" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

lundi 18 novembre 2013

The Who sont l'un des groupes de rock les plus populaires et les plus influents.

The Who,
groupe de Rock à réécouter et à redécouvrir ...

Après plus de 10 ans de travail, sur ce groupe qui me tient à cœur, comme les Beatles ou Led Zeppelin ...
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Let Music play … because Tommy still hear me again ! (The Who – Tommy, 1969 and remasterised deluxe edition 2013, 4 bisques: album original remasterisé, Demos et Outtakes, version 5.1 mix Hi-Fidelity Pure Audio... Blu-Ray, The Live Bootleg Album )

Sans aucun doute, l’année 2013 aura été celle des Who ! Avec la fin de la tournée mondiale magistrale du projet " Quadrophenia " (sans doute le dernier rêve rock qui semblait impossible tant techniquement, conceptuellement et humainement parlant après 3 essais avortés en 1973, qui humilie sur la place la tournée pathétique des 50 ans de carrière des Stones) qui a donné lieu à une ressortit un salle du film du même nom dans une copie remasterisée, la biographie bouleversante de Pete Townshen " Who I Am " (qui par son authenticité, son objectivité et sa vision globale de la musique de la deuxième partie du XX ème, s’impose comme une référence du genre, écrasant encore celle de Keith Richard, " Life "), la sortie en Blu Ray du film nouvelle copie de Ken Russel " Tommy " et cette version remasterised deluxe du plus fameux opéra rock de l’histoire Tommy, remettant ainsi les pendules à l’heure de l’histoire du Rock !

The Who sont l'un des groupes de rock les plus populaires et les plus influents. Le style musical des Who, empruntant à la fois à des constructions classiques pures , au rhythm and blues et au rock 'n' roll pur et dur, est précurseur, voire pionnier, du hard rock, à l'instar de groupes comme Led Zeppelin (les deux groupes s'entendaient très bien et il est très facile d'établir un parallèle entre leurs histoires), Deep Purple, AC/DC. Surnommés " The Godfathers of Punk ", dans de nombreuses biographie comme dans le film de Spike Lee " Summer of Sam", le groupe est connu pour être une des sources du mouvement punk, notamment pour son agressivité sur scène, son arrogance et sa violence. Après un premier album très énervé pour l'époque, les Who ont signé plusieurs opéras rock, qui deviendront à la fin des années 1970 le symbole de ce que ces mêmes punks voudront détruire. Le groupe sera ensuite l'un des précurseurs de l'usage du synthétiseur dans le rock, en enregistrant, avec Who Are You et Who's Next, deux albums basés en grande partie sur cet instrument. Cette volonté permanente de faire progresser leur musique, aussi bien dans l'esprit que dans la technique — on peut par exemple mentionner Doctor, Doctor ou une version single de Mary-Anne with the Shaky Hand qui est chantée dans un vibrato, ou même l'utilisation répétée du Cor d'harmonie par John Entwistle — explique pour beaucoup l'influence que les Who continuent d'avoir de nos jours sur l'ensemble de la scène rock. The Who font par ailleurs partie des groupes les plus spectaculaires de leur temps sur scène, (ils ont été les premiers à utiliser le laser sur scène avant Pink Floyd et sur la dernière tournée l’optimisation de ces écrans en forme de phares des scooters des mods juste stupéfiante) et ont contribué à redéfinir le principe du concert de rock. Cette débauche d'énergie et de puissance sonore, les Who ont longtemps été le groupe le plus bruyant du monde, toutes catégories confondues, contraste avec les thèmes profonds abordés par le groupe. Cette volonté de mettre l'expérimentation, aussi bien sonore que littéraire, à la portée du plus grand nombre, mais sans pour autant faire de concession, est sans doute l'un des points qui réunissent quelques-uns des plus grands artistes rock de cette époque, tels que les Beatles, Bob Dylan ou Led Zeppelin. Une volonté qui a permis au rock and roll de cette époque de devenir le mouvement musical le plus influent du XXe siècle, aussi bien sur le plan artistique que social ou politique.
Mais revenons au début …. Que se cache-t-il derrière ce double album charnière dans l’histoire du groupe et de la Pop Music ?

Cet album est classé 96e au classement du magazine Rolling Stone des 500 meilleurs albums de tous les temps.
Pete Townshend le résume ainsi la première fois le 15 août 1968 à San Francisco après leur concert au Filmore West de Bill Graham" C’est l’histoire d’un enfant sourd, muet et aveugle, et de ce qui lui arrive dans la vie. Le garçon est joué par les Who. Il est représenté musicalement par un thème que nous interprétons, qui démarre l’opéra lui-même, suivi d’une chanson qui décrit le garçon. Mais le vrai sujet, c’est que l’enfant existe dans un monde de vibrations … ". Au début, il est loin de penser qu’il a réussi son coup.
Car, si en 7 ans de carrière, le gang du Shepherd’s Bush a aligné une série de singles ravageurs, comme " The Kids are Alright " comprenant le premier solo de basse de l’histoire, qui l’ont propulsé au rang de formation la plus populaire d’Angleterre avec les Rolling Stones et Led Zeppelin, le compositeur et guitariste, Pete, sent bien que tout ne va pas durer et que les temps doivent changer. Le groupe est au bord de l’implosion, harassé par les tournées incessantes imposées par leur manager Kit Lambert (un grand bordélique qui gère le tout dans un grand flou artistique), les élucubrations truculentes et grandissantes du batteur Keith Moon, les manipulations depuis 1967 du gourou indien Meher Baba sur Pete. Pourtant ce dernier élément va être quand même constructif. Townshend a considérablement réduit sa consommation d’alcool, qui s’élevait à une bouteille de cognac par jour au minimum, et totalement arrêté de fumer de l’herbe. Une diète qui a lui a sauvé la vie mais qui lui a surtout fait comprendre qu’il ne pouvait continuer ad vitam aeternam à fracasser sa Gibson SG à chaque concert et qu’il était peut-être temps, en phase avec son récent éveil spirituel, d’éléver la musique populaire vers d’autres cieux.
" A Quick One While He’s Away ", le mini opéra de 10 minutes présent sur l’album " A Quick One " en 1966, avait déjà montré la voix en " explosant avec succès le format traditionnel de la ritournelle pop. Et l’histoire du jeune Tommy, dont Townshend avait consigné les premières ébauches dans un cahier lors de la tournée américaine de 1968, semblait tout indiquée pour créer un cycle de chansons autonome, cohérent, qui raconte une histoire et forme un tout.
Il y a peu de précisions quant aux dates de la genèse et de l'écriture des morceaux. D'après une mention publiée dans le magazine Disc datée du 4 mai 1968, Chris Welch rapporte le fait que Pete Townshend travaille à l'époque à un projet d'opéra-rock intitulée "The Amazing Journey. Les dates d'enregistrements des chansons qui composent l'album sont aussi assez peu référencées. Certains enregistrements ont commencé le 19 septembre 1968 à IBC studios et se sont poursuivis de manière intermittente jusqu'au 7 mai 19695. Selon Roger Daltrey, les enregistrements auraient duré en tout huit semaines et auraient coûté 36 000 £. "Ce sera un opéra Rock ! " s’exclamera Kit Lambert, qui ne sait pas encore qu’il vient d’inventer une expression qui fera florès pour le meilleur et pour le pire.
Pourtant ceci aurait pu être complètement différent ! Un soir de 1967, Pete bien éméché dans une soirée balance son projet à Phil May, chanteur des Pretty Things. Tommy est le plus célèbre opéra rock de l’histoire, mais, contrairement à la légende, le premier du genre. Enregistré en 1967, " SF Sorrow " des Pretty Things ne fut publié, pour d’obscures raisons de planning du label Columbia, qu’en décembre 1968, soit 5 mois avant Tommy. Quand aux Kinks, ils ne tardèrent pas à emboiter le pas aux Who en dégainant leur propre opéra rock, " Arthur (or the Decline and Fall of British Empire) ", en octobre 1969.

