" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

mercredi 27 avril 2011

L'émergence du libéral-facisme

L'émergence du libéral-fascisme


Avec les lois Perben et les méthodes policières instituées par Nicolas Sarkozy, on assiste en France comme aux Etats-Unis à l'émergence d'un nouveau régime politique: le "libéral-fascisme"...





Toujours plus de liberté pour les entreprises,
toujours plus de répression pour les citoyens
Les Etats-Unis et la France sont les deux pays occidentaux les plus avancés dans ce qui est la tendance politique émergente du 21è siècle: le libéral-fascisme, combinaison du néo-libéralisme et du fascisme.



Le libéral-fascisme consiste à accorder toujours plus de liberté aux entreprises (base du libéralisme) et toujours moins de liberté aux citoyens (base du fascisme).
Le libéral-fascisme revient à accorder l'impunité aux élites dirigeantes, et simultanément, à augmenter le contrôle et la répression envers les citoyens ordinaires, en leur appliquant le principe de la "tolérance zéro".
Quand le libéralisme conduit au fascisme
La liberté des entreprises consiste à pouvoir polluer et saccager l'environnement, à être dispensées du financement de la collectivité par le biais des allègements d'impôts et de charges sociales, et à pouvoir disposer de salariés corvéables à merci, licenciables facilement et payés le moins cher possible. La "liberté" des entreprises est donc susceptible de provoquer une révolte de la population. La réduction des libertés individuelles et l'augmentation de la répression contre les citoyens sont donc le complément indispensable du supplément de liberté accordé aux entreprises.
Par ailleurs, les conditions économiques de plus en plus difficiles augmentent le nombre des chômeurs, des précaires, et des sans-abris. Quant à ceux qui travaillent encore, ils touchent souvent un salaire misérable, insuffisant pour subvenir à leurs besoins compte-tenu du coût du logement et des produits de base. Afin de prévenir les réactions violentes ou illégales des pauvres et des exclus, le libéralisme nécessite le renforcement de la répression et l'instauration d'un état policier.
Les leaders du libéral-fascisme

Le libéral-fascisme était  au pouvoir aux Etats-Unis, avec George W. Bush et les "néo-conservateurs" ultra-nationalistes qui composent l'administration Bush. A la suite des attentats du 11 Septembre 2001, ils ont fait s'abattre une chape de plomb sur les médias et ont fait adopter l'US Patriot Act, un ensemble de lois répressives et totalement contraires aux droits de l'homme, comme la possibilité de détenir une personne sans jugement et pour une durée illimitée.
En France, Nicolas Sarkozy, est presque en tous points aligné sur la politique de Bush et des néo-conservateurs américains: suppression des libertés au nom de la "sécurité", mépris des droits de l'homme, répression à outrance du moindre délit commis par le citoyen ordinaire, politique économique ultra-libérale, communautarisme, discrimination positive, et encouragement implicite de l'islamisme afin d'attiser ensuite la peur, la "matière première" indispensable du fascisme.
Ce n'est pas un hasard si Nicolas Sarkozy est la 2è personnalité préférée des électeurs du Front National après Jean-Marie Le Pen (d'après un sondage réalisé en Septembre 2004).
Bush et Sarkozy ont en commun l'adhésion au libéralisme économique, l'intolérance envers les opinons différentes de la leur, l'utilisation sans scrupules de la propagande et du populisme, et le mépris des libertés individuelles et des droits de l'homme. Ils partagent aussi la même stratégie centrale: instrumentaliser la peur pour justifier la réduction des libertés. Pour susciter la peur, les "libéral-fascistes" ont besoin de désigner un ennemi. Au besoin, ils apportent une aide occulte à cet ennemi. Et si cet ennemi n'existe pas encore, ils le créent de toutes pièces, ou ils en exagèrent les capacités de nuisance. Saddam Hussein ou Ben Laden pour les Etats-Unis, la délinquance et les auteurs d'infractions routières pour Sarkozy (en attendant mieux).
Travail, Famille Patrie
Lors de son discours d'investiture à la présidence de son parti le 28 novembre 2004, Nicolas Sarkozy s'est clairement positionné très à droite, annonçant son intention de bâtir un projet politique pour "la France du travail". Il a ainsi dénoncé "l'égalitarisme" et souhaité que "la France du travail" soit "au coeur de toutes les politiques".
Sur un ton agressif et devant des militants fanatisés, ponctuant ses envolées de la formule "je veux", le nouveau président de l'UMP a affirmé sa volonté de faire "renaître" les "valeurs essentielles" du "respect", du "travail", et de la "patrie". Des mots qui ont été omniprésents dans son discours.
Tout au long de son intervention, Nicolas Sarkozy a aussi martelé le mot "réussir". "Ce qu'il nous faut maintenant, c'est redonner à la France et aux Français le goût de réussir et de la réussite", a déclaré le nouveau président de l'UMP, pour qui le bonheur semble donc se limiter à la réussite matérielle, selon une vision très américaine du sens de la vie.
Nicolas Sarkozy semble oublier que les valeurs de la République ne sont pas "Travail, Famille, Patrie", mais "Liberté, Egalité, Fraternité".

 


 
"Arbeit macht frei"

L'idée que "le travail libère l'individu" revient avec régularité dans les discours de Nicolas Sarkozy depuis 10 ans.
Nicolas Sarkozy affirme régulièrement que "le travail rend libre", alors que le but de tous les humanistes est au contraire de libérer l'homme du travail. Chaque salarié sait aussi par expérience que le travail est une servitude dès lors que l'on ne perçoit en salaire qu'une infime partie du fruit de son travail. Le salarié ordinaire sait aussi que le travail est aliénant lorsqu'il rentre chez lui le soir vidé de toute énergie.
"Le travail est une valeur d'émancipation"
"Le travail ce n'est pas l'aliénation, le travail c'est l'émancipation"
Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 12.02.1998
"Le travail libère l'individu. (...) Le travail est une valeur de libération."
Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 29.03.2005
"Le travail, c'est la liberté."
Discours d'investiture de Nicolas Sarkozy par l'UMP, 14 janvier 2007
Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler que l'inscription à l'entrée des camps de concentration nazis était précisément "Arbeit macht frei" ("le travail rend libre").

