" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

vendredi 9 janvier 2015

Notre Président a encore et à nouveau du sang dans les mains ...




J'accuse !

Peuple de France, amis du monde entier, amis anonymous du monde entier, ne soyez pas dupe à propos de la tragédie qui vient d'endeuiller notre France ces derniers jours avec les attentats du Charlie Hebdo et du supermarché Casher !

Les coupables de cette tragedie : j'accuse le Président François Hollande et ses ministres d'en etre les principaux responsables. Ces tordus se cachent derriere le paravent "la liberté d'expression" brandit par les médias pour faire oublier que leur engagement au coté des financiers dans la guerre contre l'EI (ou Daesh comme vous voudrez bien les appeler) nous a conduit à une telle tragédie .
Pour preuve :

Rappelez-vous bien les evenements de 2003 lorsque notre intelligent President Jacques Chirac par la voix de son ministre Villepin avait annoncé aux tribunes de l'ONU que la France ne participerait pas au coté de la coalition americaine à la guerre contre l'Irak. Résultat :

0 attentat !

0 assassinat !

et l'Irak est devenu aujourd'hui en plus un bourbier (ensanglanté) sans nom !!!

Aujourd'hui la politique de notre minable et inconscient président "va t'en guerre" François Hollande lorsqu'il a décidé de declarer la guerre à l'Etat Islamique (EI ou Daesch) commence à nous couter tres cher en vie humaine :

2 attentats , 21 morts (peut etre même plus dans les heures à venir !)

2 ressortissants Français assassinés

...


Peuple de France, amis du monde entier, ne soyez pas dupe à propos de la tragédie qui vient d'endeuiller notre France ces derniers jours avec les attentats du Charlie Hebdo et du supermarché Casher !

Les coupables de cette tragedie : j'accuse le Président François Hollande et ses ministres d'en etre les principaux responsables. Ces tordus se cachent derriere le paravent "la liberté d'expression" brandit par les médias pour faire oublier que leur engagement au coté des financiers dans la guerre contre l'EI (ou Daesh comme vous voudrez bien les appeler) nous a conduit à une telle tragédie !!!


 
Petit rappel pour ceux qui aurait la mémoire courte à propos des événements de 2003 et de la belle et courageuse décision de notre intelligent Président Jacques Chirac :
 
 

Le Président Français Jacques Chirac en 2003 : la France utilisera son droit de veto contre une guerre en Irak …

 
Journal Les Echos - Le 11/03/2003
 
 
 