Depuis Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles de juin 1957, les albums ont supplanté les singles, et l’art du concept musical plane sur l’Angleterre. Celui de Tommy doit tout, ou presque, à Pete Townshend qui présentait au fur et à mesure à l’ensemble du groupe des maquettes déjà très abouties, confectionnées dans son home studio. Bien sûr, le manager Kit Lamber a suggéré l’ouverture classique (" Ouverture ") qui réunit les thèmes principaux du double album. Certes, l’auteur Nick Cohn, grand ami de Pete, lui a présenté une jeune adolescente dénomée Arfur, authentique championne de flipper et, du coup, lui a donné l’idée de transformer Tommy en cador de ce jeu de café (" Pinball Wizard "), fortuitement en phase avec Meher Baba qui invoquait suivent un " dieu jouant aux billes dans l’univers " …
Il n’en reste pas moins que Tommy est le grand œuvre intime du guitariste dégingandé : " Avec My Generation, je me disais que nous allions changer le monde, et tout ce que j’avais fait c’était vendre des disques à des gens qui ressentaient à peu près la même chose. Alors, au lieu de me tourner vers l’extérieur, j’ai commencé à regarder en moi-même, et je suppose que Tommy reflète ça ". En fait c’est encore même plus que cela, c’est un réflexe inconscient. C’est sa mère qui lui donnera la réponse alors qu’il approchait de la cinquantaine. Dans son enfance, ses parents, dans une période de conflit, l'ont confié à sa grand-mère maternelle qui avait déjà au par avant abandonné sa mère, mais comme le dit Townshend dans sa biographie, la boucle pouvait ainsi être bouclée, et était exhibitionniste et nymphomane. Et un jour, un de ses sex-friends à abuser de lui à l’arrière d’une voiture. Il a refoulé ce drame en lui. Quand ceci lui est revenu, il ne comprenait pas ce que pouvait attendre ou penser un pédophile. Il va donc effectuer dans la foulée des recherches sur Internet et qui vont faire qu’il va être pris par la police. Le jugement qui en suivi démentira toute les inculpations ! Et sa générosité déjà forte précédemment se traduira par plus de concerts caritatifs au profit des enfants.
Et à l’intérieur de Townshend, on trouve donc Tommy, jeune autiste aveugle, sourd et muet, témoin du meurtre de l’amant de sa mère, une MILF avant l’heure (1921), martyrisé par son odieux cousin (" Cousin Kevin "), sodomisé par son libiduex oncle Ernie (" Fiddle About "), drogué par une bohémienne toxique (" Acid Queen ") et qui après avoir retrouvé ses sens (" Sensation "), se métamorphose en gourou d’un centre de vacances (" Welcome "), dont les vacanciers, finalement, se révolteront contre lui (" We’re Not Gonna Take It "). A travers ce conte épique et morbide à l’ironie amère, Townshend exprime autant son dégoût du monde qui l’entoure que son mal-être et la recherche de son propre moi à l’aune de ses traumatismes personnels. Dont certains, encore trop douloureux, ont nécessité l’intervention du bassiste John Entwistle, qui a la demande de son leader, a composé " Cousin Kevin " et le très sombre et barré " Fiddlle About ", qui sont les 2 seuls morceaux non écrits par Townshend, avec la reprise de " Eyesight to the Blind " du bluesman Sonny Boy Williamson. En effet, inscrit sur les notes de pochettes comme auteur-compositeur de " Tommy’s Holiday Camp ", Keith Moon n’en a pourtant pas imaginé un seul accord. Le batteur a juste donné l’idée à Townshend du camp de vacances où Tommy, devenu gourou, tente d’embrigader ses troupes. La famille who fait que le guitariste lui a offert les crédits de cette mini comptine.

Après 2 ans d’écriture et 6 longs mois d’enregistrement par intermittence dans les studios IBC de Londres, Tommy révèle un groupe au sommet de sa forme : Townshend alterne les envolées rageuses et les atterrissages en douceur, soutenu par la basse, souvent jouée lead, Moon qui sait également manier les baguettes avec délicatesses quand la situation l’exige tout en sachant garder sa puissance de feu. Quand à Roger " micro volant " Daltrey, pourtant le moins impliqué du groupe dans la genèse du projet, il s’empare à 100% du personnage de Tommy avec sa voix nette, puissante et empreinte pour la première fois d’une émotion palpable sur certains titres (" See Me, feel me " ou " Go to the Mirror "). Bien avant son interprétation qu’en fera Ken Russell en 1975, Daltrey est déjà l’incarnation parfaite de Tommy. Historiquement réputés pour l’énergie brute de leurs compositions " à la vas-y que j’te riffe dessus en 3 minutes chrono ", the Who élargissent leur palette binaire à 360 degrés et bâtissent avec Tommy une auberge espagnole sonique. Dès 1969, plusieurs germes musicaux s’y entrecroisent, qui seront bientôt connus sous les noms de hard rock, rock progressif ou même glam-rock, avec ce " Pinball Wizard " qui trouverait aisément sa place sur un album de T.Rex. Au final, sous cet emballage sonore hétéroclite et un emballage spirituel aux contours parfois sinueux, se cache une multitude de joyaux pop faussement simples et des pépites rock authentiquement efficaces. Le public ne s’y trompe pas, qui réserve un accueil triomphal au double album commercialisé en mai 1969, boosté par le premier single, " Pinball Wizard ", qui atteint le Top 5 en Grande-Bretagne et le Top 20 aux Etats-Unis. Journalistes, animateurs radio et autres professionnels de la profession sont, eux, plus partagés. Certains crient au génie, d’autres, notamment aux Etats-Unis, estiment qu’un disque simple aurait été amplement suffisant et qualifient de " moment d’aberration " la création de Townhsen. Qu’est ce qu’ils peuvent être cons parfois ces pro !
" Le côté prétentieux de tommy était nécessaire, explique Townshend dans Who I Am, son autobiographie. Sans son audace et son culot qui attiraient à la fois l’attention et l’opprobre, je crois que les Who auraient fini par disparaitre ou devenir hors-sujet ! "

A suivre : le passage du disque au live, Tommy à l’écran et les conséquences de Tommy sur la carrière des Who …..

La version Live :
http://www.youtube.com/watch?v=aOUqRZkR8dE (Aperçu)



 
La version cinématographique: http://www.youtube.com/watch?v=Xo4C5FpRSPU (Aperçu)



 



**** SUITE ****
... IN LIVE & IN MUSIC

L’album Tommy, grand succès de 1969, est par la suite souvent joué sur scène dans sa quasi-intégralité, notamment au festival de Woodstock (où Townshend agressa à coups de guitare Abbie Hoffman, activiste politique qui tentait d'interrompre la performance pour prononcer un discours). Leur performance, diffusée dans Woodstock, 3 Days of Peace & Music notamment réalisé par un étudiant qui deviendra célèbre, Martin Scorsese, finit de les propulser au rang de superstars aux États-Unis.
Les Who participent en 1969 et en 1970 au Festival de l'île de Wight, devant un parterre estimé à 600 000 personnes.
Après cette tournée mondiale de promotion de l’album Tommy, les Who rentrent en Angleterre à la fin de l’année 1969, avec le désir de commercialiser un des lives filmés de la tournée. La très grande quantité des enregistrements et donc les heures d’écoutes qui s’annoncent rebutent le groupe. Ils décident donc de brûler les enregistrements (pour éviter les bootlegs) et programment deux concerts en 1970 : l’un à l’université de Leeds le 14 février et l’autre le jour suivant à Hull (Yorkshire de l'Est), dans le but de les publier. Des problèmes techniques avec la guitare basse évincent le concert de Hull. Le live à l’Université de Leeds (Live at Leeds) paru la même année est souvent considéré comme un des meilleurs albums live de tous les temps. Le groupe y interprète des singles, des reprises, des morceaux tirés des albums et la quasi-totalité de Tommy.