Ce slogan est d'autant plus cynique que les nazis utilisaient l'anéantissement par le travail pour avilir les prisonniers et briser leur esprit.
"Arbeit macht frei" est une application du principe d'inversion systématique de la réalité mis au point par Goebbels, ministre de la propagande du IIIè Reich. La même technique de propagande est utilisée par George Bush lorsqu'il qualifie l'invasion de l'Irak de "libération de l'Irak".
On retrouve encore ce principe d'inversion dans "1984" de George Orwell, où un régime totalitaire a pour slogan "la liberté, c'est l'esclavage".




La Ligue des Droits de l'Homme dénonce
une situation alarmante en France






Les 3 principaux artisans du recul sans précédent des libertés en France:
Nicolas Sarkozy
(ex-ministre de l'intérieur), Patrick Devedjian
(ex n°2 du ministère de
l'intérieur auprès de Nicolas Sarkozy et militant de groupes neo-fascistes dans les années 70) et
Dominique Perben (ministre de la justice, et auteur des "lois Perben")





En Mai 2004, la Ligue des Droits de l'Homme dénonçait dans un rapport "une régression assez stupéfiante des droits et des libertés en France, jamais vue depuis la guerre d'Algérie", selon son président Michel Tubiana. Selon lui, cette situation découle de l'effet cumulé de nombreuses réformes engagées par le gouvernement: "scandaleuses" individuellement, elles forment "un ensemble cohérent" qui "commence à constituer un changement de nature de la République", estime-t-il.

La Ligue dénonce "la limitation des droits des citoyens" et la "la volonté du gouvernement actuel de faire adopter des lois sécuritaires et d'appliquer des restrictions aux droits économiques et sociaux". Pour autant, la LDH souligne que les "prémices" des mesures mises en oeuvre par l'actuelle majorité étaient déjà présentes dans l'action des précédents gouvernements.
Intitulé "L'Etat des droits de l'Homme en France", le rapport de la Ligue des Droits de l'Homme est paru le 27 Mai en librairie (Editions La Découverte)




La loi "Perben 2"



La loi "Perben 2" a été adoptée par le Parlement le 11 Février 2004. Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représente 40.000 avocats français, avait appelé l'ensemble de la profession à la grève le jour du vote à l'Assemblée. Fait exceptionnel, les 181 bâtonniers de France, représentant l'ensemble des 40.000 membres de la profession ont participé à cette action de protestation. Les avocats sont appelés à "sauvegarder les libertés fondamentales menacées par un texte dangereux pour la République et la démocratie". Les magistrats dénoncent une loi "contraire à la Constitution, aux principes constitutionnels et aux engagements internationaux de la France".


La loi Perben prévoit notamment:

La possibilité d'installer des micros et caméras dans un domicile privé

L'allongement de la durée des gardes à vue jusqu'à 4 jours et sans possibilité de faire appel à un avocat pendant les deux premiers jours (au lieu d'une intervention de l'avocat dès la première heure). Une garde à vue de 4 jours est aussi un outil puissant pour faire "avouer" n'importe quoi à une personne. En 4 jours, il est possible de faire un chantage en privant la personne de nourriture ou de sommeil, ou en l'entassant avec 10 autres prisonniers dans une cellule de 10 mètres carrés (pratique courante aux USA).

La banalisation du recours à l'infiltration et au témoignage anonyme, en d'autres termes à la délation.

La Loi Perben institue aussi une nouvelle procédure semblable à ce qui se pratique déjà aux Etats-Unis: la formule du "plaider coupable", qui introduit une procédure opaque en matière de délits financiers. Si l'accusé accepte de plaider coupable, le jugement par un tribunal est remplacé par un entretien à huis-clos entre l'accusé, son avocat, et le procureur qui décide seul de la peine. Contrairement aux juges qui sont indépendants, le procureur est sous les ordres du Ministère de la Justice. La formule du "plaider coupable" est dénoncée par les magistrats car elle va permettre au gouvernement d'étouffer plus facilement les affaires de corruption et les malversations financières. Sans procès, avec une procédure entièrement contrôlée par le procureur, les médias et le public ne seront plus informés des scandales financiers qui impliquent des entreprises ou des partis politiques.

à lire sur le web à propos de la loi Perben:
L'appel contre la loi Perben lancé par le Syndicat de la Magistrature (l'organisation majoritaire des avocats), la Ligue des Droits de l'Homme, le Syndicat des avocats de France (SAF), les syndicats CGT-Police et CGT-Prisons, et différentes ONG sociales comme le MRAP, Agir contre le chômage (AC!), DAL..."Loi Perben, ça peut vous arriver" ou comment n'importe qui pourrait être envoyé en prison par les dispositions de la loi Perben.




Bientôt en prison pour les crimes
que vous pourriez commettre

Si un état policier pousse jusqu'au bout le concept de "principe de précaution" et le désir illusoire d'éliminer tout risque, la logique veut qu'on en arrive prochainement à emprisonner des personnes pour les crimes qu'elles pourraient commettre, avant même qu'elles ne les commettent. Un peu comme dans le film "Minority Report"...
Dans un état de droit, on ne peut être condamné que pour les fautes que l'on a commise. A l'opposé, "Minority Report" décrit une société où chacun peut être arrêté pour les crimes qu'il pourrait commettre, selon des probabilités évaluées par la police.





