" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

dimanche 1 janvier 2012

A 90 ans , il continue à se battre pour qu'on lui rende son honneur et sa dignité !

apres les Prud'hommes , COUR D’APPEL DE VERSAILLES
21 JANVIER 2011
Norbert Gilmez

" Au Conseil des Prud’hommes j’avais démontré l’illégalité de notre licenciement, une triple
illégalité violant la constitution et le statut du mineur qui garantissaient le droit de grève
violant encore le statut du mineur, les commissions paritaires n’ayant pas été réunies pour
prononcer le licenciement.
Par courrier du 17/11/2009 j’avais alerté le Conseil de Prud’hommes sur des erreurs
importantes dans le jugement du 18 septembre 2009, et surtout sur l’absence de ma
déclaration du 26 juin 2009 démontrant que les allégations des avocats de l’État PATRON
étaient fausses, et j’avais aussi mentionné ma déclaration sur le terrorisme d’État de
l’époque, la résistance à ce terrorisme ne pouvant en aucun cas être assimilée à des délits.
Je pense que cela a été joint au jugement en appel. J’étais intrigué par le fait que le
Conseil des Prud’hommes ayant " invité à nouveau les parties… à renouveler la tentative de
conciliation " l’ÉTAT PATRON avait refusé cette conciliation. Jusqu’au jour où j’ai
sursauté en relisant la suite à savoir que "
à même d’aboutir à la réhabilitation de la dignité des mineurs licenciés en 1948-
1952.
une chose qui n’a jamais été à l’ordre du jour, jamais discutée et totalement fausse de
surcroît.
Il y a de quoi s’indigner. Pour quelle raison ? Je ne vois qu’une réponse : donner un
argument en quelque sorte juridique à la position officielle qui prétend que les lois du 2
janvier 1984 et la loi des finances pour 2005 appliquent la loi d’amnistie, et que par
conséquent puisqu’il n’y a pas eu de médiation il n’y a plus rien à réclamer.
l’action contre un licenciement abusif, discriminatoire illégal, est totalement
différente de l’application de la loi d’amnistie que je continuerai de réclamer quelque
soit votre jugement
mineurs, ces dispositions ayant été prises 7 ans auparavant par le décret de Raymond
Barre du 23 novembre 1976. En m’imposant la loi de 1984 contre mon gré on m’a privé d’un
rappel de 5 ans (application du décret du 23/11/1976). C’est une illégalité de plus, qui a
sans doute touché d’autres licenciés. En ce qui concerne la loi des finances pour 2005 je
n’ai eu aucun dédommagement. D’autres n’ont eu que moins de 5% de ce que la loi
d’amnistie doit leur octroyer, moins de 5% rien que sur une partie de ce qui devait être
pris en compte.
cette procédure (la médiation) étant la seuleComment on fait l’impasse sur mes déclarations, et l’on affirme dans un jugementOr, je le dis,. A signaler que la loi du 2 janvier 1984 ne concerne même pas les