Ultime bras de fer diplomatique pour empêcher le déclenchement des opérations militaires en Irak, Jacques Chirac est monté hier au créneau pour expliquer aux Français son refus de la guerre et sa décision d'opposer, si nécessaire, le veto de la France à un projet de résolution fixant à Saddam Hussein à lundi 17 mars un ultimatum pour désarmer. " Quelles que soient les circonstances, la France votera "non" " à un projet de résolution donnant un feu vert international à la guerre, a-t-il déclaré hier soir à la télévision. Il a ainsi brandi, pour la première fois, la menace d'un veto français si le projet de résolution, défendu par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, n'obtenait pas une majorité de 9 voix sur les 15 nécessaires à son adoption au Conseil de sécurité. Mais, pour l'instant, a-t-il estimé, ce projet n'est pas parvenu à obtenir une majorité suffisante.
En revanche, après avoir proposé que la prochaine réunion du Conseil de sécurité se tienne au niveau des chefs d'Etat ou de gouvernement, Jacques Chirac a affirmé que " sa décision n'a pas été prise " sur ce point. " Une décision doit être collective ", a-t-il ajouté alors que cette idée s'est déjà heurtée au refus de George W. Bush.
Jacques Chirac a aussi clarifié plusieurs points. Le premier : il n'y aura pas de moyens militaires français dans une guerre en Irak qui n'aurait pas l'aval de l'ONU. Le deuxième, en dépit de son refus d'une nouvelle résolution, la France ne s'opposera pas au survol de son territoire par les avions militaires américains. Cette autorisation " va de soi ", a-t-il souligné, en rappelant l'alliance unissant les Etats-Unis et la France. Dans sa première adresse directe aux Français depuis le début de la crise irakienne, à l'automne dernier, le président de la République a avant tout présenté ses arguments pour expliquer que " la guerre n'était pas inévitable aujourd'hui ". Car, pour lui, les inspections, mises en place par la résolution 1441, doivent se poursuivre, comme l'ont indiqué, selon lui, les chefs des inspecteurs Hans Blix et Mohamed ElBaradei.
" Les Américains ont atteint leur objectif "
En répondant aux questions des présentateurs de TF1, Patrick Poivre d'Arvor, et de France 2, David Pujadas, le chef de l'Etat est apparu déterminé à se battre jusqu'au bout pour tenter d'empêcher un conflit armé. Car, selon lui, la communauté internationale peut encore désarmer pacifiquement l'Irak. Le chef de l'Etat a néanmoins reconnu que l'Irak, un pays menaçant, n'avait pas coopéré suffisamment avec l'ONU. Mais il s'agissait aussi de mettre en garde les Américains : ne pas créer " un précédent dangereux " en passant outre à une décision négative de l'ONU. " Les Américains ont atteint leur objectif, ils ont gagné ", a-t-il dit : " Atteindre ses objectifs sans faire la guerre, cela n'est pas perdre la face. " Mais le bras de fer avec Bush risque de peser fortement sur les relations futures entre les Etats-Unis et la France. Colin Powell a déjà lancé un sérieux avertissement. " Même si la France a été un de nos amis pendant de nombreuses années et le sera dans l'avenir, cela (NDLR : un veto) aura un effet sérieux sur les relations bilatérales, au moins à court terme ", a dit dimanche le secrétaire d'Etat américain. Pour le président français, qui refuse de se laisser " aveugler par l'instant ", l'opposition de la France à la guerre n'affectera pas ses relations avec les Etats-Unis. Pas plus qu'elle ne provoquera de dommages irrémédiables dans une Europe qui sort toujours renforcée des crises. En tout cas, pour le président, les difficultés économiques de la France sont dues " pour une large part aux perspectives de guerre ". " Il est certain que ce bruit de bottes, si j'ose dire, n'est pas favorable à l'économie. "
Certes, hier soir, le sort du projet de résolution qui ouvrirait la voie à la guerre, défendu par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis et soutenu par l'Espagne et la Bulgarie, était encore largement indécis. La Russie a déjà affirmé son intention de voter contre un texte fixant un ultimatum à Bagdad pour désarmer, ainsi que l'Allemagne et la Syrie. Faute d'avoir obtenu pour l'instant un consensus suffisant, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne semblaient s'acheminer vers l'organisation d'un vote " dans deux ou trois jours ", soit au plus tôt mercredi. Dans une ultime tentative pour rallier plus de voix, Tony Blair s'est déjà déclaré prêt à modifier son projet de résolution pour y introduire, selon le porte-parole du Premier ministre britannique, " des indicateurs détaillés soulignant ce que Saddam Hussein doit faire avant la date butoir de lundi prochain ", pour prouver sa " pleine coopération ". Une petite concession qui semble insuffisante à entamer la détermination de la France

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/11/03/2003/LesEchos/18863-138-ECH_jacques-chirac---la-france-utilisera-son-droit-de-veto-contre-une-guerre-en-irak.htm#u87EwVBqqtGoG5dm.99

 
Discours du ministre Villepin au nom du President Chirac à l'ONU contre la guerre en Irak :
 
 
 
 

https://www.youtube.com/watch?v=RNxU-tN8qNc

Il y a quelques années, en 2003, lors de la crise irakienne, la France par l'intermédiaire de son Ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, faisait entendre une autre voix, il montrait une autre voie. Le discours du 14 février 2003 de Dominique de Villepin restera un grand moment de l'histoire de l'ONU.

" Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Madame et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,

Je remercie MM. Blix et El Baradei pour les indications qu'ils viennent de nous fournir sur la poursuite des inspections en Iraq. Je tiens à nouveau à leur exprimer la confiance et le plein soutien de la France dans leur mission.

