" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

mardi 19 juillet 2011

Nous avons oublié le sens et la logique du travail à cause du capitalisme sauvage et de la mondialisation !





Le travail est synonyme de malheur pour l’homme . Par conséquent pour que l’homme soit heureux, il faut que l’homme travaille moins ou ne travaille plus. Une vie heureuse est une vie sans travail, une vie de loisirs.

- a)La définition courante du travail
A l’origine le mot travail vient du latin « tripalium »qui désignait d’abord un appareil formé de trois pieux servant à maintenir les chevaux pour les ferrer, puis un instrument de torture. De même le mot latin « labor« , d’où sont ici les mots «labour» et «labeur» évoque à la fois le travail et la peine. L’origine étymologique du mot suggère donc l’idée d’un assujettissement pénible ( 1° définition étymologique du mot travail) : On retrouve ce sens dans l’interprétation biblique des origines de l’homme. Le travail est un châtiment : Dieu punit le premier péché de l’homme, en chassant Adam du jardin d’Eden et en l’obligeant à cultiver une terre envahie par les épines et les chardons. « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front » (Genèse, 3, 19)
- b) Le travail exprime d’abord pour l’homme une nécessité vitale.
L’homme est un être marqué par le dénuement (cf. Mythe de Protagoras rapporté par Platon) qui ne peut survivre dans la nature qu’au prix d’efforts douloureux. A la différence de l’animal, rien de ce dont il a besoin pour survivre (pour manger, pour se chauffer, pour se vêtir) ne lui est immédiatement donné. Pour survivre, l’homme est condamné sans relâche à transformer ou à travailler le milieu hostile dans lequel il vit.
- c) Une vie heureuse est une vie de loisirs
Pour les Grecs le travail exprime la misère de l’homme. Cet assujettissement au besoin ou à la nécessité dévalorise l’homme. C’est pour cela que dans l’Antiquité, le travail est réservé aux esclaves. L’homme qui possède une dignité, est un homme « libre », qui a des loisirs, c’est-à-dire qui n’est pas assujetti à la nécessité, qui n’est pas obligé de satisfaire ses besoins naturels en travaillant (définition du mot loisir). Ainsi l’homme libre peut donc consacrer tout son temps aux activités qui font la noblesse de l’homme: la contemplation et la réflexion philosophique, ainsi que la politique afin de réaliser dans la Cité le souverain bien : la justice.
- d) « Vivre-bien » c’est vivre selon la justice
En effet nous dit Aristote, pour l’homme le problème n’est pas de vivre, mais de « vivre-bien ». Or le bonheur que tous recherchent est inconcevable sans la justice. Vivre heureux n’est pas simplement satisfaire tous ses besoins nécessaires, ou superflus. Cette conception égoïste ou centrée sur soi du bonheur ne peut que conduire à la discorde et au malheur. Vivre heureux c’est vivre dans une relation de justice avec les autres membres de la Cité. Ici la justice ne consiste pas simplement dans le respect de la loi. Si la sécurité est une condition nécessaire au bonheur, elle n’est pas une condition suffisante. Pour être heureux l’homme a besoin d’être aussi reconnu ou respecté par ses semblables qui lui attribuent une valeur égale à celle qu’ils s’attribuent à eux-même. L’homme a besoin qu’on lui reconnaisse une valeur ou une dignité. Le bonheur consiste donc non seulement dans la sécurité matérielle des individus mais aussi dans l’égalité qui fonde la fraternité ou pour reprendre le terme d’Aristote l’amitié entre les hommes , indispensable pour cimenter une communauté.


      Le travail émancipe l’homme.Le travail est la condition d’une vie heureuse.

- a) La définition philosophique du travail
Si le travail exprime d’abord l’assujettissement de l’homme à la nécessité biologique, il révolutionne la condition de l’homme. Dans son sens le plus général, le travail désigne l’ ensemble des activités par lesquelles l’homme transforme les choses de la nature pour produire des biens utiles à sa vie (2° définition philosophique du mot travail).En contraignant l’homme à dompter les forces de la nature pour les mettre à son service, le travail libère l’homme de l’assujettissement à la nécessité. Pour survivre, l’homme transforme la matière, pour cela il apprend à la connaître et il en devient le maître (cf. Descartes).
-b) Hegel : la dialectique du maître et de l’esclave.
Le thème du travail comme instrument de libération de l’homme a été développé par F. Hegel dans un texte connu sous le nom de « la dialectique du maître et de l’esclave ». Hegel imagine dans ce texte deux hommes en guerre l’un contre l’autre, luttant chacun pour affirmer sa liberté. Celui qui gagne c’est celui qui accepte de mettre sa vie en jeu, c’est celui qui risque la mort, alors que l’autre craignant pour sa vie choisit de se soumettre. Celui-là devient alors l’esclave du vainqueur, du maître et travaille pour subvenir aux besoin du maître qui lui, profite des agréments de la vie.
Mais petit-à-petit le maître qui a interposé l’esclave entre lui et le monde matériel, ne fait plus rien. Il oublie les contraintes du monde matériel et ne sait plus rien faire. En revanche l’esclave, qui lui est sans cesse occupé à travailler, apprend à vaincre la nature et acquiert une nouvelle liberté.
Le maître devient alors paradoxalement dépendant de l’esclave pour satisfaire ses besoins, alors que l’esclave grâce au travail s’humanise et se libère de la nécessité.
-c) Le travail humanise l’homme et le monde dans lequel il vit
Le travail de l’homme est une transformation intelligente de la nature. Il est le résultat d’un processus qui préexiste dans l’imagination du travailleur (cf. Marx). c’est en sens que pour Marx le travail de l’homme est infiniment supérieur au travail de l’animal. Comme Hegel l’a montré dans la dialectique du mâitre et de l’esclave, le travail libère l’homme de la nécessité en faisant émerger son humanité, mais le travail de l’homme humanise le monde en faisant du milieu dans lequel nous vivons le reflet de notre humanité. Aujourd’hui rares sont les lieux, les paysages, qui n’ont pas été façonnés par l’homme. Le travail rend l’univers « habitable » pour l’homme. Il met la nature au service de l’homme.
-d) Le travail possède une valeur morale
Le travail permet à l’homme de se réaliser et de trouver sa place dans l’édifice social qui se construit comme nous l’avons vu dans la première partie sur la base de solidarités entre les individus. Il a donc une valeur bénéfique pour l’homme.


       Aujourd’hui les hommes doivent retrouver ce sens libérateur et positif du travail pour « vivre-mieux ».
- a) le capitalisme aliène le travailleur (Marx)
- b) transformer le rapport de l’homme au travail c’est réduire le temps de travail, rémunérer les salariés pour qu’ils puissent vivre décemment et mettre le système de production au service de l’homme.

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