Il faut noter encore que fin 1972, l'entrepreneur Lou Reizner présente deux versions orchestrales de Tommy au Rainbow Theatre de Londres. Cette version est jouée par les Who, entourés d'invités prestigieux, le tout soutenu par le London Symphony Orchestra dirigé par David Measham. Ces concerts sont utilisés pour promouvoir la nouvelle version orchestrale en studio de Tommy, dirigée par Lou Reizner.
En concert et en studio, des rôles sont tenus par des stars de l'époque comme David Essex, Maggie Bell, Sandy Denny, Steve Winwood, Rod Stewart, Richie Havens, Ringo Starr. Pete Townshend jouera un peu de guitare, mais la musique est essentiellement orchestrale.
La version studio de Tommy parait dans un coffret luxueux, avec une pochette très travaillée, avec un flipper comme motif principal. D'ailleurs, cet emballage, conçu par Wilkes And Braun, reçoit le Grammy Award du meilleur packaging en 1974.
La version orchestrale est jouée en Australie en mars 1973, devant des milliers de spectateurs lors de concerts en plein air (le Myer Music Bowl de Melbourne et la Randwick Racecourse de Sydney). Keith Moon apparait épisodiquement pour jouer l'oncle Ernie, avec des stars locales comme Daryl Braithwaite (dans le rôle de Tommy), Billy Thorpe, Doug Parkinson, Wendy Saddington, Jim Keays, Grame Bell, Broderick Smith, Colleen Hewitt, Linda George, Ross Wilson, Bobby Bright et un orchestre complet.

Comme en 1989, le vingtième anniversaire de l'opéra-rock Tommy motive une tournée évènement aux États-Unis avec Simon Phillips derrière la batterie.

Mais Tommy est aussi une comédie musicale qui est jouée en moyenne tous les 5 ans à Brodway, depuis 1969. Il faudra attendre 1996 pour voir une nouvelle version avec entre autre à l'affiche Kim Wilde, jouant le rôle de la mère de Tommy, mais aussi un jeune garçon sourd et muet, le rôle principal étant attribué à Paul Keating, agé de 19 ans. Cette comédie musicale s'est jouée au "Shaftesbury Théâtre" à Londres de 1996 à 1997.

La genèse de Who's Next peut alors commencer avec un projet vaste et compliqué qui fut abandonné.
Cet album prend ses sources dans le projet Lifehouse, abandonné. Pour cette nouvelle vision, Townshend enregistrera d'ailleurs des bandes "démo" dans son studio personnel, jouant de tous les instruments. Curieusement, les démos s'avèreront extrêmement proches du résultat final : l'interprétation par tout le groupe. Townshend avait décrit ce projet comme un opéra-rock futuriste, enregistré en direct, mais constituant également la musique d'un film. Pour anecdote, le film devait être celui de Kubrick mais celui-ci ayant refusé, ils lui renverront l’ascenseur sur la pochette culte de l’album où l’ensemble du groupe pise sur un bloc de béton qui est une référence au monolithe de " 2001, L’Odyssée de L’Espace ". Mais ce concept se montra particulièrement impraticable à plusieurs niveaux. S'ensuivit une perte de confiance du groupe, ainsi qu'une querelle entre Pete Townshend et le manager Kit Lambert. Des années plus tard, Townshend avoua que l'échec du projet le mena au bord du suicide (lors d'une fête donnée par les Who dans un immeuble à dix étages, Townshend s'approcha de la fenêtre avec la ferme intention de sauter dehors avant d'être arrêté par un des fêtards) et de la dépression nerveuse.
Plusieurs pistes furent enregistrées à New York, mais le groupe revint en studio avec le producteur Glyn Johns avant de repartir à zéro. Bien que le projet Lifehouse ait été abandonné, des bribes de cette œuvre réapparurent sur ce qui allait être Who's Next. Un passage de Pure and Easy — chanson décrite par Townshend comme le pivot central de Lifehouse - réapparaît dans les lignes finales de The Song Is Over. Un concept initial de Lifehouse était de créer un synthétiseur capable de s'alimenter des données personnelles de membres du public pour créer des musiques1. Il a beaucoup été cru que ce sont les statistiques vitales de Meher Baba qui ont généré la piste joué par le synthétiseur dans Baba O'Riley.
Cependant, l'abandon du projet permit aux membres du groupe d'acquérir une certaine liberté, puisqu'ils purent se concentrer sur les morceaux individuels.
Bien que le projet initial de Townshend ait échoué, il continua de développer le concept, le revisitant dans plusieurs albums. De surcroît, les compositions de Pete Townshend destinées à Lifehouse et abandonnées pour Who's Next serviront à alimenter la discographie des Who jusqu'au décès de Keith Moon en 1978. Et là, bien évidemment, un nouveau carton avec ce spiccato façon Bach sous ecstasy qui fait l’ouverture devenue mythique, " Baba O'Riley ".