Vous savez le prix que la France attache, depuis l'origine de la crise iraquienne, à l'unité du Conseil de Sécurité. Cette unité repose aujourd'hui sur deux éléments essentiels :

Nous poursuivons ensemble l'objectif d'un désarmement effectif de l'Iraq. Nous avons en ce domaine une obligation de résultat. Ne mettons pas en doute notre engagement commun en ce sens. Nous assumons collectivement cette lourde responsabilité qui ne doit laisser place ni aux arrière-pensées, ni aux procès d'intention. Soyons clairs : aucun d'entre nous n'éprouve la moindre complaisance à l'égard de Saddam Hussein et du régime iraquien.

En adoptant à l'unanimité la résolution 1441, nous avons collectivement marqué notre accord avec la démarche en deux temps proposée par la France : le choix du désarmement par la voie des inspections et, en cas d'échec de cette stratégie, l'examen par le Conseil de Sécurité de toutes les options, y compris celle du recours à la force. C'est bien dans ce scénario d'échec des inspections, et dans ce cas seulement, que pourrait se justifier une seconde résolution.

La question qui se pose aujourd'hui est simple : considérons-nous en conscience que le désarmement par les missions d'inspection est désormais une voie sans issue ? Ou bien, estimons-nous que les possibilités en matière d'inspection offertes par la résolution 1441 n'ont pas encore été toutes explorées ?

En réponse à cette question, la France a deux convictions:

la première, c'est que l'option des inspections n'a pas été conduite jusqu'à son terme et peut apporter une réponse efficace à l'impératif du désarmement de l'Iraq ; la deuxième, c'est qu'un usage de la force serait si lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale qu'il ne saurait être envisagé qu'en dernière extrémité.

Or, que venons-nous d'entendre, à travers le rapport de MM. Blix et El Baradei ? Nous venons d'entendre que les inspections donnent des résultats. Bien sûr, chacun d'entre nous veut davantage et nous continuerons ensemble à faire pression sur Bagdad pour obtenir plus. Mais les inspections donnent des résultats.

Lors de leurs précédentes interventions au Conseil de sécurité, le 27 janvier, le Président exécutif de la CCVINU et le Directeur général de l'AIEA avaient identifié précisément les domaines dans lesquels des progrès étaient attendus. Sur plusieurs de ces points, des avancées significatives ont été obtenues :

Dans les domaines chimique et biologique, les Iraquiens ont remis de nouveaux documents aux inspecteurs. Ils ont aussi annoncé la création de commissions d'investigation, dirigées par les anciens responsables des programmes d'armements, conformément aux demandes de M. Blix ;

Dans le domaine balistique, les informations fournies par l'Iraq ont permis aux inspecteurs de progresser également. Nous détenons avec précision les capacités réelles du missile Al-Samoud. Maintenant, il convient de procéder au démantèlement des programmes non-autorisés, conformément aux conclusions de M. Blix ;

Dans le domaine nucléaire, des informations utiles ont été transmises à l'AIEA sur les points importants évoqués par M. El Baradei le 27 janvier dernier : l'acquisition d'aimants susceptibles de servir à l'enrichissement d'uranium et la liste des contacts entre l'Iraq et le pays susceptible de lui avoir fourni de l'uranium.

Nous sommes là au cœur de la logique de la résolution 1441, qui doit assurer l'efficacité des inspections grâce à une identification précise des programmes prohibés, puis à leur élimination.

Nous sommes tous conscients que le succès des inspections suppose que nous aboutissions à une coopération pleine et entière de l'Iraq. La France n'a cessé de l'exiger. Des progrès réels commencent à apparaître :

L'Iraq a accepté le survol de son territoire par des appareils de reconnaissance aérienne ; Il a permis que des scientifiques iraquiens soient interrogés sans témoins par les inspecteurs ; un projet de loi prohibant toutes les activités liées aux programmes d'armes de destruction massive est en cours d'adoption, conformément à une demande ancienne des inspecteurs. L'Iraq doit fournir une liste détaillée des experts ayant assisté en 1991 aux destructions des programmes militaires.