Contrairement au film, les risques de commettre un crime ou un délit ne seront pas évalués par des médiums mais par des ordinateurs, en fonction de critères socio-culturels et d'études du comportement, et en utilisant les données collectées sur chaque individu grâce à la surveillance électronique...
Aux Etats-Unis, John Ashcroft, le ministre de la justice de Bush) s'est prononcé en faveur du principe des arrestations préventives dans le domaine du terrorisme comme dans celui de la délinquance.
En France, Nicolas Sarkozy s'est lui aussi déclaré favorable à ce principe.
Le 12 février 2004, une petite fille était enlevée par un agresseur ayant lui-même été violé pendant son enfance. Toujours prompt à utiliser l'actualité comme prétexte à des mesures toujours plus répressives et liberticides, Nicolas Sarkozy (alors ministre de l'intérieur) avait évoqué la nécessité d'un suivi psychiatrique obligatoire pour les individus ayant subi des traumatismes graves dans leur enfance, susceptibles de les entraîner dans des "dérives monstrueuses" une fois adulte. Ainsi, les victimes de ce type d'événement traumatisants devraient en plus se soumettre toute leur vie à un contrôle policier. Par extension, on pourrait envisager à terme de définir des critères de "normalité" et de considérer comme potentiellement dangereux ceux qui s'écarteraient de ces critères. Ainsi, certaines idées, ou certains modes de vie pourraient être considérés comme "anormaux", donc dangereux et justifiant une surveillance ou une arrestation préventive. Selon le même principe que les "guerres préventives" de George W. Bush.
Ainsi, une personne s'intéressant à l'écologie pourrait être considérée comme pouvant potentiellement commettre des attentats contre des multinationales ou des centrales nucléaires. Ou encore, une personne au chômage, déprimée, et avec des tendances anti-sociales pourrait être considérée comme pouvant potentiellement se venger de la société en tirant au hasard sur une foule.




Les brigades de la terreur



Il est 5 heures du matin, dans une cité de la banlieue de Bayonne, une nuit de décembre. Silencieusement, une douzaine de policiers de choc du GIPN, casqués, masqués, équipés de gilets pare-balles et d'impressionnantes mitraillettes à la Rambo s'apprêtent à procéder à l'arrestation d'un suspect, soupçonné d'être un dealer de quartier. Sans faire le moindre bruit, les membres du commando se positionnent aux issues de l'appartement et fixent une charge explosive sur la serrure de la porte. Soudain, au fracas de l'explosion s'ajoutent les hurlements des policiers, et les cris épouvantés des enfants et de l'épouse du suspect brutalement surpris dans leur sommeil. Le contenu des meubles est violemment jeté au sol par les policiers tandis que tous les membres de la familles sont immobilisés face contre terre et menottés. En 2 minutes, l'appartement a été complètement dévasté.
Le but de ce type d'opération est de provoquer un choc maximum sur les personnes arrêtées, selon le même principe (à une échelle plus petite) que la stratégie "choc et effroi" des Américains en Irak. Un peu plus tard au commissariat, une commissaire de police est interviewée par l'équipe de télévision qui a filmé l'intervention. Détendue, satisfaite du succès de l'opération, elle dit en souriant: "Ça s'est très bien passé. Les suspects sont passés aux aveux. L'opération de ce matin leur a fait beaucoup d'effet..."

Depuis une dizaine d'année aux Etats-Unis, les brigades spéciales destinées aux opérations anti-terroristes sont de plus en plus souvent utilisées pour des interventions banales. Un reportage télévisé diffusé sur France 2 montrait une intervention de ces commandos, suite à l'appel d'une femme dont le mari voulait se suicider en se pendant à un arbre du jardin. Faisant irruption dans la maison avec leurs méthodes habituelles, ils brutalisent et menottent la femme sous le regard effrayé de ses enfants. Sur son arbre le mari essaye de crier pour protester. Les policiers réagissent à ses protestations en l'abattant de plusieurs balles avec leur fusil d'assaut.

En dehors du désaccord sur l'Irak, les Etats-Unis et la France évoluent dans des directions très similaires, vers un nouveau fascisme dont le but est de faire vivre le citoyen ordinaire dans une peur permanente afin d'obtenir une soumission totale au nouvel ordre économique et à la suppression progressive de la démocratie.




Multiplication des violences policières
et scandale des prisons

Encouragés par Nicolas Sarkozy et par les nouveaux pouvoirs que leur a donné les lois Perben, les policiers multiplient les abus, sévices, ou actes de torture, parfois à caractère sexuel.
Par ailleurs, toujours plus de personnes sont envoyées dans les prisons surpeuplés, pour des motifs de plus en plus dérisoires (au nom de la "tolérance zéro"), le plus souvent sans procès (en "détention préventive"), ou au terme d'un procès expéditif (jugements rendus en moins de 5 minutes par les tribunaux de "flagrants délits" et les "juges de proximité", ou avec la procédure du "plaider coupable" aux Etats-Unis).
En plus de la privation de liberté, les personnes emprisonnées doivent subir une promiscuité digne d'une prison du tiers-monde, ainsi que la violence des autres détenus. Etre condamné à la prison en France, ce n'est pas seulement être privé de liberté comme le prévoit la loi; c'est aussi une condamnation à être régulièrement tabassé ou violé sans que les gardiens interviennent (faute d'effectifs suffisants), et à voir sa vie définitivement brisée. Un désastre qui peut désormais arriver à n'importe quel citoyen, pour une simple infraction à la sécurité routière.
(Reuters/AP) - Une commission indépendante sur la sécurité (la CNDS, Commission nationale de déontologie de la sécurité) a enregistré une forte augmentation des signalements de violences commises par des forces de l'ordre en 2003, lors d'interpellations sur la voie publique mais aussi à l'occasion d'expulsions d'étrangers ou dans les prisons.


Ses constats semblent confirmer les accusations de l'opposition de gauche et d'associations de défense des droits de l'homme, qui estiment que la violence policière est en augmentation.

Concernant la police, la CNDS relève le cas d'un homme victime d'un malaise diabétique et contraint à s'arrêter sur l'autoroute, détroussé puis abandonné par des policiers.

D'une manière générale, les cas dénoncés font état d'abus de pouvoir des policiers, comme une porte forcée ou des interpellations brutales et sans motifs légaux.

