L'éfficacité du bouc émissaire est aussi tres repérable dans tout régime despotique ou tyrannique . Parce qu’aujourd’hui en France , le sport préféré du Président Sarkosy est de diviser son peuple en jouant sans cesse avec la méthode du bouc émissaire , j’écris pour denoncer la dangeureusité du jeu de ce scélérat !
Plus je lis René Girard et plus je trouve que sa vision colle à notre monde. En très simplifié sa thèse fondamentale est que les groupes humains gèrent leur violence naturelle, inévitable, nécessaire à la survie, par le recours à un objet qui sert d’exutoire: le bouc émissaire.
Cette notion de bouc émissaire est issue de la tradition juive. Le bouc est supposé porter sur lui tous les péchés d’Israël, et sa mise à banc produit un effet d'expiation, ou d’attribution du bien à ceux qui le condamnent.
Quand une foule hostile rejette un membre de sa communauté ou une communauté entière, cela signifie que cette foule s’attribue le bien et projette sur le membre rejeté le mal. En rejetant le «mal», on se place automatiquement du côté du «bien». Le bouc émissaire est quelqu’un à qui une communauté attribue la cause du mal. On rejette sur lui nos erreurs ou nos insuffisances et on lui en fait porter la responsabilité. Il est tellement plus simple, pour se sentir pur, de déclarer les autres impurs. Les juifs ont été collectivement le bouc émissaire des sociétés européennes pendant des siècles.
Le bouc émissaire doit payer, et en général il paie de sa vie, qu'il soit coupable ou innocent. C’est la méthode la plus sûre pour éliminer toute contestation de son rôle de «méchant», et pour éviter d’être soi-même mis en cause dans notre rôle de «gentils» ou de «purs». Peut importe de sacrifier un innocent. Un coupable est d'ailleurs en partie innocent: il n'est coupable que parce que nous avons des failles, mais il est innocent de nos failles. Il n'est de voir que le désir d'aggravation des lois répressives après chaque crime sexuel ou crime commis contre des enfants, et les marches blanches organisées dans ce dernier cas. Blanches comme la pureté que nous voulons nous-mêmes endosser pour colmater nos failles et dire bien haut: "Non, nous nous dédouanons de ce crime", laissant l'entièreté de la noirceur aux criminels. Il n'y a guère que pour certains infanticides maternels que la communauté dédouane la coupable, inventant une maladie de "déni de grossesse". Cette maladie réduit la responsabilité et donc l'horreur du crime, comme si la fonction maternelle devait être préservée qui qu'il advienne de l'opprobre du "mal". Quelqu'un fait le mal (tue) mais ce n'est pas de notre faute. L'auteur du crime ne peut donc servir de bouc émissaire.
Quand une foule hostile rejette un membre de sa communauté ou une communauté entière, cela signifie que cette foule s’attribue le bien et projette sur le membre rejeté le mal. En rejetant le «mal», on se place automatiquement du côté du «bien». Le bouc émissaire est quelqu’un à qui une communauté attribue la cause du mal. On rejette sur lui nos erreurs ou nos insuffisances et on lui en fait porter la responsabilité. Il est tellement plus simple, pour se sentir pur, de déclarer les autres impurs. Les juifs ont été collectivement le bouc émissaire des sociétés européennes pendant des siècles.
Le bouc émissaire doit payer, et en général il paie de sa vie, qu'il soit coupable ou innocent. C’est la méthode la plus sûre pour éliminer toute contestation de son rôle de «méchant», et pour éviter d’être soi-même mis en cause dans notre rôle de «gentils» ou de «purs». Peut importe de sacrifier un innocent. Un coupable est d'ailleurs en partie innocent: il n'est coupable que parce que nous avons des failles, mais il est innocent de nos failles. Il n'est de voir que le désir d'aggravation des lois répressives après chaque crime sexuel ou crime commis contre des enfants, et les marches blanches organisées dans ce dernier cas. Blanches comme la pureté que nous voulons nous-mêmes endosser pour colmater nos failles et dire bien haut: "Non, nous nous dédouanons de ce crime", laissant l'entièreté de la noirceur aux criminels. Il n'y a guère que pour certains infanticides maternels que la communauté dédouane la coupable, inventant une maladie de "déni de grossesse". Cette maladie réduit la responsabilité et donc l'horreur du crime, comme si la fonction maternelle devait être préservée qui qu'il advienne de l'opprobre du "mal". Quelqu'un fait le mal (tue) mais ce n'est pas de notre faute. L'auteur du crime ne peut donc servir de bouc émissaire.