La France attend bien entendu que ces engagements soient durablement vérifiés. Au-delà, nous devons maintenir une forte pression sur l'Iraq pour qu'il aille plus loin dans la voie de la coopération.

Ces progrès nous confortent dans la conviction que la voie des inspections peut être efficace. Mais nous ne devons pas nous dissimuler l'ampleur du travail restant à accomplir : des questions doivent être encore élucidées, des vérifications doivent être conduites, des installations ou des matériels doivent sans doute encore être détruits.

Pour ce faire, nous devons donner aux inspections toutes les chances de réussir.

J'ai fait des propositions le 5 février devant le Conseil. Depuis lors, nous les avons précisées dans un document de travail adressé à MM. Blix et El Baradei et communiquées aux membres du Conseil.

Quel est leur esprit ? Il s'agit de propositions pratiques et concrètes, qui peuvent être mises en œuvre rapidement et qui sont destinées à renforcer l'efficacité des opérations d'inspection. Elles s'inscrivent dans le cadre de la résolution 1441 et ne nécessitent par conséquent aucune nouvelle résolution du Conseil. Elles doivent venir à l'appui des efforts menés par MM. Blix et El Baradei. Ils sont naturellement les mieux à même de nous dire celles d'entre elles qu'ils souhaitent retenir pour assurer la meilleure efficacité de leurs travaux. Dans leur rapport, ils nous ont fait des commentaires utiles et opérationnels.

La France a déjà annoncé qu'elle tenait des moyens supplémentaires à la disposition de MM. Blix et El Baradei, à commencer par ses appareils de surveillance aérienne Mirage IV.

Alors oui j'entends bien les critiques :

Il y a ceux qui pensent que dans leur principe, les inspections ne peuvent avoir aucune efficacité. Mais je rappelle que c'est le fondement même de la résolution 1441 et que les inspections donnent des résultats. On peut les juger insuffisantes mais elles sont là.

Il y a ceux qui croient que la poursuite du processus d'inspection serait une sorte de manœuvre de retardement visant à empêcher une intervention militaire. Cela pose naturellement la question du temps imparti à l'Iraq. Nous sommes là au centre des débats. Il y va de notre crédibilité et de notre esprit de responsabilité. Ayons le courage de mettre les choses à plat.

Il y a deux options :

L'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face : cela sera long et difficile, car il faudra préserver l'unité de l'Iraq, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l'intrusion de la force. Face à de telles perspectives, il y a l'alternative offerte par les inspections, qui permet d'avancer de jour en jour dans la voie d'un désarmement efficace et pacifique de l'Iraq. Au bout du compte, ce choix là n'est-il pas le plus sûr et le plus rapide ?

Personne ne peut donc affirmer aujourd'hui que le chemin de la guerre sera plus court que celui des inspections. Personne ne peut affirmer non plus qu'il pourrait déboucher sur un monde plus sûr, plus juste et plus stable. Car la guerre est toujours la sanction d'un échec. Serait-ce notre seul recours face aux nombreux défis actuels ? Donnons par conséquent aux inspecteurs des Nations Unies le temps nécessaire à la réussite de leur mission. Mais soyons ensemble vigilants et demandons à MM. Blix et El Baradei de faire régulièrement rapport au Conseil. La France, pour sa part, propose un nouveau rendez-vous le 14 mars au niveau ministériel, pour évaluer la situation. Nous pourrons alors juger des progrès effectués et de ceux restant à accomplir.

Dans ce contexte, l'usage de la force ne se justifie pas aujourd'hui. Il y a une alternative à la guerre : désarmer l'Iraq par les inspections. De plus, un recours prématuré à l'option militaire serait lourd de conséquences.

L'autorité de notre action repose aujourd'hui sur l'unité de la communauté internationale. Une intervention militaire prématurée remettrait en cause cette unité, ce qui lui enlèverait sa légitimité et, dans la durée, son efficacité.