La commission relève aussi une autre affaire d'un homme de 27 ans interpellé le 19 Février 2004 par les policiers de la BAC (l'unité d'élite de la police parisienne) pour avoir brûlé un feu rouge et tenté de prendre la fuite. Les policiers l'ont tabassé et menacé de le sodomiser en lui mettant un enjoliveur entre les fesses, après l'avoir forcé à se dénuder. Par la suite, les policiers avaient été suspendus de leurs fonctions par Nicolas Sarkozy (alors ministre de l'intérieur) tandis que l'automobiliste avait été mis en examen et placé en détention pour "refus d'obtempérer", "mise en danger de la vie d'autrui".

Parmi les 70 dossiers traités en 2003 par la CNDS, une place particulière est enfin réservée aux prisons françaises, où les incidents se multiplient depuis que la surpopulation carcérale a battu des records historiques avec 61.000 détenus pour 48.500 places en juillet 2003. La CNDS s'est inquiétée de la multiplication des suicides en détention (122 en 2002, dernière statistique disponible). Elle rapporte le cas d'un jeune détenu ayant provoqué sa propre mort et celle d'un co-détenu en incendiant sa cellule.

Pour la commission, ce cas est symptomatique du manque d'attention porté au problème, car le détenu était pyromane. Elle recommande la création d'un dossier unique pour chaque détenu, comportant toutes les informations médicales, judiciaires et psychologiques. Elle dénonce par ailleurs plusieurs cas "d'agissements jugés déplacés voire inacceptables de la part de fonctionnaires de l'administration pénitentiaire" et recommande "un contrôle plus ferme de la part de leur hiérarchie".

Criminalisation du citoyen ordinaire

Vers une criminalisation du citoyen ordinaire

Nous assistons actuellement à une dérive inquiétante du Droit pénal. Plusieurs nouvelles lois visent un même but: condamner le citoyen ordinaire à des peines d'emprisonnement, même lorsqu'il n'a commis aucun crime...

La criminalisation de la vie quotidienne

Alors que le "monde d'en-haut" bénéficie d'une impunité sans limite pour ses crimes financiers, économiques, écologiques ou sociaux, le "monde d'en-bas" est soumis à un contrôle incessant et à une répression disproportionnée par rapports aux actes.
Depuis 2 ans, des lois nouvelles sont apparues simultanément dans les pays occidentaux: leur but est que le citoyen ordinaire devienne condamnable à la prison pour des actes de la vie quotidienne.
Prison pour les parents dont les enfants ne sont pas allés à l'école.
Prison pour ceux qui n'ont pas acheté leur billet de train.
Prison pour les exclus du système économique, mendiants ou squatters.
Prison pour excès de vitesse. (Au début du mois de Décembre , un automobiliste a été condamné à 2 ans de prison ferme pour un simple excès de vitesse, sans avoir causé d'accident)
Prison si l'un de vos proches qui vous accompagnait est mort à cause de votre erreur de conduite.
Prison si l'un de vos amis a causé un accident de voiture après être parti ivre de chez vous.
(en décembre 2003, un couple a été inculpé pour ce motif en France )
Prison si vous causez la mort d'un tiers dans un accident de la route. (10 ans de prison, soit davantage que certaines condamnations prononcées -ou réellement exécutées- dans des cas de violences préméditées, viols, actes de torture, ou assassinats)
Causer la mort d'une personne d'une personne dans un accident routier est un drame, mais ce n'est pas un crime intentionnel et cela ne doit pas être puni comme tel. Vouloir éliminer tout risque d'accident est un but illusoire, car les risques d'accident existeront tant qu'il y aura des voitures. Une société doit être capable d'accepter une part de risque, car le risque est inhérent à la vie. Dès lors qu'on est vivant, on risque de mourrir. Quand il n'y a plus de risque, c'est qu'on est mort. Et il en est de même pour une société. Une société qui a éliminé tout risque est une société morte.

Dans l'ordre nouveau qui s'instaure actuellement sans susciter d'opposition réelle, le citoyen ordinaire du monde d'en-bas sera soumis à une oppression permanente, une surveillance électronique constante, et une peur omniprésente. Car qui sème la peur récolte la soumission.

L'invention du concept de "dangerosité"

Depuis une dizaine d'années, les médias ont introduit progressivement un mot et un concept qui n'existaient pas précédemment: la "dangerosité". Comme George Orwell l'avait prévu dans "1984", l'introduction de mots nouveaux ou la suppression de mots anciens dans le langage sont un puissant moyen de manipulation des esprits.
Plutôt que de parler tout simplement de "danger", les médias ont donc inventé (ou plutôt "relayé") ce concept de "dangerosité". L'idée est que même si quelque chose ou quelqu'un n'est pas réellement et objectivement dangereux, il pourrait l'être potentiellement. L'appréciation du danger potentiel étant d'ordre subjectif, tout innocent devient potentiellement coupable.

Une dérive inquiétante du Droit

Une fois que les médias ont préparé le terrain et introduit ce nouveau concept, les gouvernements ont créé des nouvelles lois et des nouveaux délits basés sur des notions juridiques floues. On a ainsi créé des peines de prison pour la "mise en danger d'autrui". En vertu cette loi, une personne peut être emprisonnée même si elle n'a causé aucun dommage réel à autrui.
Grâce au prétexte du 11 Septembre, une étape supplémentaire a été franchie aux Etats-Unis, avec le principe des "arrestations préventives". En matière de terrorisme, vous pouvez désormais être emprisonné pour une durée illimitée (sans jugement et sans limite de délai pour votre jugement), si on pense que vous "pourriez" commettre un acte de terrorisme. Par exemple, posséder des livres sur l'écologie peut faire supposer que vous "pourriez" commettre des actes de terrorisme écologique. La notion d'acte terroriste peut être ainsi étendue à des faits qui n'ont rien à voir avec le terrorisme.
Cette dérive inquiétante du Droit consiste en la pénalisation des INTENTIONS et non des ACTES.
Elle est absolument contraire à l'état de droit, à la démocratie, et aux droits de l'homme les plus élémentaires. La pénalisation des actes ou des intentions est exactement ce qui différentie la démocratie du fascisme.
La pénalisation des intentions est l'outil juridique qui va permettre aux Maitres du Monde de passer à la prochaine étape de leur plan: emprisonner des personnes pour leurs opinions.

