Mobilisation nationale contre le mal-logement
Sans logis, associations, syndicats et salariés de l'urgence sociale se sont mobilisés à Paris et dans une dizaine de villes de France pour manifester contre le mal-logement, dans l'espoir de générer un "sursaut politique".
Symboliquement, c'est devant le Sénat qu'environ 550 personnes se sont réunies à Paris, avant de rejoindre l'Assemblée nationale dans le courant de l'après-midi.
Cette mobilisation est conçue comme une "étape législative" par les représentants des associations, qui ont présenté des "pistes de réflexion" au président du Sénat, et ont été reçus par trois députés spécialistes des questions de logement au sein du groupe socialiste.
"Notre pays souffre d'une crise grave du logement qui produit des violences sociales très importantes", a Christophe Robert, directeur général adjoint de la fondation Abbé Pierre.
Un peu plus de 3,6 millions de personnes ne sont pas, ou sont très mal logées, d'après la fondation. Elle estime que plus de 10 millions de personnes sont par ailleurs touchées "de près ou de loin par la crise du logement", et notamment en attente d'un logement social ou en situation de "surpeuplement modéré".
"Ce dont on souffre le plus, c'est le décalage qu'il y a entre ce qu'on voit sur le terrain et la non-prise en compte politique de ce problème", estime Christophe Robert.
EXPULSIONS, MORTS DANS LA RUE :
Les expulsions locatives, les morts dans la rue, et la loi Dalo sur le logement opposable qui oblige l'Etat à offrir des solutions concrètes aux personnes sans logement, mais dont elles estiment qu'elle n'est pas véritablement appliquée.
Les expulsions locatives sont actuellement arrêtées, du fait de la trêve hivernale, mais les associations s'inquiètent de leur reprise, en mars, et demandent un moratoire sur cette pratique ainsi qu'un travail accru de prévention.
Elles s'inquiètent également du sort des sans-abri, dont environ 400 meurent chaque année d'après le collectif 'Les morts de la rue', et du manque de logements.
Avec ce mouvement, les associations espèrent créer un sursaut politique, mais aussi citoyen, sur la question du logement en France.
"C'est l'affaire de tous", a dit Matthieu Angotti, directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars). "Si on loge mal les plus pauvres, c'est des problèmes de santé publique, c'est des problèmes d'éducation, c'est des problèmes de délinquance qui se posent derrière".
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