Une telle intervention pourrait avoir des conséquences incalculables pour la stabilité de cette région meurtrie et fragile. Elle renforcerait le sentiment d'injustice, aggraverait les tensions et risquerait d'ouvrir la voie à d'autres conflits.

Nous partageons tous une même priorité, celle de combattre sans merci le terrorisme. Ce combat exige une détermination totale. C'est, depuis la tragédie du 11 septembre, l'une de nos responsabilités premières devant nos peuples. Et la France, qui a été durement touchée à plusieurs reprises par ce terrible fléau, est entièrement mobilisée dans cette lutte qui nous concerne tous et que nous devons mener ensemble. C'est le sens de la réunion du Conseil de Sécurité qui s'est tenue le 20 janvier, à l'initiative de la France.

Il y a dix jours, le Secrétaire d'Etat américain, M. Powell, a évoqué des liens supposés entre Al-Qaida et le régime de Bagdad. En l'état actuel de nos recherches et informations menées en liaison avec nos alliés, rien ne nous permet d'établir de tels liens. En revanche, nous devons prendre la mesure de l'impact qu'aurait sur ce plan une action militaire contestée actuellement. Une telle intervention ne risquerait-elle pas d'aggraver les fractures entre les sociétés, entre les cultures, entre les peuples, fractures dont se nourrit le terrorisme ?

La France l'a toujours dit : nous n'excluons pas la possibilité qu'un jour il faille recourir à la force, si les rapports des inspecteurs concluaient à l'impossibilité pour les inspections de se poursuivre. Le Conseil devrait alors se prononcer et ses membres auraient à prendre toutes leurs responsabilités. Et, dans une telle hypothèse, je veux rappeler ici les questions que j'avais soulignées lors de notre dernier débat le 4 février et auxquelles nous devrons bien répondre :

En quoi la nature et l'ampleur de la menace justifient-elles le recours immédiat à la force ?

Comment faire en sorte que les risques considérables d'une telle intervention puissent être réellement maîtrisés ?

En tout état de cause, dans une telle éventualité, c'est bien l'unité de la communauté internationale qui serait la garantie de son efficacité. De même, ce sont bien les Nations Unies qui resteront demain, quoi qu'il arrive, au cœur de la paix à construire.

Monsieur le Président, à ceux qui se demandent avec angoisse quand et comment nous allons céder à la guerre, je voudrais dire que rien, à aucun moment, au sein de ce Conseil de Sécurité, ne sera le fait de la précipitation, de l'incompréhension, de la suspicion ou de la peur.

Dans ce temple des Nations Unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix.

Et c'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur.

Je vous remercie."


 
 
 

Chirac-Bush : la crise

Le Point - Publié le 14/02/2003 à 13:23
 
 
 