Harcelement policier

Harcèlement policier contre la France d'en-bas

A la demande d'une meilleure sécurité dans les quartiers populaires, le gouvernement français et son ministre de l'intérieur ont répondu par une répression sans précédent, orientée non pas contre les vrais délinquants, mais contre les citoyens ordinaires, et souvent, aux mépris des droits de l'homme. Et une fois de plus, dans cette hystérie répressive, il y a 2 poids et 2 mesures...

Gesticulation et diversion

Depuis 20 ans, le pouvoir réel a progressivement été transféré vers des organisations non-élues. Mais pour justifier leur raison d'être devant les électeurs, les gouvernements élus doivent montrer qu'ils agissent, et qu'ils ne sont pas seulement des "chargés de communication" dont le rôle se limite à annoncer à la population ce qui a été décidé ailleurs, en amont du pouvoir politique.
Pour donner l'impression à la population qu'ils ont encore un pouvoir et donc que les élections ont encore un sens, les gouvernements font de la gesticulation sur les terrains qui leur restent. Tout l'art de gouverner consiste désormais à imaginer des mesures qui ont une visibilité dans la vie quotidienne des gens, mais qui ne sont pas contradictoires avec les intérêts des multinationales.
Exemples récents de ce type de mesures: la parité homme-femme, le PACS, le quinquennat (élire un président qui n'a plus de pouvoir pour 7 ans ou pour 5 ans, quelle importance!).
Le dernier thème choisi par la gesticulation gouvernementale est la sécurité routière.

Des larmes de crocodile

L'objectif de réduire le nombre de morts sur la route est louable, mais il ne peut être crédible tant que le gouvernement ne s'attaque pas à la première cause des accidents graves, à savoir les poids lourds, toujours plus nombreux sur les routes en raison des méthodes de gestion des entreprises (flux tendus, sous-traitance et fabrication délocalisée), et aussi à cause des conditions de travail dans les sociétés de transport routier (temps de conduite au-delà des limites légales,vitesse excessive et conduite dangereuse au mépris de la sécurité, chauffeurs étrangers sous-payés et recrutés dans les pays d'Europe de l'Est où le permis de conduire peut être "acheté" grâce à la corruption).
Le gouvernement reste également silencieux sur une autre cause majeure d'accident: la consommation massive de tranquillisants et de somnifères (la France est au premier rang mondial pour la consommation par habitant de ces produits).
Lorsque Nicolas Sarkozy déplore les morts sur la route, on ne pourra s'empêcher d'y voir des "larmes de crocodile" tant qu'il ne s'attaquera pas avec équité aux causes du problème, et tant que le gouvernement ne montrera pas une compassion équivalente pour les morts beaucoup plus nombreux dus aux maladies ou aux suicides causés par la misère et le chômage, ainsi que pour les morts causés par la pollution (9500 morts par an en France à cause des particules cancérigènes émises par les moteurs diesels, ou encore 16.000 morts en France pendant l'été 2003 à cause de la canicule causée par le CO2 lâché dans l'atmosphère), sans parler des morts causés par les poisons chimiques et les pesticides contenus dans l'alimentation et dans l'eau. Le gouvernement ne se préoccupe pas non plus des centaines de milliers de victimes de l'industrie médicale et pharmaceutique (à cause des effets secondaires des médicaments, de la sur-médication, ou des maladies nosocomiales attrapées par 7% à 12% des personnes soignées à l'hôpital, et 22% des personnes soignées dans les services de réanimation selon les chiffres officiels. Les infections nosocomiales causent 35.000 décès en France chaque année en France; elles sont la quatrième cause de mortalité en France, loin devant les accidents de la route).

Quand Sarkozy en fait trop

C'est Jean-Claude Gayssot (ministre des transports du gouvernement Jospin) qui avait commencé à exploiter le thème de la sécurité routière en instituant les premières peines de prison pour les responsables d'accidents de la route.
Mais avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, une répression policière hystérique et maniaque s'est abattue sur les automobilistes, et sur les citoyens ordinaires en général.
Entre Orwell et Kafka !

Les contrôles policiers sur la route sont devenus incessants. Des amendes (qui représentent souvent le dixième d'un salaire ordinaire) sont infligées pour la moindre broutille. Ainsi, des automobilistes se sont vu infliger des amendes pour défaut d'assurance, sous le prétexte qu'ils n'avaient pas signé une petite case présente sur le certificat d'assurance et dont 90% des gens ignorent l'existence. Sous cette case, en petits caractères, il est en effet précisé que le certificat d'assurance n'est pas valable sans la signature du titulaire.
Encore plus fou: récemment, un automobiliste a été verbalisé parce qu'il mangeait un gâteau tout en conduisant. Sur le PV, le fonctionnaire de police a formulé l'infraction ainsi: "Conducteur d'un véhicule en mouvement ne se tenant pas constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent, par l'utilisation à la main droite d'une viennoiserie. Art. R412-6-1CR".
Alors que les hôpitaux et le système éducatif sombrent dans un délabrement total, des moyens démesurés sont mobilisés pour traquer l'automobiliste: patrouilles banalisées qui se fondent dans la circulation pour surprendre les conducteurs qui n'ont pas mis leur ceinture ou qui utilisent leur téléphone portable, jumelles avec visée radar pour contrôler simultanément les excès de vitesse et le port de la ceinture, surveillance du trafic par hélicoptère, radars automatiques, etc.
Pendant ce temps, les véritables problèmes de sécurité ne sont toujours pas résolus: racket dans les écoles, incendies de voitures, agressions, viols collectifs dans les caves des cités, cambriolages, etc. Car cette répression vise les citoyens ordinaires, et non les délinquants qui sont utiles au gouvernement pour justifier la réduction des libertés et pour maintenir la population dans le stress et la peur.
La démesure de la répression

