En quoi le suicide et la crise suicidaire concernent-ils le médecin généraliste ?
Les différentes enquêtes en particulier les autopsies psychologiques indiquent qu'un nombre important de suicidants et de suicidés ont consulté un praticien dans les jours précédant le passage à l'acte : 60 à 70% ont consulté le mois précédent et 36 % la semaine précédente. L'augmentation de la fréquence des consultations est un signe d'alerte.
Selon Howland la dépression représente près de 20% des consultants en médecine générale.
Différents auteurs internationaux font état d'une sous-reconnaissance de la dépression et donc d'une non prise en charge de cette pathologie. Une dépression sur trois est reconnue par le médecin généraliste, dont 2 / 3 des dépressions graves.
Un quart des sujets suivis pour une ou plusieurs pathologies chroniques présente des idées suicidaires et 5% d'entre eux sont suicidants.
Le dépistage et la prise en charge de la dépression en médecine générale est efficace en terme de morbidité et de mortalité. L'étude de Gotland le prouve, .
Principaux résultats du programme de formation des médecins généralistes en île de Gotland deux ans après sa mis en place :
- diminution des suicides de 60 %
- consommation d'antidépresseurs en augmentation de 52 % sur l'île de Gotland, (augmentation de 17 % en Suède sur la même période)
- diminution de la prescription de benzodiazépines et autres neuroleptiques de 25% comparé à la moyenne suédoise
- diminution de 50% des consultations en psychiatrie
- diminution de 85 % des consultations pour état mélancolique
- diminution de 50 pour 100 des congés maladies dues à la dépression.
Une analyse coût / bénéfice de ce programme a également révélé une balance très fortement excédentaire en faveur du programme, avec une économie évaluée entre 17 et de 285 millions de couronnes pour un coût de 400 000 couronnes suédoises.
D'autres travaux internationaux confirment l'efficacité de la prise en charge de la dépression en médecine générale .
Il apparaît clairement que le médecin généraliste, médecin de premier recours, doit être totalement impliqué dans le dépistage, diagnostic et prise en charge de la dépression en association avec les tous les autres intervenants du champ sanitaire et social.. Cette prise en charge est efficace à condition de garder une vigilance constante dans le repérage des troubles dépressifs et des idées suicidaires .
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