Une communauté peut fabriquer des coupables. Sacrifier un vrai coupable n’a qu'une fonction libératrice limitée, car après tout c’est normal. Mais fabriquer un coupable dans le but de lui attribuer l'origine de nos maux active puissamment le moteur de l’expiation qui nous valide dans l'hypothèse que nous sommes portés par le "bien". Hitler l'avait bien compris.
Plutôt que de laisser une société être dévorée par sa violence, violence qui peut se tourner contre elle-même (la criminalité n'étant qu'une des formes de désir frustré qui génère une violence anti-sociale), il est plus économique de diriger la violence vers un objet et de trouver un responsable qui endosse le mauvais rôle et assume la punition.
Une origine de cette violence, selon Girard, est le désir mimétique, c’est-à-dire le fait vouloir ressembler à l'autre ou à défaut de désirer ce que l’autre possède et de s’en approprier pour être semblable à lui. Si votre voisin possède une voiture alors que vous n’avez qu’un scooter, l’envie de la voiture viendra très probablement. La grosseur de la voiture étant ensuite un signe de reconnaissance sociale, de puissance, et donc objet de désir et désir de ressemblance (qui ne préfère pas être puissant et autonome plutôt que faible et dépendant?).
L’envie a un autre nom: l’admiration. Dans l’admiration on attribue à l’autre des qualités d’être que l’on ne se sent pas posséder. Un chef de guerre provoque l’admiration par un fait d’arme plein de bravoure. Un Gandhi provoque aussi l'admiration par son engagement et sa philosophie. Ce faisant il prennent une forme d’ascendant sur ceux qui les admirent. Il sont des modèles à atteindre. Mais on ne peut pas «être» l’autre. L’admiration suppose presque inévitablement une forme d'impuissance personnelle en comparaison du modèle. Elle s’oriente alors vers l’envie de posséder les mêmes biens que lui. Quand c’est impossible l’admiration se transforme en haine, et l’on trouve peu à peu à l’idole des défauts qui en font un être méprisable. On lui attribue aussi nos propres malheurs. Le puissant n’est aimé que quand on peut l’utiliser pour se protéger, pour lui ressembler ou quand il nous gratifie d’un peu de sa puissance. Quand il ne nous gratifie plus assez de ses largesses (argent, considération, amitié) il devient un ennemi.
Le bouc émissaire se recrute principalement parmi les gens que l’on a admirés ou enviés. Notre impuissance à être eux en fait peu à peu des adversaires. Le modèle que l'on admire est forcément un jour un obstacle, à moins de perdre sa qualité de modèle. Mais s’il perd sa qualité de modèle il ne mérite plus notre admiration, et notre moteur de l'envie ne se met pas en route. Quel que soit le besoin que certains peuvent avoir d’être un héros (besoin de reconnaissance, de se prouver sa valeur, de revanche, de coller à un mythe, d'obtenir du pouvoir, etc), ils ont tout pour devenir des boucs émissaires s’ils persistent à alimenter ce besoin. Certains espèrent s'affarnchir du sort peu enviable du bouc et demeurer à jamais objets d'admiration et détenteurs de puissance. Mais être un bouc émissaire et réussir à démonter le mécanisme de victimation n’est pas si facile. Le mythe s’y oppose. Or la victime innocente rejoint le mythe et s'en alimente en même temps qu'elle l'alimente. Le mythe nous dépossède de nous-mêmes. Quel pouvoir avons-nous alors sur notre propre destin? Où est notre liberté dans ce processus? On peut bien sûr éviter de devenir bouc émissaire. Mais d'une part cela se passe malgré nous, et d'autre part si l'on y parvenait, aux prix de quelles contorsions et compromissions faudrait-il le payer?
Plutôt que de laisser une société être dévorée par sa violence, violence qui peut se tourner contre elle-même (la criminalité n'étant qu'une des formes de désir frustré qui génère une violence anti-sociale), il est plus économique de diriger la violence vers un objet et de trouver un responsable qui endosse le mauvais rôle et assume la punition.
Une origine de cette violence, selon Girard, est le désir mimétique, c’est-à-dire le fait vouloir ressembler à l'autre ou à défaut de désirer ce que l’autre possède et de s’en approprier pour être semblable à lui. Si votre voisin possède une voiture alors que vous n’avez qu’un scooter, l’envie de la voiture viendra très probablement. La grosseur de la voiture étant ensuite un signe de reconnaissance sociale, de puissance, et donc objet de désir et désir de ressemblance (qui ne préfère pas être puissant et autonome plutôt que faible et dépendant?).