Suivit ainsi " Quadrophenia ". Cet un album du groupe britannique sort en 1973. C'est le second des opéras-rock du groupe, après Tommy, sorti quatre ans plus tôt (1969). Entièrement composé par Pete Townshend, Quadrophenia a été produit par les Who avec l'aide de Kit Lambert et de Glyn Johns. Il se classe 2e au Royaume-Uni (la première place était occupée par Pin Ups de David Bowie) et aux États-Unis (où le numéro 1 était Goodbye Yellow Brick Road d'Elton John). Toutefois, "Quadrophenia" ne marque pas autant les esprits que Tommy.
Ce double album raconte l'histoire d'un jeune mod nommé Jimmy. Tout au long de l'album, Jimmy parle de ses problèmes avec sa famille, ses amis et surtout de la difficulté à se trouver soi-même. L'action se déroule dans les années 1960, lors des émeutes entre bandes rivales (mods contre rockers).
L'album est marqué par une grande utilisation des synthétiseurs et une utilisation très importante des cuivres joués par John Entwistle, habituellement bassiste.
L'idée de Quadrophenia est venue aux alentours de mai 1972, lors des sessions entreprises par les Who pour créer le successeur de Who's Next. Pete Townshend voulait créer un mini-opéra appelé Rock Is Dead-Long Live Rock, qui aurait pour but d'incarner les quatre personnalités du groupe (à noter que la chanson Long Live Rock provient de ce projet disparu). Mais Townshend changea de direction, pour définir une histoire avec un personnage principal se rapprochant de celui de Tommy, mais qui personnaliserait également les quatre membres du groupe.
On peut également interpréter Quadrophenia comme une réponse à l'échec cuisant du Projet Lifehouse. Au lieu de créer un scénario qui ne serait jamais réalisé, Townshend a voulu faire une bande originale qui ne serait jamais associée à un film
Townshend a énormément composé pour cet album. Daltrey a dit que les quatre-vingt minutes de l'album provenaient d'environ quinze heures de musique. Le guitariste parle de cinquante chansons. L'album a été entièrement composé par lui; John Entwistle se concentra sur les arrangements.
Dès le départ, Townshend tenta d'utiliser la quadriphonie d'un point de vue créatif. Mais le mixage fut très douloureux; les membres du groupe, surtout Roger Daltrey exprimèrent leur mécontentement à propos du résultat final. Cette querelle persista jusqu'à la remasterisation de 1996.
Le récit couvre deux jours de la vie d'un dénommé Jimmy, un membre du courant mod dans l'Angleterre du milieu des années 1960. This story is set on a rock! (" Cette histoire se passe sur un rocher ! ") annonce le compositeur et guitariste Pete Townshend lors d'un concert, indiquant que l'opéra dépeint Jimmy en train de revoir les événements de la veille et de l'avant-veille qui l'ont mené à la situation morose dans laquelle il se retrouve à la fin de l'histoire. Le récit est difficile à déterminer à partir des seules paroles, mais devient plus clair grâce à une courte histoire, écrite également par Townshend et présente dans le livret de l'album, qui est racontée du point de vue de Jimmy à la première personne1.
La première moitié de l'opéra se compose de chansons qui font allusion aux frustrations et au sentiment d'insécurité qui dominent la vie de Jimmy : sa vie familiale, son travail, son psychothérapeute, et ses tentatives infructueuses de se créer une vie sociale (The Real Me). Au milieu de l'opéra (I've Had Enough), il est chassé de chez lui lorsque ses parents trouvent sa boîte de blues — des pilules bleues de drogue, peut-être des amphétamines (Cut My Hair). Perdu et n'ayant rien de mieux à faire, il prend une grosse dose de blues et monte dans le train de 5:15 à destination de la côte. À Brighton, il rencontre un ancien Ace Face (leader des mods) qu'il admire beaucoup, mais qui est devenu groom (Bell Boy) dans un hôtel proche… hôtel dont il avait brisé les carreaux deux ans plus tôt. Cette démonstration de courage lui avait valu l'admiration de nombreux mods à l'époque. Jimmy est dégoûté d'apprendre que la personne qu'il avait admirée s'est " vendue ".
Jimmy est alors inconsolable. Tous, de ses parents à sa petite amie, l'avaient déçu, mais il ne s'attendait pas à ce que le style de vie mod le laisse tomber. Ivre et désespéré, il vole un scooter et se rend sur un promontoire rocheux, où il s'effondre psychologiquement. N'ayant plus de raison de vivre, il trouve la rédemption dans la pluie tombante (Love, Reign o'er Me).
L'album est décomposé en quatre thèmes qui représentent quatre facettes de la personnalité du héros, le nom de Quadrophenia étant un mélange de schizophrenia (schizophrénie) et du préfixe latin quadro-, qui signifie quatre, mais fait aussi allusion à la quadriphonie (quadriphonic) qui apparaît à l'époque. Chacune des personnalités de Jimmy est associée à un membre du groupe.
Pour John Entwistle : A romantic, is it me for a moment? (Un romantique, est-ce moi un moment ?).
Pour Keith Moon : A bloody lunatic, I'll even carry your bags. (Un foutu lunatique, je porterais même vos bagages.)
Pour Roger Daltrey : A tough guy, an helpless dancer. (Un gars coriace, un danseur impuissant.)
Pour Pete Townshend : A beggar, an hypocrite, love, reign o'er me. (Un mendiant, un hypocrite, amour, règne sur moi.)
En plus de représenter un membre du groupe, les quatre descriptions font référence à quatre chansons-thèmes qui décrivent les personnalités de Jimmy dans l'opéra: Helpless Dancer, Bell Boy, Doctor Jimmy et Love, Reign o'er Me. Les quatre thèmes musicaux (ou leitmotivs comme les appelle Pete Townshend), sont mélangés ensemble dans la chanson-titre (reliant The Real Me et Cut My Hair); et dans l'avant-dernière piste, The Rock. Ces deux morceaux sont les pièces les plus complexes composées par Townshend pour les Who, combinant les quatre thèmes en un medley de six minutes. Les deux titres n'ont pas de début apparent ni de fin, commençant par un fade-in de la piste précédente, commençant par le thème de Bell Boy (celui de Moon). Ceci est suivi des thèmes d'Is It Me? (thème d'Entwistle), Helpless Dancer (thème de Daltrey) et Love, Reign o'er Me (thème de Townshend). Quadrophenia disparaît dans des effets sonores de pluie après la fin du thème Love, Reign o'er Me. The Rock se termine cependant par une combinaison des quatre thèmes, avec la suite d'accords de Bell Boy, Helpless Dancer comme mélodie, Is It Me? joué en lead par les guitares et les synthétiseurs, et le piano de Love, Reign o'er Me comme contre-mélodie. La chanson s'arrête brusquement sur un temps fort, suivi par le son du tonnerre, avant d'enchaîner sur Love, Reign o'er Me.
Cet album est souvent réputé, et ce à juste titre, pour être le plus complexe et technique des Who. Les chansons proposent de multiples variations rythmiques et mélodiques, des mesures parfois impaires, témoignant de la maturité et de l'expérience acquises par le groupe en matière de composition et d'enregistrement.
Les techniques de jeu de guitare sont diverses: on peut citer le finger-picking de I'm One, les accords brutaux et distordus de The Punk and the Godfather. Roger Daltrey a également gravé sur ce disque quelques-unes de ses meilleures parties de chant comme, par exemple, l'explosion lyrique de Love, Reign o'er Me. Keith Moon a fait à nouveau preuve de ses talents de batteur, imposant son style instable et excentrique, comme dans Bell Boy ou The Real Me. Mais aussi en reprochant, à raison, que la voix de Roger Daltray était trop en avant dans Tommy et que cela faisait trop diva pour être profond, chose que Townshend retiendra. Pourtant la contribution la plus importante à l'album est sans doute celle de John Entwistle. Il a composé ce qui restera comme une ligne de basse anthologique dans The Real Me. Il s'est également énormément investi dans les arrangements, préparant notamment de nombreuses parties de cuivres (sur 5:15 ou Helpless Dancer, entre autres exemples).
Les synthétiseurs sont omniprésents dans ce disque. On retrouve également une section à cordes dans les chansons The Dirty Jobs et Doctor Jimmy.
Il convient également de parler des quatre thèmes qui structurent l'ensemble. Ils sont conçus pour structurer l'ensemble de l'album, revenant plusieurs fois dans la narration. Celui de John Entwistle est nostalgique et émouvant; celui de Daltrey menaçant et fielleux; celui de Keith Moon grotesque et tragique; celui de Townshend grandiose et lyrique. L'idée de Townshend était que les quatre thèmes distincts se rejoignent à la fin de l'album, pour signifier le début de la rédemption du héros, Jimmy. Ceci se produit dans la chanson The Rock, composition sans doute la plus complexe de l'album.
Du point de vue du packaging, l'album présente une couverture soignée, représentant un jeune Mods sur son scooter. Son engin possède étrangement quatre rétroviseurs, chacun reflétant le visage d'un membre du groupe. Cette photographie a été prise par Graham Hughes. D'autre part, un livret de photos représentant différentes étapes de l'histoire a été fait par Ethan Russell.
Un film assez éloigné en sera tiré, il sera réalisé par de Franc Roddam et sortira en 1979. Il est célèbre pour rendre hommage aux Mods, engendré par les Beatles, qui ont su vaincre les Rockers, c’est-à-dire le Rock’n’Roll de papa, même si c’est le Rock qui emportera la mise. We are Mods ! Il révélera un mods blond dénommé Sting qui est en train de monter le groupe The Police.
Mais ce film est étrange car Tommy était repassé par là.