Ceci dit permettez-moi maintenant de vous présenter ce chapeau particulier qui date de
1948. C’est le couvre chef des mineurs de fond de l’époque une protection utile, c’est la
barrette de Léon Léglise, un homme véritable, et je suis fier d’avoir eu son estime et son
amitié. La barrette c’est cela que les mineurs posaient sur un petit bonnet en toile qui
couvrait leur tête et se dénommait béguin.
Léon Léglise de dix ans mon aîné avec son épouse Marguerite était un résistant
authentique de la première heure. Pendant l’occupation nazie ce couple cachait en son logis
ceux qu’on appelait les illégaux, les résistants recherchés par les polices allemande et
française.
C’était chaque jour risquer la mort, la mort qui allait frapper le frère de Marguerite tué
dans les combats de la libération.
Et ensuite après la libération Marguerite en tant que conseillère municipale communiste
continuait à se dévouer pour ses semblables.
Lorsque (un exemple) des femmes de mineurs devant aller à la maternité ou à l’hôpital, ne
savaient pas où mettre leurs enfants et s’adressaient aux soeurs catholiques, celles-ci bien
souvent leur disaient : " allez voir Marguerite Léglise elle va arranger cela ".
Et Marguerite elle-même ou par ses amis recueillait les enfants. Quel bel hommage à
cette femme au grand coeur, à cette conseillère municipale si efficace, toujours
disponible !
Cette barrette je vous la remets. Regardez bien ce qu’elle révèle. Vous y verrez un article
de presse du 21 novembre 1948 indiquant qu’à la fosse 3 de Vermelles Léon Léglise et
Adolphe Legrand (père)
ont été obligés de redescendre au fond
Bruay en Artois des salaires à la tâche divisés par 5 ou 6, les sanctions, brimades accrues,
une exploitation féroce que la corporation n’avait jamais connue, pas même sous
l’occupation nazie. Et dans la même page des articles sur les brutalités policières, la
guerre aux berceaux, la réponse du peuple aux calomnies et terrorisme de Jules Moch.
Et toujours à Bruay en Artois l’odieux comme à Vermelles : "
été remis à la benne "
Léon Léglise du jour remis au fond et d’autres comme lui, c’est chaque jour redescendre
sous terre aux poussières. Demandez au corps médical ce que c’est. C’est se lever chaque
jour à 4 h ½ du matin après une nuit où il n’y a plus d’éveil et de douleurs, que de sommeil.
C’est se rendre à pied au travail ; c’est sur le trajet effectuer plusieurs pauses pour
reprendre son souffle sachant qu’au fond c’est la poussière, les douleurs lancinantes dans
le dos, de plus en plus fréquentes, les difficultés de respirer, l’étouffement. Et chaque
effort physique aggrave les douleurs dans la poussière meurtrière qui lui est pourtant
interdite médicalement.
Essayez un peu d’imaginer un homme dans cette situation, celle qu’a connue Léon Léglise.
C’est lui, qui chaque jour, pour nourrir sa famille de lui-même se rend au travail, conscient
qu’il s’inflige des souffrances, conscient qu’il se suicide un peu chaque jour et chaque jour
un peu plus que la veille. Et chaque jour de travail il renouvelle cette douloureuse terrible
lente course vers la mort.
Pour moi, je le dis tout net c’est la torture, oui la torture physique et morale ; j’en parlais
avec un camarade ancien mineur qui m’a dit :
NON ce n’est pas la TORTURE
C’EST PLUS QUE LA TORTURE
J’ai repris mon dictionnaire LAROUSSE et là j’ai vu que généralement la torture avait
pour but d’obtenir des renseignements.
Alors oui c’était PLUS QUE LA TORTURE ce sadisme gratuit pour faire souffrir, punir.
De quoi ? D’avoir utilisé le droit de grève garanti par la Constitution, par le Statut du
Mineur.
Et mon ami Léon, ce courageux résistant, qui avaient ensuite donné les forces qui lui
restaient dans la bataille nationale du charbon, avant d’être remonté au jour, qu’on avait
redescendu au fond n’a pas résisté. Son état de santé s’est aggravé, il a dû cesser de
travailler. Et ce fut alors une vie de souffrances, au ralenti. Il est décédé à 56 ans en
1967.
tous deux malades et silicosés qui avaient un emploi au jour. Un autre article de la même date dénonce àdes ouvriers silicosés ont. A la benne cela veut dire directement à l’abattage du charbon.