Pour un simple excès de vitesse sans accident, le citoyen ordinaire peut désormais être condamné à 1 ou 2 ans de prison. Or compte tenu des conditions de détention et de la surpopulation carcérale, être condamné à la prison en France, c'est être condamné à être tabassé, violé, au risque d'être contaminé par le virus du SIDA, ou par la tuberculose (en forte expansion dans les prisons à cause des conditions sanitaires dégradantes qui y règnent). Sans parler des humiliations pratiquées par les gardiens (fouille au corps quotidienne, etc).
La vie de tout citoyen peut désormais être brisée pour une simple infraction routière.
Par ailleurs, les radars automatiques et leur système informatisé pour l'envoi des PV ont démontré leur manque total de fiabilité. De nombreux automobilistes reçoivent des amendes pour des excès de vitesse qu'ils n'ont pas commis, sur des routes qu'ils n'ont jamais emprunté. Des retraités qui n'avaient pas bougé de chez eux, ou encore un agriculteur avec son tracteur ont reçu des amendes pour excès de vitesse (le tracteur avait été mesuré à 120 km/h). Au mépris des principes élémentaires de justice dans une démocratie, les amendes des radars automatiques sont générées par un processus entièrement automatisé. De la constatation de l'infraction jusqu'à l'envoi du PV, tout est fait par des machines, sans intervention humaine et sans contrôle. Même en cas d'erreur, l'amende (souvent équivalente à un mois de salaire) doit être payée immédiatement et sans possibilité de contester l'infraction. En cas de refus de paiement, le contrevenant risque une suspension de son permis de conduire.
Le résultat est que chaque conducteur vit désormais dans la peur, même lorsqu'il respecte le code de la route. Et cette peur fait peut-être aussi partie des objectifs visés par cette répression policière: créer un climat d'oppression et de soumission, pour diminuer la probabilité d'une réaction de la population contre la véritable guerre sociale menée par le gouvernement Raffarin sur le terrain économique.

2 poids et 2 mesures, comme d'habitude

Pour le citoyen ordinaire, c'est donc la "tolérance zéro". Mais pour les responsables de la corruption, pour les entreprises et leurs crimes écologiques, financiers, ou sociaux, la tolérance est illimitée et l'impunité systématique.

Les mesures concernant la sécurité routière ne s'appliquent pas au "monde d'en-haut". Si les ministres devaient subir eux-mêmes les contraintes qu'ils nous imposent, ils ne les auraient pas décidées. Pour eux, il est hors de question de se traîner à 90 km/h et d'allonger leurs temps de transport de 50% comme les citoyens ordinaires.
En Novembre 2003, le magazine Auto Plus a utilisé une jumelle-radar pour prendre Nicolas Sarkozy en flagrant délit de "grand excès de vitesse", à 103 Km sur une portion de route limitée à 70, alors que le ministre se rendait à l'inauguration d'un radar automatique. Au retour, Nicolas Sarkozy a été à nouveau flashé à 99 km/h sur la même route limitée à 70. Pour le citoyen ordinaire, un dépassement de plus de 30 km/h entraîne au minimum la suspension du permis et une amende de 760 euros.
Quelques jours plus tard, les gendarmes ont intercepté une voiture du ministère de l'Intérieur qui roulait à 209 km/h sur l'autoroute, au lieu de 130. Les occupants de la voiture étaient 3 policiers du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) qui retournaient vers Paris après être partis de Nantes, où ils avaient participé avec leur ministre aux "Assises des libertés locales".
La réponse des citoyens

Les citoyens peuvent faire payer sa politique à Sarkozy en lui infligeant une défaite maximale aux prochaines élections. Autre moyen d'action plus immédiat: utilisez le moins possible votre voiture afin de faire baisser le chiffre d'affaires des industries automobiles et pétrolières, qui feront alors pression sur le gouvernement pour qu'il change de politique. Vous ferez du même coup une bonne action pour l'écologie...

la Déclaration des Droits de l'Homme : l 'avez-vous déja lu ? la connaissez-vous ,

La connaissez-vous ?


Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen du 24 juin 1793


En 1793, les députés ont souhaité compléter la déclaration des Droits de l'Homme de 1789, en précisant certains droits et en ajoutant des droits nouveaux. De tous les textes fondateurs des Lumières, c'est celui qui va le plus loin pour garantir la liberté et la démocratie. C'est LE texte qu'il faudrait reproclamer et faire appliquer aujourd'hui, en particulier dans la France de Sarkozy.
Préambule
Le peuple français, convaincu que l'oubli et le mépris des droits naturels de l'homme sont les seules causes des malheurs du monde, a résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, ces droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens, pouvant comparer sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer, avilir par la tyrannie; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur; le magistrat la règle de ses devoirs; le législateur l'objet de sa mission. En conséquence, il proclame, en présence de l'Etre suprême, la Déclaration suivante des droits de l'homme et du citoyen.

Article premier
Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.
Article 2Ces droits sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété.
Article 3
Tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi.
Article 4
La loi est l'expression libre et solennelle de la volonté générale; elle est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse; elle ne peut ordonner que ce qui est juste et utile à la société; elle ne peut défendre ce qui lui est nuisible.
Article 5
Tous les citoyens sont également admissibles aux emplois publics. Les peuples libres ne connaissent d'autres motifs de préférence, dans leurs élections, que les vertus et les talents.
Article 6
La liberté est le pouvoir qui appartient à l'homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui; elle a pour principe la nature; pour règle la justice; pour sauvegarde la loi; sa limite morale est dans cette maxime: Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu'il te soit fait.
Article 7
Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s'assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. La nécessité d'énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.
Article 8
La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés.
Article 9
La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l'oppression de ceux qui gouvernent.
Article 10
Nul ne doit être accusé, arrêté ni détenu, que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle a prescrites. Tout citoyen, appelé ou saisi par l'autorité de la loi, doit obéir à l'instant; il se rend coupable par la résistance.
Article 11
Tout acte exercé contre un homme hors des cas et sans les formes que la loi détermine, est arbitraire et tyrannique; celui contre lequel on voudrait l'exécuter par la violence a le droit de le repousser par la force.
Article 12
Ceux qui solliciteraient, expédieraient, exécuteraient ou feraient exécuter des actes arbitraires, sont coupables et doivent être punis.
Article 13
Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.
Article 14
Nul ne doit être jugé et puni qu'après avoir été entendu ou légalement appelé, et qu'en vertu d'une loi promulguée antérieurement au délit. La loi qui punirait des délits commis avant qu'elle existât serait une tyrannie; l'effet rétroactif donné à la loi serait un crime.
Article 15
La loi ne doit décerner que des peines strictement et évidemment nécessaires; les peines doivent être proportionnées au délit et utiles à la société.
Article 16
Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie.
Article 17
Nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être interdit à l'industrie des citoyens.
Article 18
Tout homme peut engager ses services, son temps; mais il ne peut se vendre ni être vendu; sa personne n'est pas une propriété aliénable. La loi ne reconnaît point de domesticité; il ne peut exister qu'un engagement de soins et de reconnaissance, entre l'homme qui travaille et celui qui l'emploie.
Article 19
Nul ne peut être privé de la moindre portion de sa propriété sans son consentement si ce n'est lorsque la nécessité publique légalement constatée l'exige, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.
Article 20
Une contribution ne peut être établie que pour l'utilité générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir à l'établissement des contributions, d'en surveiller l'emploi, et de s'en faire rendre compte.
Article 21
Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler.
Article 22
L'instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l'instruction à la portée de tous les citoyens.
Article 23
La garantie sociale consiste dans l'action de tous pour assurer à chacun la jouissance et la conservation de ses droits; cette garantie repose sur la souveraineté nationale.
Article 24
Elle ne peut exister, si les limites des fonctions publiques ne sont pas clairement déterminées par la loi, et si la responsabilité de tous les fonctionnaires n'est pas assurée.
Article 25
La souveraineté réside dans le peuple; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable.
Article 26
Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier; mais chaque section du souverain assemblée doit jouir du droit d'exprimer sa volonté avec une entière liberté.
Article 27
Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l'instant mis à mort par les hommes libres.
Article 28
Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures.
Article 29
Chaque citoyen a un droit égal de concourir à la formation de la loi et à la nomination de ses mandataires ou de ses agents.
Article 30
Les fonctions publiques sont essentiellement temporaires; elles ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs.
Article 31
Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n'a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
Article 32
Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l'autorité publique ne peut, en aucun cas, être interdit, suspendu ni limité.
Article 33
La résistance à l'oppression est la conséquence des autres droits de l'homme.
Article 34
Il y a oppression contre le corps social, lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
Article 35
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

10 bonnes raisons de faire la Révolution à nouveau

10 bonnes raisons de faire à nouveau la Révolution

Les causes de la Révolution de 1789 sont à nouveau réunies: injustices criantes et accaparement du pouvoir par une caste de privilégiés. Voici donc 10 bonnes raisons de faire à nouveau la Révolution...
1  La hausse des prix de 80% - La misère en travaillant

A l'occasion du passage à l'Euro, les prix des produits de base ont augmenté de 80%, au bénéfice des entreprises de la grande distribution. Mais officiellement, l'inflation pendant cette période n'a été que de 2% par an.
Alors que les prix augmentent, les salaires réels (après impôts, taxes et cotisations diverses, loyer, eau et électricité) n'ont pas augmenté depuis 20 ans, et les salariés ne bénéficient jamais des fruits de la croissance, malgré les fantastiques bénéfices réalisées par les entreprises.
Aujourd'hui, le salaire d'une majorité de salariés est à peine suffisant pour assurer la survie quotidienne. Autrefois, les seuls pauvres étaient des chômeurs. Avec le "nouvel ordre économique", il est devenu normal d'être pauvre en travaillant.
Dans le même temps, les multinationales affichent des profits records qui bénéficient pour l'essentiel aux actionaires, rarement à l'investissement, et jamais aux salariés.
2  Deux poids et deux mesures pour les salariés et les dirigeants d'entreprises

L'écart entre les salaires est devenu astronomique. Par ailleurs, lorsqu'un salarié commet la moindre faute, il est licencié sans pitié. Le plus souvent, il est même licencié sans avoir commis de faute.
Dans le même temps, les dirigeants qui ont ruiné leur entreprise conservent leur poste en bénéficiant même d'une augmentation de salaire (comme Serge Tchuruk à Alcatel), ou bien ils reçoivent des millions d'euros d'indemnités de départ (comme Michel Bon à France Telecom, ou Jean-Marie Messier à Vivendi Universal, parti avec 20 millions d'euros, soit 27.600 fois les indemnités de chômage du salarié de base).
En 2002, le salaire moyen des PDG des grandes entreprises françaises était de 2.070.000 euros par an. Pour gagner la même somme, un salarié de base devrait travailler pendant 172 ans. (*)
(*) entreprises du CAC 40, l'indice boursier des 40 plus grandes entreprises françaises