Ce sont toutes ces épreuves, ces doutes qui expliquent cet énorme pouvoir de sympathie et de respect qu'aux les fans envers leurs mentors.


Maintenant Tommy peut passer à la postérité dans le domaine cinématographique …




 
Live At The Isle Of Wight Festival: http://www.youtube.com/watch?v=aOUqRZkR8dE (Aperçu)



 



**** SUITE ****
IN MOVIE & IN MUSIC

Tout a débuté en 1974 !... Le producteur des Who, Robert Stigwood, prend les choses en main. Il avait déjà proposé un long scénario pour le cinéma à Townshend. Ce dernier avait refusé de peur qu’il ne les quitte pour Hollywood. L’histoire devait être très longue, se passer avec les 2 guerres mondiales et montrer l’impact chez les jeunes et bien sûre Townhsend devait faire la musique. Mais il sent que Tommy est fait pour la démesure comme le cinéma.

D’autre part, le réalisateur Ken Russell tombe sur la version orchestrale de Tommy et ai séduit. Il n’aime que la musique classique, pourtant il va apprendre aussi à aimer l’œuvre originale rock car il comprend son universalité. Il a envie de réaliser un film sur cet opéra car il comprend tout de suite l’immense potentiel à l’écoute. Russell est un réalisateur étrange et fascinant, surnommé le Fellini du Nord. Le film musical est un tropisme de la filmographie de Russell. Avant qu’il ne passe au cinéma de fiction, il réalisa au début des années 60 pour la BBC une flopée de documentaires sur, entre autres, Prokofiev, Bartók ou Debussy. Après The Music Lovers, biopic de l’auteur du Lac des cygnes avec Richard Chamberlain en tourmenté du sexe et Glenda Jackson, donc, que l’on voit finir à l’Hôpital Psy, dévorée par des aliénés lubriques à la langue bien pendue, Russell, en 1975, s’attaque à ce monument. Mais ses films Love et Les Diables, sont les 2 autres chef d’œuvres de sa carrière.
Plus il avançait dans la lecture du livret du disque, plus l’écriture de Tonwhend ressemblait à ses propres scripts. Et le sujet ressemblait à un de ses scénarios en particuliers, The Angels, sur les sectes qui n’avait pas été jugé assez commercial pour être financé. Oui, puisque le final de cet opéra-Rock se voulait contre les religions et le film se révélera plus que cela en étant contre le rock marketing, et annonçait déjà la mort du rock qui connaissait déjà des petites morts comme avec le glam. Alors ce film pouvait être un mélange aussi de ces 2 projets.

Ken Russell invite donc les membres du groupe dans sa demeure de Notting Hill. Ils ont commencé par écouter de la musique orchestrale, puis à parler musique, puis de la culture post-hippie et de ses valeurs comme la spiritualité, avant même de parler du projet cinéma. Pourtant Ken Russell avait déjà écrit le script avant de rencontrer les Who. Puis ils se sont vu, surtout avec Townshend, à 3 reprises pour finaliser le scénario mais Pete n’y a en fait que très peu participé. Le principe Hippie/ New Age faisait que Pete s’attendait à ce que son œuvre personnelle qui n’était pas marqué par le psychédélisme pouvait le devenir ou devenir autre avec et par Ken Russell. Comme la pop pour Townshend, le cinéma devait libérer les esprits. Townshend était en pleine confiance car il reconnaissait au réalisateur ses grandes qualités de cinéastes et appréciait particulièrement son grain de folie génial. Il étai pour lui le réalisateur parfait pour continuer son pop art.
Ken Russell note des nombreux trous dans le récit de Tonwshend pour en faire un " copier-coller " au cinéma. Par exemple, on ignorait l’origine de certains personnages comme le capitaine Walker et pourquoi il n’est jamais rentré à la maison. Il choisit de faire un prologue de 10 à 15 mn pour situer le contexte. Il note, aussi des lacunes, qu’il veut combler. Dans l’œuvre de Townshend, c’est l’amant qui est tué et le père et l’épouse qui survivent. Ce traumatisme à l’origine des handicaps de Tommy sont pour le réalisateur plus fort pour enfant si assiste à l’assassinat de son père qu’à celui d’un quasi-inconnu. Dans la relation que peut alors entretenir la mère et son amant avec Tommy ne peut être qu’ambivalente, parce que faussée depuis le départ. L’amant ne s’intéresse pas vraiment à Tommy et ce n’est pas parce qu’il a séduit sa mère que les liens doivent se resserrer. Elle, par contre, culpabilise dans la mesure où elle se sent en partie responsable de la mort de son mari. Ce qui lui perme de créer de façon encore plus ambigu un jeu attirance/répulsion, où se mêlent amour et culpabilité, qui n’existerai pas si c’est le père qui avait survécu. Les 2 versions co-existent mais c’est celle de Ken Russell qui s’est imposé majoritairement dans les esprits. Mais aussi des scènes de transitions nécessaires pour la compréhension visuelle et étoffer le récit, ce qui nécessitait de nouvelles chansons mais aussi des modifications, comme par exemple, dans les paroles de la chanson Sally Simpson Une Blue Rolls Royce (Rolls Royce bleue) est étrangement changée en une Black Rolls Royce (Rolls Royce noire). Les paroles de The Amazing Journey sont elles radicalement différentes. Des paroles sont rajoutées dans Pinball Wizard, et les références au flipper sont enlevées de Christmas.

Les nouvelles chansons écrites pour le film sont notamment Prologue 1945, Bernie's Holiday Camp, Champagne, Mother and Son, et T.V. Studio. En outre, seuls de brefs passages de Overture peuvent être entendus. En finissant son œuvre la plus technique " Quadrophenia ", bien sûre Tonwshend se sentait de tout écrire mais c’est Terry Rawlings, son monteur musique, qui va l’aider d’une part à rester dans l’esprit de Tommy et d’autre part de répondre aux contraintes du cinéma comme un chronomètre, d’autant qu’en ayant déjà travaillé pour Ken Russell il connaissait aussi ses attentes. Cet exercice de musique de film s’est révélé particulièrement éprouvant pour Tonwhshend et lui a fait promettre de ne plus écrire de musique de film. Il a ainsi refusé de faire la B.O. de Blade Runner. C’est surtout cette contrainte de la musique à la seconde près qui l’étouffe, mais aussi les demandes de Ken était très précises et s’est laissé quand même guider. De plus, Pete et Ken décident tout de suite qu’il faut d’autres musiciens à associer aux groupes, d’une part car Keith Moon n’étais pas très en forme et ne pouvait jouer que les connaissait déjà par cœur sinon il s’énervait tout de suit mais aussi que le groupe était épuisé entre le mixage de Quadro, les concerts et ce projet de film, et d’autre part cela permettait d’innover encore, de raviver les morceaux sans s’ennuyer. Alors puisque le fait de travailler avec des amis importe beaucoup à Pete, il fait rappliquer ses amis du groupe Faces, qu’il avait déjà dépanné, mais aussi les claviers de Chris Staiton et surtout de Nicky Hopkins qui a apporté une musique narrative qui correspondait parfaitement à Ken, comme sur " Christmas ".
L’enregistrement des chansons s’est étalé sur 3 mois avant de tourner la moindre image. Ken était à toutes les séances d’enregistrement. Pete bossait plusieurs jours pour une chanson ou plutôt nuits car tel était le rythme et l’exigence de ce compositeur hors normes.
Maintenant la réalisation pouvait commencer …

Contrairement à d'autres films basés sur des opéras-rock (comme The Wall de Pink Floyd), l'album n'est pas joué par-dessus le film ; les acteurs chantent les chansons eux aussi. Et le casting si compliqué pourtant devait dès le début pour Ken inclure les membres du groupe The Who eux-mêmes. Pete est inquiet sur l’ensemble du casting, qu’il juge trop glamour, trop busness, pas assez rock pour le film. Pete avait proposé Tiny Tim en as du flipper, Lou Reed pour la reince acid, voir même des rôles pour Bowie et Jagger.

Pour Mister " Extra Ball ", c’est Stevie Wonder qui est réclamé. Son manager de frère va refuser l’offre car l’imposer comme as du flipper qui aller d’une part perdre et finir évacuer par une foule blanche, alors qu’il est noir et aveugle, en plein contexte des émeutes de Watt, forcément cela paraissait une blague. Mais pour avoir Elton John, cela a été aussi difficile car il a d’abord refusé l’offre. David Essex ira même jusqu’à enregistrer sa version de " Pinball Wizard ". Mais c’est grâce à l’insistance de Stigwood et la promesse qu’il pourrait conserver les fameuses Doc Marteens géantes de son personnage, qu’il finit par accepter de coiffer sa couronne de champion.

Quand Robert Stigwood propose Tina Turner en Acid Queen, Ken n’en avait bien sûre jamais attendu parler avant, alors que Towshend était sûr cette fois-ci de son coup, mais dès qu’elle lui est apparue, le réalisateur n’a plus douté et même écouté ensuite toute sa carrière. Mais, Tina surprenait Ken, c’était indiscutable qu’elle était cette junky dealeuse de charme et a pris son rôle très à cœur, mais sans avoir à utiliser du LCD pour cette performance possédée dès que le " coupez " retentissait, elle redevenait immédiatement zen !

Pour Jack Nicholson, Ken Russell l’aimait beaucoup pour sa carrière avant, alors que Townshen ne le connaissait que pour sa performance dans " Vol au Dessus d’Un Nid De Coucou ", et étaient tous les 2 très heureux de pouvoir travailler avec lui. Mais il était très demandé et très cher. Il a fallut un coup de passe-passe de l’équipe et le génie de Jack pour que cela fonctionne. Le tournage tombait pile pendant le festival de Cannes où il était invité. Il a donc accepté de faire avant Cannes une escale en Angleterre pour tourner la scène. Et dès que l’avion s’est posé sur le bitume, tout s’est fait à la vitesse de la lumière. Il avait bien sur reçu la cassette avec sa chanson pour apprendre son rôle dans l’avion, et à la grande surprise de Pete méfiant au départ sur ses capacités vocales et dont Jack plaisante encore avec lui quand il se croise, une journée suffit pour l’enregistrement vocal et une autre pour le tournage. Et c’était bouclé pour arriver à Cannes dans les temps sans faire exploser le budget.

Pour le prédicateur, Eric Clapton, il traversait une période difficile dans sa vie privée, j’ai envie de dire encore une fois, mais cette fois-ci c’était pour le très triste décès de son fils et s’était retiré de la scène. Mais Pete l’a convaincu de passer sur le plateau pour voir comment cela se passait. Il adorait l’album et discutait souvent avec Pet de la musique du film. Et une nuit, il a pris une guitare et s’est joint aux autres. Il s’est fait happé par Tommy lui aussi et moins d’une semaine après il a donné son accord.


Pour le rôle de la mère de Tommy, Russell l’avait découvert dans le film ‘Bye, Bye Birdie " où ses charmes suédois l’avaient déjà envoutées. Ann-Magret a été révélée par Frank Capra dans " Milliardaire d’Un Jour " en 1961. Elle a sorti un album avec les musiciens d’Elvis Presley, " And Here She Is ". C’est comme cela que les Who la connaissaient. Mais on ne peut oublier sa performance dans le film " L’Amour en Quatrième Vitesse " et elle a té la partenaire féminine de Steeve McQueen dans " le kid de Cincinnati ". Elle était donc habituée à chanter, mais aussi à jouer la comédie et à danser aussi, quand son manager, Allan Carr, lui fit découvrir l’opéra-rock elle accepta tout de suite. Elle apprit les chansons pendant le trajet en avion entre les États-Unis et l’Angleterre. Elle a enregistré toutes les chansons de Townshend dans son studio en un temps record de 11 heures à la plus grande surprise et joie du musicien. Elle a aussi accepté toutes les transformations de son personnage pourtant difficile, qui se ferme puis s’ouvre entièrement abandonnant la superficialité protectrice pour se révéler une mère aimante. Sa scène incroyable ou une télévision lui déverse tout sur elle, dont du chocolat, de la mousse et des haricots Heinz (comme sur la pochette de l’album " Sell Out " des Who), a été possible grâce à un immense toboggan dont la vitesse de projection a été réglée au maximum par Russell. Elle fut la première surprise et jouant tout à l’instinct. Pourtant, après avoir explosé l’écran de la TV, acte revendicatif de l’instrument qui a tué le 7ème art voir l’Art tout court, en lui jetant une bouteille de champagne, la mousse ayant dissimulé les bris de verre, dans sa transe elle constata que tout est devenu brutalement rose. Elle fut tout de suite enroulée dans une couverture a été emmenée à l’hôpital d’urgence en hélicoptère. Entre sa tenue moulante, le maquillage qui avait dégouliné et toutes ses traces de flageolet, de chocolat et de mousse, le médecin indien qui dut s’occuper d’elle n’en croyait pas ses yeux. Elle en a gardé des cicatrises. Le lendemain, elle joua une scène où ses mains étaient cachées sous le bureau avant d’avoir 3 jours de repos bien mérités à la Barbade. En 1975, elle a reçu un Golden Globe Award pour sa prestation et fut nommée à l’Oscar de la meilleure actrice pour Tommy. Réputé pour son caractère de réalisateur difficile, elle se souvient pourtant d’un homme charmant, elle n’a assisté à aucune crise et le compare même à un ours tendre avec elle.

Pour le rôle du beau-père de Tommy, Ken Russel a choisit Oliver Reed (mort pendant le tournage de Gladiator de Ridley Scott) qu’il avait connu sur l’émission culturel Monitor et avait déjà tourné avec lui son sublime " Love " et son effrayant " Les Diables ". C’était un acteur qui pouvait être assez limité mais il était ciné génique pour le réalisateur. Pourtant il a fallu lui fournir une méthode de travail simplifiée qui était basé sur l’humeur pour lui et la patience pour les autres. Mais gentil avec tous et travailleur, il a pu s’imposer et sa performance a suffit pour incarner parfaitement le rôle de Don juan de camp de vacances à la petite semaine qu’on lui demande d’être. C’est plutôt Pete Townshend qui s’arrache les cheveux. Il a du lui faire chanter en studio vers par vers voir mot par mot pour arriver à en tirer quelque chose car c’était un pitoyable chanteur, faut dire aussi qu’il ne l’avait jamais été et n’en a jamais eu la prétention. Et à la grande surprise lors du tournage, il arrivait à sortir toutes les paroles d’un coup !

Pete ne voulait pas que le groupe joue dans le film car il ne voyait pas sa place. Surtout que Roger était trop âgé pour le rôle de Tommy. Mais c’était aussi évident car Roger en chantant Tommy se l’était complètement accaparé. On associe plus souvent une œuvre à son interprète qu’à son acteur.
A l’époque, le film semblait impossible, seul comptait que le groupe n’implose pas.
Dès le début, on prévient le réalisateur des risques de tourner avec des rock stars, réputer de manquer de ponctualité, de fiabilité, de tact et toujours prêtes à saccager les décors ou leur hôte, à tuer des gens ou à faire sauter des toilettes … Ce qui n’est pas faux, notamment avec les Who, mais parce que c’était leur film et qu’ils le tournaient pour eux-mêmes et non pour faire plaisir à un réalisateur, c’était le rêve de gosse de Pete Townshend qui est respecté et admiré par tous les membres du groupe, tout le monde s’est retrouvé autour du projet et a donné le meilleur de lui-même. Ken Russell se trouve même gâté par tant d’envies et d’enthousiasme, mais aussi de folie. Tommy se révèle même pour le réalisateur le tournage le plus facile de sa carrière.