Lundi dernier, aux portes du bassin minier c’étaient les funérailles des 2 jeunes français
assassinés au Niger un crime odieux du terrorisme.
L’indignation générale devant cet "
Monsieur Sarkozy, n’est pas près de s’éteindre. Je ne peux m’empêcher de penser aux 6
morts de la grève de 1948 victimes du terrorisme d’État, à mon ami Léon à toutes ces
victimes du terrorisme d’État de 1948, aux veuves de notre groupe de survivants licenciés.
Et je ne peux m’empêcher de demander en premier lieu à ceux qui détiennent le pouvoir :
"
France refuser à ceux qui en 1948 ont résisté au terrorisme d’État et sont restés
victimes de ce terrorisme, peut-on encore continuer de leur refuser la simple
application d’une loi et cela depuis près de 30 ans ? ".
acte barbare, d’une lâcheté inouïe " comme disaitPeut-on encore s’afficher totalement contre le terrorisme dans le monde, et ici en
Soyons clairs dès le début de cette déclaration j’ai parlé de l’État patron. En effet je
crains qu’on ait perdu de vue ANGDM ou Charbonnages sont comme des fondés de pouvoir,
et qu’au dessus le véritable patron c’est l’ÉTAT, c’est lui qui a tous les pouvoirs comme en
1948.
Et c’est à l’ÉTAT PATRON qu’il appartient aujourd’hui de réparer. Je sais, je sais bien que
quelque part c’est aussi votre patron. Il y a là, je pense une faille dans notre législation qui
pose problème.
Je vous le demande, jugez en votre âme et conscience, sachant que même si vous décidiez
qu’il n’y a pas prescription tout en ayant le sentiment de peut-être commettre une
illégalité, dites vous bien que paradoxalement cette " illégalité " ramènerait enfin un peu
de justice dans un océan d’injustices.
A la sanction que nous espérons, pourrait s’ajouter ou être comprise dans la somme
demandée quelques dizaines de milliers d’euros selon votre choix. Cela concernerait le
préjudice moral pour toutes illégalités d’une répression qui nous a atteint, a sanctionné nos
enfants, qui perdure ! Et dont les conséquences néfastes ne sont pas près de s’éteindre.
Pour préjudice moral, quelques petites dizaines de milliers d’euros, une paille auprès des
dizaines de millions d’euros qui peuvent être décidées et qu’on a déjà octroyés l’an dernier.
Et peut-être aussi pourriez-vous suggérer au gouvernement de nous appliquer enfin la loi
d’amnistie avec la reconstitution de carrière sans discrimination comme dans toutes les
branches nationalisées, ce qui répondrait pleinement à l’affirmation de Monsieur Sarkozy
fin juin 2008.
" QUAND IL Y A UNE LOI, IL FAUT L’APPLIQUER, C’EST LE DEVOIR DE
L’ÉTAT "
Et pour terminer, permettez-moi de m’étonner ; depuis 2006 j’ai redit dans la presse, je
l’ai écrit au ministre : il y a eu terrorisme d’État en 1948. Jusqu’ici aucune réaction
officielle. C’est un comble.
bien haut, j’accuse l’État de terrorisme en 1948 envers les mineurs et j’ajoute
aujourd’hui et il y a eu torture.
Aussi je profite de cette enceinte de la justice pour clamer
C’est clair, c’est grave.
Ou bien c’est faux et il y a diffamation envers l’État, et alors le ministre de la justice doit
me faire poursuivre, condamner, ou alors c’est vrai et j’attends du ministre de la justice,
qu’il intervienne avec toute son autorité, tous les pouvoirs liés à sa fonction pour nous
faire rendre justice et dans l’immédiat tout simplement nous faire appliquer la loi.
Une telle mesure étant la seule à même d’aboutir à la fin de la répression illégale et
barbare que nous subissons depuis 1948.
Pour terminer, je vous demande de penser à notre indignation légitime devant le fait que
le 23 novembre 1982 les généraux factieux ayant porté les armes contre la France en
Algérie, étaient réhabilités, rétablis dans leur droit à pension, au titre de 2
véritable reconstitution de carrière. Et nous l’on continue de nous traiter en coupables de
"
ème section, unemanquements à la probité, aux bonnes moeurs ou à l’honneur ".
Voilà comment on traite des patriotes qui font partie d’une corporation qui a toujours fait
passer l’intérêt national avant tout et cela au prix des plus grands sacrifices, au prix du
sang.
Je vous demande :
Peut-on se dire, patriote français, républicain, démocrate, tolérant, responsable
humain et juste continuer de privilégier la félonie, sur le dévouement, le courage, le
patriotisme, la solidarité humaine ?





Bravo !
et Anonymous te soutient .

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