 
3  Deux poids et deux mesures pour la justice

Selon la constitution et la déclaration des droits de l'homme de 1789, la justice est la même pour tous. La réalité est devenue bien différente.
Alors qu'on accorde toujours plus de liberté aux entreprises, le citoyen ordinaire est soumis à une répression policière de plus en plus oppressante, et à des réglementations de plus en plus contraignantes. A la moindre faute de sa part, les sanctions sont impitoyables.
Récemment, un automobiliste a été condamné à 2 ans de prison ferme pour un excès de vitesse qui n'a pas causé d'accident. Une mère de famille peut être condamnée à 4 mois de prison ferme si ses enfants ne sont pas allés à l'école. Et José Bové a été condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir arraché des plants de maïs transgéniques dans un champs.
Dans le même temps, et dans des affaires qui ont causé des préjudices beaucoup plus graves, les élites politiques et économiques bénéficient d'une impunité systématique. Ainsi, Jean-Claude Trichet (ancien président de la Banque de France et membre du Groupe de Bilderberg) a été "totalement blanchi" à propos des malversations financières du Crédit Lyonnais. De même, Roland Dumas a échappé à une condamnation dans l'affaire d'Elf-Aquitaine, des frégates de Taiwan et de leurs commissions occultes. Et dans l'affaire du "sang contaminé", le ministre de la santé Edmond Hervé a été condamné à quelques mois de prison ferme, mais a été "dispensé de peine" par le tribunal. Etc, etc...
4  Le décalage entre les impôts élevés et l'inefficience croissante des services de l'état

Malgré la médiocrité des services publics, les impôts demeurent à des niveaux très élevés. En additionnant l'impôt sur le revenu, les impôts locaux, l'impôt foncier, la TVA et les taxes sur l'essence, les prélèvements de l'état représentent plus de la moitié du revenu d'un salarié moyen.
Dans le même temps, la qualité de l'éducation se dégrade faute de professeurs en nombre suffisant, faute de locaux adaptés, et faute d'un matériel pédagogique moderne (ordinateurs, magnétoscopes, etc.).
Pire encore est le délabrement des services de santé. Dans les hôpitaux, il devient habituel que des blessés attendent pendant 24 heures sur un brancard dans les couloirs, faute de chambres et de personnel médical. Les opérations sont réalisées "à la chaîne" et les erreurs médicales se multiplient. A cause du manque d'hygiène dans les hôpitaux, les malades ont 1 chance sur 4 d'être contaminés par des maladies nosocomiales mortelles ou fortement invalidantes, causées par des bactéries devenues résistantes aux antibiotiques et qui abondent en milieu hospitalier (à cause de l'emploi abusif des antibiotiques par les médecins).
5  Le sabotage organisé des services publics pour justifier leur privatisation

Les gouvernements organisent le sabotage des services publics dont l'inefficience est ensuite utilisée comme prétexte pour justifier leur privatisation.
Voici ce que l'on peut lire à propos de l'éducation publique dans un document de l'OCDE, l'organisation des Maîtres du Monde qui est également à l'origine de l'AMI:
"Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement.
Cela se fait au coup par coup, dans une école et non dans un établissement voisin, de telle sorte qu'on évite un mécontentement général de la population." (extrait du "Cahier de politique économique" n°13 de l'OCDE)

6  La corruption à tous les niveaux de l'Etat

Le décalage entre les impôts élevés et la médiocrité des services de l'état est causé principalement par la corruption, présente à tous les niveaux de l'administration: commune, département, région, état.
Une autre cause de ce décalage est le train de vie somptuaire des ministres et des hauts fonctionnaires: luxueux appartements et voitures de fonction, déplacements en avion et en hélicoptère, voyages à l'étranger, nombreuses escortes de motards, gardes républicains mobilisés pour un protocole pompeux, repas avec les mets les plus raffinés, cocktails et réceptions dont le coût atteint couramment 100.000 euros pour une soirée... Tout ceci est une autre façon de détourner l'argent du contribuable.
7  Les subventions abusives distribuées par l'Etat aux entreprises

Si l'état manque d'argent pour l'éducation, la santé ou les retraites, c'est aussi à cause des subventions abusives versées à des grandes entreprises, sous prétexte qu'elles vont créer des emplois, et quelquefois sans prétexte du tout. Puis une fois les subventions empochées, l'entreprise délocalise ses usines dans un pays où la main d'oeuvre est encore moins chère, ou la fiscalité plus avantageuse.
8  La tromperie des "35 heures"

En 1998, le gouvernement de Lionel Jospin présentait sa grande mesure sociale: le passage aux 35 heures de travail hebdomadaire (au lieu de 39 auparavant), en échange d'une baisse des salaires, de l'instauration de la "flexibilité" (une mesure que les entreprises réclamaient depuis 20 ans), et d'une baisse des cotisations sociales des entreprises. Le résultat est aujourd'hui un déficit de 12 milliards d'euros de la Sécurité Sociale. Un déficit qui devra être payé par les salariés (si les cotisations augmentent), ou bien par les contribuables (si l'état prend en charge le déficit), ou encore par la population dans son ensemble (si les remboursement de soins diminuent).
Autrement dit, le gouvernement Jospin a fait un "cadeau" aux salariés, tout en leur demandant de payer pour ce cadeau. En fait, les salariés ont même payé un prix supérieur à la valeur du cadeau.
Pour éviter que les salariés s'aperçoivent de la supercherie, le MEDEF (le syndicat des entreprises) a pris soin de protester vigoureusement contre les 35 heures.
9  Les accords multilatéraux négociés dans le dos des citoyens et qui vident la démocratie de son contenu

Depuis 10 ans, le pouvoir réel a été transféré progressivement et discrètement vers des organisations non-élues (OMC, OCDE, Commission Européenne) qui sont entièrement au service d'intérêts particuliers (intérêts des entreprises multinationales) au lieu de l'intérêt général. Les accords multilatéraux (AMI, AGCS) élaborés dans le secret et l'opacité par ces mêmes organisations ont vidé la démocratie de son contenu. Ces accords réduisent en effet considérablement le pouvoir et le droit des états à jouer leur rôle de régulation dans le domaine économique, social, et environnemental.
10  Le saccage de l'environnement par les entreprises, en toute impunité

Par la pollution, le CO2, la déforestation, la destruction des paysages sauvages et de la biodiversité, les "prédateurs" saccagent la nature en toute impunité. L'homme et l'environnement sont sacrifiés aux intérêts économiques des multinationales, et un avenir bien sombre se dessine pour les générations futures. Le point de non-retour écologique est sur le point d'être franchi. Pour les citoyens de cette planète, c'est maintenant qu'il faut agir.

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."