La première semaine a été terrifiante pour Daltrey car il n’avait encore jamais enfilé le costume d’acteur. Puis il s’est mis puiser son rôle dans les paroles originales, il s’était aussi déjà approprié le rôle sur scène, il n’y avait donc pas vraiment besoin de lui expliquer chaque scène ou de le diriger, cela a été très instinctif. Et il y a même vite pris goût, il jouera ensuite dans plusieurs films dont " Liztomania " encore de Ken Russell et " Mc Vicar " en 1980, ou téléfilms ou séries et deviendra même producteur grâce à la compagnie The Who Film. Pourtant, il révèle que le tournage n’a pas été facile. Ken Russell poussait très fort ses acteurs comme dans la scène où l’oncle avec un jet d’eau pointe Tommy, c’est le réalisateur lui-même qui tient en fait un lance à incendie foudroyante qui est relié à un camion remplit entièrement. Daltrey sortira de cette journée couvert de bleus. Il s’est coupé et brulé à de nombreuses reprises tout au long du tournage. Ce film a été éprouvant pour lui car il était aussi torse nue la plus-part du temps. Une scène folle était celle du delta plane où juste habillé d’un jean, sans casque, il atterrit pieds nus dans les chardons. Pour cette scène, il n’est doublé que quand il saute de la tour. Au deuxième saut, il devait passer de 1.50 mètre à 3 mètres mais voilà qu’un air ascendant le projette à plus de 100 mètres ! Plus drôle, il lui a été très difficile de résister à sa mère dans le film, qui elle était complètement sous le charme de Nicholson, alors le fait de jouer un sourd et aveugle l’a un peu aidé pour oublier sa pulsion physique.
ABC lui a même décerné le prix de la star montante pour sa performance. Pourtant il déteste toujours sa performance et admire toujours le film.

Bien sûre que Keith Moon est admirable dans le rôle de l’oncle Ernie pédophile, on le voit jubiler et exploiter tout son humour noir légendaire. Keith suggère même certains des accessoires de sa valise diabolique. Seul lui pouvait le faire, mieux que n’importe quel acteur. Pourtant, il était anxieux pendant le tournage et très fragile à cause de toutes les drogues et l’alcool qu’il ingurgitait. Ce qui ne l’empêchait pas de de rester le " Moon The Loon " en multipliant ses blagues sur le plateau avec son comparse Oliver Reed. On passera les détails sur les nombreux sex-toys que Reed et Keith passaient de la Rolls à leur loge pour honorer les nombreuses demoiselles qu’on pouvait voir s’engouffrer tout au long de la journée, mais sans jamais vraiment les voir ressortir !

John Entwhistle, fidèle à sa réputation a été assez discret en jouant son propre rôle.

Pete Townshend lui aussi jouait son rôle mais, contrairement à ce qu’on peut imaginer il est peu intervenu sur le tournage. C’était la période où il buvait le plus de toute sa vie. Le plus dure était de se lever à 5 heures du mat pour les réunions matinales avec Ken. Après il attendait beaucoup mais vérifiait quand même que les play-back étaient acceptables. Ensuite, il s’en allait faire des concours de boissons avec les éclairagistes, qui sont selon lui des experts dans la discipline de descente de bière, et donc les concours étaient vains. Le record a été un seau à ¾ de Guinness sans haut le cœur pour un éclairagiste, tandis que pour lui un demi mais qui s’est suivit d’une immense et haute gerbe de vomit. Puis de 23h à 1h, Ken les réunissait pour examiner le planning du lendemain. Donc il ne dormait que 5 h par jour. Seul Ken tenait ce rythme.

Avec ce film, Ken Russel a été précurseur du style MTV, 8 ans avant la création de cette chaîne de télé. Il est très vite conscient que la musique colle à ses image, et en ressent un pouvoir incroyable et galvanisant, exactement comme quand il mettait en images ses compositeurs classiques qu’il admirait tant. Son plaisir a été intense et continu de " mettre des images magnifiques sur une musique sublime ". Il utilise pléthore d’images extraordinaires qui rend le film si singulier pour l’époque, avec un seul papier peint ou par la superposition d’images. Tout cela vient aussi de l’artiste de pop art qu’il a choisi comme chef décorateur, Paul Dufficey qui a su lui donner ce look si particulier. Cela se passait dans les années ’50 et Russel jubile de revisiter une époque, surtout qu’il ne l’avait pas encore traitée dans ses films. Mais comme toujours, il a le souci de retranscrire au mieux cette époque, même s’il en présente une vision un peu délirante. Il veut un style unique pour éviter qu’il se démode. C’est la femme de Ken Russell qui a fait les costumes, Shirley Russell, comme sur tous ses autres longs métrages, mais en étroite collaboration cette fois-ci avec Paul Dufficey. Les costumes se veulent pop, donc c’est du prêt-à-porter qui est utilisé en écumant les friperies.

Ce qui a remotivé Pete, c’est le mixage et la post production. Pourtant le travail va être une corvée sans nom car autant on peut dévier sur un enregistrement musical autant on ne peut point le faire quand il y a un scénario et une image. Encore une fois, les ho vont être à la pointe de la technologie en proposant la quadriphonie pour le cinéma, le système précurseur du 5.1 moderne. Ceci a été possible grâce à John Mosely, ingénieur en chef et actionnaire d’un studio d’enregistrement à Piccadilly : Command. Ce studio n’était pas reconnu pour sa pop car c’était un ancien studio de la BBC. Son atout majeur et qu’il possédait des consoles US. Pete connaissait la quadraphonie grâce à " Quadrophenia " pourtant ce n’était pas avec les mêmes marques et donc les mêmes models. C’est 4 voies à partir d’une seule, soi 2 voies arrière en plus qu’on peut unir en une seule pour créer un explosion sonore. Et puisque l’enregistrement était en multipiste, même s’il l’a su trop tard pour l’exploiter pleinement, c’était possible. Mais à cette époque c’était la guerre avec le Dolby Stéréo qui est un son stéréo optique, avec réduction de bruit pour le cinéma. Et ce Dolby s’est imposé car en 1 prise on pouvait le diffusait comme on le souhaitait mais aussi pouvait s’adapter avec les anciens systèmes. Tout a été monté sur les mythiques tables analogiques Neve, entre les 2 qui lui appartiennent et celle du studio. Cela restait complexe, surtout que le numérique apparaissait aussi. Tout cela donnera lieu un peu plus tard aux 6 pistes Dolby Stéréo, qu’on retrouve sur l’encodage des DVD. Ce qui a nécessité que les salles s’équipe du système pour pouvoir projeter Tommy, car ce n’était quasiment pas développé, donc beaucoup de copies ne comportaient que 3 pistes magnétiques. C’est pour cela que cette version proposée son coffret en son Blu Ray est la plus parfaite réalisable aujourd’hui à ses yeux. Il en devient contraint, pour tenter quand même de croiser sa femme, de travailler chez lui. Il ira jusqu’à l’épuisement en montant et en descendant sans cesse les étages pour faire les changements tellement le montage était complexe et encombrant. Ceci explique que le show qui a suivi à Madison Garden n’a pas été très bon, car en plus de la fatigue, de l’alcool, il faut associer le manque de communication pendant son travail solitaire avec les autres membres du groupe.