Au mot près, relayé en termes identiques par Dominique de Villepin et par les quelques conseillers qui, heure par heure, suivent avec lui la rumeur du monde, Jacques Chirac répète à tous ses interlocuteurs - fournées de journalistes ou hôtes étrangers - que " rien ne justifie aujourd'hui une guerre contre l'Irak " . Chaque jour qui passe lui semble un jour de gagné pour démontrer que la partie n'est pas terminée, contrairement à ce qu'affirme George W. Bush. Et que si le président américain le croit vraiment, alors il s'engagera, seul, dans ce conflit.
Le président français fait et refait ses calculs : il y a cinq membres permanents et dix membres non permanents au Conseil de sécurité. Les Etats-Unis n'y auraient pas forcément la majorité. Mardi matin, il a donc repris son téléphone pour tenter de convaincre d'ici leur prochaine réunion, ce vendredi, ses homologues de s'engager officiellement sur le " non-papier ", comme on dit dans le jargon des ambassades, qui pose une alternative à la guerre. Ce " document de travail ", de quatre pages, qui circulait dans les couloirs du Conseil de sécurité dès le mardi 11 février, demande le renforcement des inspections de l'Onu ; cosigné par la France, l'Allemagne et - joli coup diplomatique de Chirac - par la Russie - après le voyage de Poutine à Paris -, il a été également approuvé par la Chine. Mais Chirac sait que les pressions américaines sont énormes pour isoler ce quatuor et singulièrement la France, par laquelle Bush se dit " déçu ". Les coups de téléphone élyséens aux membres non permanents du Conseil suivent ou précèdent toujours ceux de l'administration américaine, qui ne manque pas d'évoquer ses propres bienfaits. A la Bulgarie on rappelle qu'elle veut rejoindre l'Alliance atlantique et que le Congrès américain n'a pas encore ratifié son adhésion. A l'Angola qu'il reçoit une aide d'urgence des Etats-Unis de 4 millions de dollars, annoncée le 24 janvier. A la Guinée, si démunie, qu'elle touche 31 millions de dollars par an. Au Mexique, que son économie dépend de son puissant voisin... Ces rappels américains peuvent faire s'évanouir toutes les promesses, toutes les assurances implicites. Jacques Chirac, qui n'exclut rien - pas même de participer à la guerre -, veut cependant croire au désarmement de l'Irak, appuyé, dit-il, sur l'immense majorité des dirigeants du monde et sur la majorité de la population du monde. " Pour 4 milliards d'hommes, renchérit un de ses proches, la France existe. "
Le chef de l'Etat récuse, pour autant, toute accusation d'engager avec impéritie un " bras de fer " contre les Etats-Unis. Quand de Gaulle a quitté l'Otan en pleine guerre froide, c'était bien autre chose, réplique-t-il à tous les Henry Kissinger qui estiment que la France a ouvert " la crise la plus grave " de l'Alliance atlantique. La " surdramatisation ", lundi, du refus français d'apporter une aide militaire à la Turquie va de pair avec les chantages et le conditionnement des esprits dont abuseraient, ces temps-ci, les Américains.
Ce n'est pas la première fois que Jacques Chirac refuse la logique binaire qu'il prête aux Américains : " Qui n'est pas avec nous est contre nous. " Il plaide le droit à des divergences, y compris morales, comme il en a avec Bush sur la peine de mort. Pour lui, mener une guerre en Irak ne réglera pas les problèmes du Moyen-Orient et ne pacifiera pas les conflits. Au contraire : les conséquences en seraient multiples, imprévisibles. A cette analyse différente des équilibres dans cette partie du globe se conjugue une vision du monde qui n'est pas celle de l'Amérique et précisément de son président.
En 2001, aussitôt après le choc des attentats du 11 septembre, le président français se disait déjà très inquiet de la tendance à l'unilatéralisme des Etats-Unis. " Une tendance qui progresse avec George W. Bush " , confiait-il alors. Sa défense d'un monde multipolaire ne s'est pas émoussée, bien au contraire, depuis sa réélection. Déjà, en 1995, Jacques Chirac était convaincu que ses lointaines références droit-de-l'hommistes et tiers-mondistes et son intuition des fractures qui brisent les sociétés avaient fait sa victoire plus que le volontarisme politique auquel se raccrochait sa majorité. Même s'il a toujours démenti que la cohabitation le rendait impuissant sur la scène internationale, son dessein, interrompu en 1997, est resté pour le moins inachevé.
