" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

dimanche 16 octobre 2016

Parce que l'Occident s'est payé la tête de Poutine et des russes ces dernieres années, l'addition risque bien d'etre salée aujourd'hui et à juste titre ...



Parce que l'Occident s'est payé la tête de Poutine et des russes ces dernieres années, l'addition risque bien d'etre salée aujourd'hui et à juste titre ...
Comment maintenant pouvoir esperer se racheter ?


C’est la question que tous les politiques se posent. De droite à gauche chacun a sa réponse. Souvent à contretemps.

Notre problème avec Poutine est simple : on est à contretemps. Il y a 10 ans, la Russie était à terre. Encore ébranlée par la chute de l’URSS, l’effondrement de tout un système (économique, culturel, militaire). Ce grand pays était fragile et se cherchait un chef pour le rassurer.


Et Poutine est arrivé. A l’époque, Poutine n’avait pas d’ambitions internationales précises. La seule chose qu’il demandait, c’était qu’on respecte son pays, ses habitants, sa culture, son passé. Qu’on n’oublie pas qu’il était quand même membre du conseil de sécurité de l’ONU et que même en cas de désertification industriel, il resterait une grande puissance énergétique.


Une grosse erreur de jugement
Ça n’était à mon sens pas dur à comprendre, je l’ai à l’époque écrit dans mon journal, dans mon site qui m’a valu les foudres de certains. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, il était de bon ton de marcher sur la gueule de Poutine. On faisait mine de ne pas comprendre qu’il avait le soutien des classes moyennes et des élites affairistes ; on voulait nous faire croire qu’il n’était au pouvoir que grâce à un système répressif sophistiqué parce que peu visible ; on pensait que Kasparov -que personne en Russie ne connaissait- était l’avenir du pays et on se roulait dans le bashing.

Les russes étaient renvoyés aux caricatures des oligarques ploucs et richissimes, des ivrognes ou des blondes achetables à bon prix. La gauche sociale-démocrate réglait ses vieux comptes avec le pays des stalinistes. La droite cherchait une Russie éternelle que 70 ans de communismes ont définitivement détruit. Les USA regardaient la Russie comme un marché à conquérir dirigé par un président Eltsine ivrogne, et quelques années plus tard le président d’une puissance moyenne comme la France (Nicolas Sarkozy), conseillé par les philosophes anciennement maoïste (et donc anti-stalinien eux aussi) comme André Glucksmann allait à Moscou en fanfaronnant sur le thème "je vais lui apprendre la vie moi à Poutine".


La France est passée à côté d’une occasion historique
La France faisait la leçon à la Russie sur comment diriger son pays alors que nos élites peinaient à tenir un cap face à des problèmes 100 fois moins dramatiques à gérer comparés à la chute d’un empire et d’un système. On voit le résultat. On est passé à côté d’une occasion historique de tisser des liens avec ce pays continent qu’on était sans doute mieux à même de comprendre que quiconque.

Aujourd’hui, Poutine et la Russie se sont renforcés. Militairement en tout cas. Ils ont pris de l’assurance et poussent leurs pions sur la scène internationale. Ils bafouent le droit international en Crimée (quoique, car il ne faut pas oublier que la Crimée a été un territoire russe il y a encore peu) , annexent et redessinent les carte de pays aux frontières de l’Europe, bombardent les populations civiles à Alep, soutiennent les dictatures, bloquent l’ONU, mais à entendre la droite dans son ensemble et une partie de la gauche gouvernante c’est maintenant qu’il faudrait se montrer compréhensif. Maintenant qu’il faudrait essayer de convaincre Poutine que vraiment il va trop loin et qu’il faut travailler tous ensemble au bien de l’humanité.

Et bien désolé de vous le dire : mais c’est trop tard. Les Russes règlent leurs vieux comptes avec nous. Et l’ardoise est longue. L’humiliation passée, l’Europe la paiera comptant. Poutine la méprise, fera tout pour la diviser et fera regretter aux donneurs de leçons d’hier d’avoir cru que leur petite sociale démocratie (qui n’est pas une démocratie mais encore une monarchie à la solde des castes de privilégiés, de financiers peu scrupuleux et irrespectueux à l’égard des peuples !) bien jolie bien proprette pouvait s’exporter du jour au lendemain dans un pays continent dirigé pendant des siècles par des tsars lointains et brutaux ; et que si ce n’était pas fait, c’était parce que Mr Poutine était vraiment un sale type… Et bien le "sale type" va leur donner raison. N’oublions de dire merci à Barroso d’avoir amorcé ce rapprochement avec l’Ukraine sans même en avoir parlé à Poutine. Bien vu Manuel.


L’Occident va payer !
On paiera aussi la note à l’ONU et celle de la résolution sur la Libye. Partis avec un blanc-seing russe pour "protéger les populations" la France et les USA en ont profité pour renverser le régime. Les Russes ne voulaient pas ça, convaincus que la démocratie ouvrirait les vannes aux islamistes. Lavrov s’est senti pris pour un imbécile et il n’est pas prêt de le digérer. Une résolution votée avec la Russie à l’ONU, ce n’est pas pour demain ! La France en a fait la cuisante expérience ce week-end avec une résolution sur Alep où la Russie a assumé tranquillement son veto.

 



 

 

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