Le film a fait un tabac et est devenu culte même s’il a beaucoup divisé à sa sortie. Il a rapporté 60 millions de dollars alors que le prix du ticket était bien plus bas et que très peu de salle le distribuaient.

Pourtant il plaît beaucoup à Townshend notamment parce qu’il est très anglais.
Il oppose ceux né avant la guerre, les corbeaux et ceux né après la guerre les pinsons, aux couleurs plus vives et au passé moins lourds. Ce fossé par le traumatisme de la guerre en Angleterre. Et Ken a, à ses yeux, vraiment su réaliser une continuité historique, en sortant du contexte de la guerre pour tenter de réunir ces 2 types d’oiseaux, en suivant la naissance du rock avec la guitare électrique tout en représentant le chanteur populaire témoin de son temps. C’est une projection du mécontentement et des difficultés d’abord des jeunes gens de la classe ouvrière mais aussi des jeunes couples. Il fallait s’habituer à garder sa dignité tout en gagnant le respect, de se trouver une place dans la hiérarchie de la société sans compter sur l’armée, car toute la précédente génération avait servi dans l’armée.
Ken et Pete ont tenté et réussi à faire prendre conscience que cette histoire était en fait celle de Pete, son enfance, mais aussi celle de beaucoup d’anglais. Et c’est là que Pete a enfin compris pourquoi Tommy avait tant plu. Il a servi de miroir à toute une génération. Et ce côté anglais, baroque, comique rappelle un peu les vieilles comédies burlesques anglaises d’avant-guerre. C’est presque donc une parodie de la vie en Angleterre, voulue et assumée. Ce n’est pourtant pas pour lui outrancier, car ces camps de son enfance étaient encore plus fous. C’est donc bien la vision de la souffrance qui sépare ici ces 2 générations qui a surpris les 2 camps. Souffrir pendant la guerre, c’était correct. Ses parents en donnant un concert ont été victime d’une bombe et on du retirer des décombres de corps en morceaux sous les gravas. Alors quand Ken Russell montre, au début du film, ces danseuses en masques à gaz et cet ourson dans les décombres, on sent qu’on ne nous ment pas et que Ken en a été témoin. Ces enfants ont été retirés de leurs parents, mis à la campagne où les gens devaient s’en occuper mais eux aussi étaient dépassés et ne pouvaient pas bien s’occuper d’eux et de leurs " jeux interdits ". La mort était permanente et inévitable. Et puis après c’était la gratitude, tu es vivant, c’est la paix alors ne parle plus de la guerre. Donc la génération qui a suivi était quasiment condamnée à faire la fête dans une euphorie aveuglante. Et Ken a fait réaliser à Pete la vie avant et pendant la guerre, avec leurs aspects contradictoires et parfois schizophréniques. Donc Ken a réussi à placer, encore plusieurs années après Pete et définitivement, Tommy comme un reflet abstrait d’une génération concrète dans un contexte bien défini et résolument anglais. Et les américains ont du comprendre cette Angleterre pour comprendre ce film, qui leur est beaucoup plus accessible aujourd’hui. En France, c’était plus facile mais puisque les Français n’ont jamais véritablement pris le train du rock, s’étant arrêté au jazz, ils ont encore moins suivi les Who. Pourtant cela reste encore une œuvre un peu hermétique, bien plus que l’album, avec ses mystères qui sont proches d’une religion. Alors qu’elle divisait entre les enthousiastes et les perplexes, l’œuvre est rentrée dans le domaine du culte car déjà mieux comprise par le recul mais aussi par cette nostalgie dans une période où tout était possible, surtout les folies communautaires !
Aujourd’hui, le film s’élargit aussi au spectre plus large des responsabilités par rapport à la violence, la toxicomanie, la violence sexuelle sur mineur, le choix malheureux de certaines familles d’accueil. Les responsabilités sont montrés avec des tords partagés. Le film ne peut plus être vu que comme un film comique mais avec la notion même que l’on est tous responsable et victime à la fois. Et on ne grandit qu’en acceptant ces 2 entités dans son vécu si on veut pouvoir survivre, car la survie impose cela. Bien sûr cette survie est intrinsèque à cette société, même si elle se veut protéger tout le monde, et seules les raisons varient en fonction des époques. Survivre, c’est pouvoir vivre au quotidien avec dignité et respect de soi. C’est le syndrome de l’abandon qui est au cœur de l’œuvre et de la vie, dont on souffre tous chacun, pour des raisons différentes et dont Tommy répond à tous ces échos. La fracture et la violence sociale, où tout est mal mais notre culpabilité actuelle constante et croissante et pourtant ne reposant sur rien, remet encore Tommy dans cette actualité brulante. Les jeunes veulent être compris " regardez moi, sentez moi, touchez moi, sentez moi " !
Tommy est l’âme des Who, proche du blues, c’est en faisant confiance, on risque toujours de se faire abandonner et que le seul remède à cette peur passe par l’abandon. Cette menace de rejet par la société, par nos proches, ne trouve qu’une libération salvatrice dans la musique. La musique est devenue sans doute le seul lien social pur. La preuve en est que les populations pleurent plus leurs stars mourant que leurs politiques. Donc on ne peut point écouter les who, on les aime passionnément ou on passe son chemin, mais quel dommage devant passé devant tant d’humanité précieuse à tous ! Ils continuent à entretenir le flambeau tenu par les Beatles ou Mozart avant eux !
Et là, on rejoint son projet " Lifehouse " qui prévoyait Internet et cet isolement, avant même qu’il existe. Et oui, les Who sont encore et toujours modernistes et précurseurs, des guides spirituels modernes pour ceux qui veulent bien les écouter. La musique ne peut se concevoir comme une union, un partage, une danse, une liberté, une vie avec autrui pour vivre sa vie à son rythme, en acceptant les variations des autres pour une symphonie humaniste. C’est qui explique toute la structure complexe de l’écriture de la musique des Who avec ses changements de tempos. Et Pete a montré la voie, en aidant ceux qui nous entourent, on se trouve soi-même. Tommy est le condensé de cette évolution de la société et de soi.
Aujourd’hui, on sait que n’importe qui peut " librement " exprimer son avis, on n’est plus prisonnier du même monde aujourd’hui que dans Tommy, notamment grâce à Internet. Mais quel est l’impacte, la répercussion et le retour sur soi et les autres ? Et c’est ça que doit être la nouvelle œuvre des Who ! Bien sûre, entre temps nous avons perdu Keith Moon, le clown triste, John Entwistle, la force fragile, mais aussi Ken Russell, le fou flamboyant mais il nous reste Pete Townshend toujours ce cerveau en agitation qui s’est rapproché plus que jamais de Roger Daltray lors de la dernière sublime et incroyable tournée Quadrophenia pour tenter de nous sauver encore !
Bonne nouvelle, lorsqu’en avril 2010, Pete Towshend revend tous les droits de ses musiques, il annonce aussi sur son blog qu'il écrit un nouvel opéra-rock nommé " Floss ", sur la réalité virtuelle, prévu pour 2011, mais encore repoussé pour 2014 ou 2015 …


Si Tommy était une œuvre personnelle devenue chef d'œuvre universelle, l’opéra rock Quadrophenia ne serait-il pas une œuvre solidaire au groupe pour un chef d’œuvre artistique ?



 



 
Respect you 'cause Tommy: http://www.youtube.com/watch?v=ePiGVI2Hs-g

See You, Feel You, Touch You, Ear You To Be free : http://www.youtube.com/watch?v=6IVwkz-BQGc








 
 

8 commentaires:

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