Son étrange victoire de mai l'a conforté dans l'idée, chère à son ministre des Affaires étrangères, qu'il devait être un " passeur " entre deux époques, une passerelle entre l'Occident et les pays en voie de développement, dans un monde qu'il juge malade. S'il doit laisser quelques lignes dans l'Histoire, il pense qu'elles tiendront dans l'expression d'une France originale et singulière, active entre les forts et les faibles. Une vision éthique, défendue le 3 septembre 2002 à Johannesburg, à l'occasion du Sommet mondial du développement durable, où, au " choc des cultures " décrit par Bush, il opposait leur " dialogue ". Ce n'est pas un hasard si, début février, lorsqu'il s'est aperçu que seules Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au Développement durable, et Nicole Ameline, ministre déléguée à la Parité, représenteraient la France au Forum de Porto Alegre, il y a dépêché, in extremis, Luc Ferry, chargé de transmettre son souci de l'humanisation de la mondialisation. Ce n'est pas un hasard non plus s'il fait un parallèle entre les 100 milliards de dollars que coûtera la guerre et les 100 millions de dollars
introuvables pour lutter contre le sida en Afrique. L'autre dimanche encore, pendant deux heures, il a redit la nécessité d'affirmer la diversité culturelle contre une civilisation uniforme aux quelque 600 intellectuels, artistes et ambassadeurs qu'il recevait à l'Elysée, après les rencontres organisées au Louvre sur ce thème. Pour lui, ces combats sont tous liés et donneront une cohérence à une vie politique dont on a souvent dénoncé l'ondoyance. Ils épousent la culture qu'il revendique désormais, et qui s'exprime aussi bien dans la défense de la laïcité française que dans celle des arts premiers et des civilisations dévastées. Cette réconciliation intime, dans un rétablissement électoral miraculeux, aurait - enfin -, selon ses amis, levé les inhibitions qui l'empêchaient d'être lui-même, ce rebelle contrarié qui oscille depuis la prime jeunesse entre les honneurs et les facilités du monde et la révolte et les doutes.
Sa réélection inattendue lui a donné, dans les sommets internationaux, un charme et un poids nouveaux : ses homologues, en connaisseurs, ont salué la performance d'un homme que l'on disait fini et qui a fini, le 5 mai, avec 82 % des suffrages. Son statut de vétéran de l'Europe a installé son personnage, dont on doutait, malgré ses 70 ans, de la maturité.
On comprend dès lors que " sa motivation actuelle ne soit pas de plaire ou de déplaire à Washington ", comme on dit à l'Elysée. Au fond, Chirac, dont la mythologie personnelle est assez imprégnée par les goûts américains - du western aux contacts faciles, des amours de jeunesse au lien particulier avec Bill et Hillary Clinton -, se voit bien en symbole de la relation compliquée entre la France et les Etats-Unis, ces deux peuples qui, dit-il, " s'irritent et ont de l'affection mutuelle " . Chirac n'oublie pas que les Français ont trouvé les Américains quand ils avaient besoin d'eux et prend, ainsi, grand soin de ne pas insulter l'avenir : " Il faut pouvoir faire mouvement. Aucune hypothèse n'est exclue. " Il n'ignore pas les risques qu'il y aurait à casser la relation franco-américaine, d'autant que les Etats-Unis radicalisent de plus en plus leurs critiques envers le président français, ce " Pygmée... travesti en Jeanne d'Arc " pour The Wall Street Journal . Cette posture gaullienne de l'homme qui dit non aux Etats-Unis, approuvée par
une très large majorité des Français (les trois quarts d'entre eux estiment que Paris devrait utiliser son droit de veto contre une action militaire), c'est curieusement dans les rangs gaullistes qu'on se demande le plus volontiers si Jacques Chirac la maintiendrait jusqu'au bout dans l'hystérie antifrançaise des Américains et les représailles économiques que redoutent déjà les chefs d'entreprise. Lui-même, d'ailleurs, évite toujours de convoquer les mânes de l'homme du 18 Juin... comme s'il défendait plus une certaine idée du monde du XXIe siècle que de la France.
" Comment Chirac va-t-il atterrir ? " s'interroge un ancien ministre des Affaires étrangères alors qu'au Quai d'Orsay il y a à peu près autant de diplomates - mais ils ne sont guère consultés - pour défendre une attitude ou une autre. Parce que le gouvernement américain tente de passer en force, Jacques Chirac a sans doute été conduit à afficher une position plus extrême que son pragmatisme naturel ne le lui aurait conseillé. Le président a plutôt tendance, spontanément, à éviter ou à transformer les batailles qu'il ne peut gagner. Mais il aime aussi à répéter qu'il " ne fait pas de politique avec des si " . Chirac croit toujours à sa marge de manoeuvre. Et au lendemain.
 
 

 
 
 
 
 
 



Aucun commentaire: