La rente des sociétés d'autoroutes est bien protégée ! ou quand les lobbyings sont encore une fois plus puissant que l’intérêt général, plus puissant que le peuple ! ou encore quand le gouvernement plie encore une fois sous les pressions des lobbyings !
Le gouvernement s’apprête à enterrer tous les projets de reprise en main des autoroutes françaises, défendus par les députés. La haute administration a phagocyté le groupe de travail chargé de les étudier, afin de tuer toute velléité de changement. Jean-Paul Chanteguet, qui présidait ce groupe de travail, a démissionné.
Jean-Paul Chanteguet a décidé de mettre un terme à la mascarade. Le président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale a démissionné, lundi 9 mars, de la présidence d’un groupe de travail sur les autoroutes, à la veille de la remise d’un rapport censé être définitif sur le sujet. " Je refuse d’avaliser plus avant cette mise en scène et met un terme à ma participation à ce groupe de travail, dont les travaux, consciencieusement organisés et orientés, ont eu pour objectif de montrer, que de rente il n’y avait pas et que l’idée de la résiliation était irréaliste, pour ne pas dire irresponsable ", écrit-il. Dans une lettre envoyée au premier ministre Valls ! et bien évidemment Hollande/Valls cautionnant cette mascarade en faveur des lobbyings !
Le groupe parlementaire Assemblée nationale – Sénat qui se penchait sur la réforme des concessions autoroutières a donc rendu ses conclusions: plus question de gel des tarifs de péage, et prolongation des concessions, sans appel à la concurrence.
En clair, alors qu’il était question de moraliser le secteur et que 152 députés avaient appelé à la renationalisation, la montagne a accouché d’une souris.
L’atmosphère tourne même à la mascarade, puisque le président du groupe, le socialiste Jean-Paul Chanteguet, a quitté sa fonction pour protester contre les conditions dans lesquels le rapport a été court-circuité par les hauts fonctionnaires et le lobby autoroutier.
Privatisées sous le gouvernement Villepin, les sociétés concessionnaires d’autoroutes ont engrangé depuis des profits équivalents aux recettes de la privatisation, près de 20 milliards d’euros, soit un rendement sur capitaux propres imbattable, pouvant dépasser 20%.
La Cour des comptes comme l’autorité de la Concurrence ont dénoncé, en vain, cette rente dans deux rapports, en 2013 et 2014.
Une fois de plus, la proximité du gouvernement avec les forces de l’argent est évidente. Les usagers continueront donc de payer trop cher pour entretenir les profits de sociétés, dont les principales sont les filiales des géants français du BTP, Vinci et Eiffage.
Plus que jamais, il est donc nécessaire et impératif de rendre aux élus leurs prérogatives contre les élites administratives lorsqu’il s’agit de choix politiques. Plus que jamais, il faut rompre le lien entre l’argent roi et la décision publique.
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