plus, plus d'emplois (mécanisation, robotisation, informatisation et même intelligence artificielle ont remplacé le travail humain)


Une organisation de jeunesse utilisant largement les réseaux sociaux pourrait parfaitement lancer une campagne de boycott et avoir autant de succès que la pétition contre la loi-"travail". Mais les jeunes qui manient bien ces outils sont aussi ceux qui sont le plus "consomm-accros", même s'ils en ont pas les moyens (ils sont les plus précaires). Donc, malheureusement, aucune organisation de jeunesse n'a encore lancé le mot d'ordre de la grève de la consommation.
C'est donc en represaille aux interdictions et à la répression du gouvernement, que les sept organisations syndicales contre la loi de précarité généralisée doivent lancer le BOYCOTT de la grande distribution. D'abord appeler à un jour par semaine d'HYPERMARCHÉS MORTS, par exemple tous les jeudis (jours des manifs), puis monter en puissance sur d'autres jours à mesure que le mot d'ordre de restriction de la consommation est mis en pratique par tous les mėcontents contre la loi Khomri. Puis cette grève doit devenir l'arme de tous ceux qui, plus largement, sont contre la dérive anti-démocratique de ce gouvernement.




Coupons leur leurs profits par notre GRÈVE DES ACHATS, ou par un " seating façon Gandhi dans les rues et au boulot " jusqu'à obtenir le retrait de la loi El Khomri, ou jusqu'à ce que ce gouvernement anti-démocratique tombe sous une motion de censure, de gauche, ou de droite.



 


Je suis inquiet ... les imposteurs qui nous gouvernent nous baffouent jour apres jours !


Je suis inquiet ; les imposteurs qui nous gouvernent nous baffouent jour apres jours !



Le gouvernement a une nouvelle fois décidé d'utiliser l'Article 49.3 pour faire passer la loi travail. En s'entêtant dans cette direction, alors que l'opposition à ce texte reste forte, le gouvernement se trompe lourdement dans le diagnostic et dans les solutions qu'il est sensé apporté contre le chômage et pour les TPE/PME en difficulté.




Loi travail - Chronique d’un dumping social annoncé
C’est sous un nouveau nom que la loi travail a fait son grand retour à l’Assemblée nationale ce mardi 5 juillet : le " projet de loi relatif au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels ".

Le Sénat avait, à l’issue de ses travaux, adopté ce projet de loi le 28 juin dernier, sans avoir manqué, au passage, de le rendre encore bien plus libéral qu’il ne l’était dans sa première version.

Avant le début de l’examen du texte en séance publique à l’Assemblée Nationale les députés ont, certes, outre un détricotage des mesures sénatoriales, intégré une série de nouvelles dispositions mais sans remettre en question une seule seconde l’inversion de la hiérarchie des normes tant contestée.

Après des semaines de mobilisation, la grogne ne faiblit pas. Les Français continuent de faire entendre leur opposition à ce projet de loi, certains par des actions, des grèves, d’autres à travers des sondages d’opinion (67 % des Français restent opposés à la loi Travail, sondage 19 juin Harris Interactive pour LCP-Assemblée nationale).


L’article 2 reste le coeur du problème !
Le texte porté par l’exécutif n’obtenant guère plus de majorité au Parlement que dans l’opinion, il ne restait donc inévitablement à Manuel Valls que le 49.3 pour parvenir à ses fins. Pour tenter de calmer les esprits, le Premier Ministre a promis l’ouverture, avant fin 2017, de négociations, branche par branche, afin de déterminer les thèmes sur lesquels les accords d’entreprise ne peuvent être moins favorables que les accords conclus au niveau de la branche.

Mais ne nous y trompons pas : ces négociations ne concerneront pas le temps de travail. Dans ce domaine, c’est l’accord d’entreprise qui l’emportera sur celui signé par la branche, comme le prévoit l’article 2 rétabli dans sa version initiale par les députés.

Manifestement, le gouvernement croit détenir toute la vérité et persiste à s’enferrer dans l’erreur de diagnostic : en choisissant de transférer de la branche vers l’entreprise l’organisation du temps de travail et le tarif des heures supplémentaires, c’est en fait bel et bien l’augmentation de la durée du travail qu’il encourage. Le texte prévoit en effet que l'accord d'entreprise primera sur l'accord de branche pour la fixation du taux de majoration, qui ne pourra toutefois être inférieur à 10 %. Or, les branches pratiquent généralement aujourd'hui un taux de 25 %.

Renvoyer la négociation du taux de majoration des heures supplémentaires au niveau de l'entreprise, sera inévitablement générateur de dumping social. Les donneurs d'ordre ne manqueront pas de faire pression sur les entreprises sous-traitantes, afin que les premières heures supplémentaires ne soient plus majorées de 25%, mais de 10% seulement !


En choisissant de rompre avec les régulations sectorielles au niveau de la branche, le gouvernement ne se contente pas d’offrir aux salariés la perspective de " travailler plus pour gagner moins ". Il fait le choix mortifère de livrer les petites entreprises en pâture aux plus grosses qu’elles, fragilisant ainsi leur pérennité, et au passage de casser la demande des ménages.
Les Français ne s’y trompent pas. Ils ne perçoivent, à juste titre, ni l’impact positif que cette Loi pourrait avoir sur la création d’emploi, ni les améliorations qu’elle pourrait apporter pour les entreprises. Ils refusent de se retrouver pris au piège d’une course effrénée à la compétitivité qui n’apportera qu’une précarisation accrue et mettra en danger les TPE et PME.


Regrouper nos forces pour une autre société
Il ne fait quasiment aucun doute que la loi sera adoptée par le parlement et que malgré les gesticulations, les députés ne voteront pas la censure du gouvernement. Mais perdre une bataille ne signifie pas perdre la guerre. En 2006, la bataille du CPE a été gagnée par la rue. En 2016, celle contre la loi travail le sera également.

Si l’urgence est de maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il renonce à promulguer la loi, elle est aussi de retrouver au plus vite une cohésion sociale et économique dans notre pays. Il est impératif de regrouper nos forces pour clamer haut et fort qu’aucune économie développée ne gagnera à se lancer dans cette compétition au moins-disant social.



Cette histoire, nous devons continuer à l’écrire et à la mettre en œuvre, ensemble.



 


Je suis en colere !


Ce matin, Manuel Valls a annoncé qu'il allait à nouveau utiliser le 49-3. Jusqu'au bout, ce gouvernement aura décidé de nous ignorer nous le peuple, nous mépriser, nous brutaliser, répondant à une injonction du Medef de ne rien lâcher sur l'article 2.



Ce matin, le gouvernement s'est décidé à utiliser à nouveau le 49-3, passant en force contre sa majorité parlementaire, contre le pays. Toutes les sorties de crises, des plus timorées proposées par des députés socialistes à celles réclamées par les syndicalistes auront été écartées d'un revers de la main.




Ce matin, je suis inquièt, en colère et déterminé.
Inquièt de voir le décalage entre la force que nous avons soulevé ensemble tout au long de ces 5 mois de mobilisations et l'incapacité des responsables politiques de comprendre ce qui se passait. La rupture entre nous et eux est tellement profonde qu'elle emporte avec elle toute la classe politique. D'un tel déni démocratique ne peut sortir que du mauvais. Un gouvernement qui brutalise, méprise un mouvement social soutenu par 70% de la population renforce la défiance, le desespoir et le sentiment que notre voix, notre vote, ne sert au fond pas à grand chose. Un an avant une élection présidentielle, accentuer la rupture entre les citoyennes et citoyens et le monde politique comme ils le font aujourd'hui est irresponsable, dangereux. Et donc inquiétant.



Je suis en colère ensuite. Contre moi-même. Car si Manuel Valls est Premier ministre, c'est en partie de ma faute. En 2012, j'ai voté Francois Hollande. Pas dans un enthousiasme débordant certes mais convaincue qu'il était le meilleur moyen à ma disposition pour améliorer mes conditions de vie et celles des millions de citoyennes et citoyens qui se lèvent le matin pour aller au boulot, en chercher un, s'occuper de leurs enfants, vivre. Je n'attendais pas grand chose, j'ai quand même été déçue.


Je suis déterminé enfin. Nous n'allons pas nous laisser faire. Nous nous sommes révélés des centaines de milliers au cours de ces 5 mois de mobilisations. Pétitions, vidéos, manifestations, nuits debout, grèves, interpellations... Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour nous faire entendre. Cela n'a pas suffit ? Nous en construirons d'autres. Ils ont réussi, avec ce projet de loi, à créer un lien entre nous toutes et tous. Ouvriers, employé.e.s, cadres, chômeurs et chômeuses, étudiant.e.s. Notre point commun, c'est le travail et les conditions dans lesquelles nous l'exerçons, nous en cherchons un ou nous nous formons pour en trouver un. Ce lien qu'ils ont malgré eux réactivé, nous allons le maintenir, le renforcer.

Cette classe politique est défaillante. Nous n'allons pas la laisser nous diriger à sa guise, guidée par les intérêts de quelques puissants. Nous allons nous organiser. Et la renverser. Ne laissons pas retomber cette énergie incroyable que nous avons soulevée. Ne nous laissons pas abattre. Écrivons une autre histoire, la notre et sortons ces imposteurs que nous avons élu au pouvoir.