Qui se suicide ?
Facteurs psychopathologiques
Selon les études internationales d’autopsie psychologiques , 90 % des suicidés présentaient des troubles mentaux avérés avant le geste.
La dépression et les troubles affectifs de l’humeur restent les troubles le plus fréquemment associés au suicide : 65% à 70% des patients qui se suicident présentent une dépression. Les autres diagnostics les plus souvent retrouvés sont les conduites addictives ( alcoolisme et toxicomanie) et les troubles anxieux.
Les antécédents personnels et / ou familiaux de suicide sont des facteurs importants !
Les tentatives de suicides concernent plutôt des sujets ayant un trouble de la personnalité ou vivant des situations de crise .
Les dépressions brèves récurrentes, l'état anxieux, le trouble panique ( 64% de ces sujets ont eu des idées suicidaires et 20% ont fait au cours de leur vie une tentative de suicide) et les attaques de panique, l'alcoolisme et la toxicomanie sont les autres facteurs de risque psychopathologiques rencontrés .
Les circonstances de " grand stress vital" telles les abus et agressions sexuelles favorisent les abus de toxiques et les conduites à risque.
L'existence d'une tentative de suicide est un facteur de risque de suicide réussi : 19 à 42% des suicidés ont au préalable effectué une tentative de suicide et 10% des suicidants décèdent par suicide dans les 10 ans suivant leur geste.
Les facteurs sociologiques :
- Les catégories socioprofessionnelles les moins qualifiés ont un taux de suicide plus élevé que les autres catégories.
- Le chômage, les difficultés économiques, la précarité, par les troubles anxieux ou dépressifs et par l’alcoolisme qu’ils génèrent, sont reconnus comme des facteurs importants.
- L'isolement affectif : célibataires, séparés, divorcés, veufs, échec sentimental, absence d’enfant, éloignement de la famille.
- L'isolement social : déracinement, migration, hospitalisation, perte des rapports humains, retraite.
- L'habitat socialement désorganisé.
- Etre de sexe masculin et avoir plus de 45 ans.
Indiscutablement il existe un groupe à risque, il s'agit des adolescents et adultes jeunes,.
Le geste est le plus souvent impulsif à l'adolescence : 55% des adolescents disent n'avoir jamais pensé au suicide avant le passage à l'acte.
La dépression est souvent masquée. Les jeunes suicidants sont plus souvent en mauvaise santé ou ont eu des pathologies organiques graves avec fréquentes hospitalisations. Ils se disent plus fatigués et ont des troubles du sommeil. Ils consomment plus de médicaments.
Fugues, conduites addictives et troubles des conduites alimentaires sont systématiquement retrouvés dans toutes les études.
La tentative de suicide est un geste souvent répété :
- 43% chez les sujets de tout âge,
- dans 60% des cas le délai entre 2 tentatives n'excède pas un an.
Toutes les situations de rupture familiale ou de difficultés familiales créent un risque : deuil, séparation, divorce, famille monoparentale, relations intra-familiales perturbées. L'isolement social et affectif ( rupture sentimentale chez l'adolescent ) joue un rôle défavorable.
On retrouve les mêmes facteurs de risques pour les tentatives que pour les suicidés.
Conclusion
Le suicide est le fait essentiellement des déprimés ( 60%) et schizophrènes ; l'anxiété , l'alcoolisme et la toxicomanie sont les autres principaux facteurs de risque. La tentative de suicide est le fait de sujets déprimés, anxieux, alcooliques, présentant des troubles de la personnalité. La dépression est donc le facteur de risque majeur. La comorbidité entre ces affections psychiatriques décrites d'une part, les toxicomanies et les troubles de la personnalité, en particulier chez les jeunes, d'autre part est une notion forte .
En fait, les caractéristiques sociales et médicales des suicidés et suicidants sont proches.
Le suicide et la tentative de suicide concernent toutes les catégories d'âge et les deux sexes.
La prédictibilité du risque suicidaire est incertaine. De nombreux auteurs s'accordent à dire
qu'il est impossible d'établir un portrait robot du sujet suicidaire.
Cependant ils s'accordent à reconnaître que le risque suicidaire est 7 fois plus élevé chez les sujets cumulant plus de trois des facteurs de risques par rapport aux sujets n'en présentant aucun.,
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