L’envie a un autre nom: l’admiration. Dans l’admiration on attribue à l’autre des qualités d’être que l’on ne se sent pas posséder. Un chef de guerre provoque l’admiration par un fait d’arme plein de bravoure. Un Gandhi provoque aussi l'admiration par son engagement et sa philosophie. Ce faisant il prennent une forme d’ascendant sur ceux qui les admirent. Il sont des modèles à atteindre. Mais on ne peut pas «être» l’autre. L’admiration suppose presque inévitablement une forme d'impuissance personnelle en comparaison du modèle. Elle s’oriente alors vers l’envie de posséder les mêmes biens que lui. Quand c’est impossible l’admiration se transforme en haine, et l’on trouve peu à peu à l’idole des défauts qui en font un être méprisable. On lui attribue aussi nos propres malheurs. Le puissant n’est aimé que quand on peut l’utiliser pour se protéger, pour lui ressembler ou quand il nous gratifie d’un peu de sa puissance. Quand il ne nous gratifie plus assez de ses largesses (argent, considération, amitié) il devient un ennemi.
Le bouc émissaire se recrute principalement parmi les gens que l’on a admirés ou enviés. Notre impuissance à être eux en fait peu à peu des adversaires. Le modèle que l'on admire est forcément un jour un obstacle, à moins de perdre sa qualité de modèle. Mais s’il perd sa qualité de modèle il ne mérite plus notre admiration, et notre moteur de l'envie ne se met pas en route. Quel que soit le besoin que certains peuvent avoir d’être un héros (besoin de reconnaissance, de se prouver sa valeur, de revanche, de coller à un mythe, d'obtenir du pouvoir, etc), ils ont tout pour devenir des boucs émissaires s’ils persistent à alimenter ce besoin. Certains espèrent s'affarnchir du sort peu enviable du bouc et demeurer à jamais objets d'admiration et détenteurs de puissance. Mais être un bouc émissaire et réussir à démonter le mécanisme de victimation n’est pas si facile. Le mythe s’y oppose. Or la victime innocente rejoint le mythe et s'en alimente en même temps qu'elle l'alimente. Le mythe nous dépossède de nous-mêmes. Quel pouvoir avons-nous alors sur notre propre destin? Où est notre liberté dans ce processus? On peut bien sûr éviter de devenir bouc émissaire. Mais d'une part cela se passe malgré nous, et d'autre part si l'on y parvenait, aux prix de quelles contorsions et compromissions faudrait-il le payer?
Toutefois dans notre société actuel , la mimétisation n’est plus forcément la source de « la bouc-émissairisation » puisque l’on assiste au transfert de responsabilité des dirigeants incompétents sur les catégories défavorisées , en clair sur le salarié chomeur , sur le fonctionnaire , ou bien encore sur l’immigré . Et c’est là où le bas blesse : le bouc émissaire qui aurait dû etre naturellement désigné à la crise actuelle (le président Sarkosy corrompu et incompétent) a trouvé une parade : il « se lave les mains » sur les petites gens sans défense déjà bien accablés par la crise ! Il faut le dire : on est à la frontiere de l’indécence , de l’intolérable tant ce président n’a pas de honte ni de foi ni de loi pour accuser et montrer du doigt publiquement (et c’est là la gravité du drame tant il me rappelle les écrits et les paroles de Hithler devant une foule de gens inconscients ) .
Et il semblerait aujourd'hui qu'il se passe les même évenements dans beaucoup d'autres pays d'Europe ...
Nous allons y revenir .
Dans le christianisme, le personnage de Jésus est typique du mécanisme mimétique et victimaire décrit par René Girard. Il devient bouc émissaire mais en survivant à la crucifixion (selon la croyance chrétienne) il défait le mythe, qui ne peut s’accomplir normalement. La victime rejetée devient le guide d’un nouveau comportement, où l’expiation collective grâce au bouc émissaire ne fonctionne plus.
Pourtant notre société produit encore des boucs émissaires. Mais elle développe simultanément, et de manière inverse, un culte de la victime, cela peut-être depuis que Jésus, "l'agneau de Dieu", a fait de la victime sacrificielle un accablement pour le monde et non plus une catharsis ou une possibilité d'expiation et de libération. Ce culte n’est que l’envers du binôme bourreau-victime. La simultanéité des deux productions conduit à une confusion majeure des valeurs, dont notre époque est représentative. On pourrait presque dire que malgré la régression de l'influence de la religion, notre époque est plus chrétienne que jamais.
Les puissants d’aujourd’hui sont toujours admirés, toujours détestés, toujours jalousés. Mais s’ils deviennent victimes ils induisent la production de nouveaux puissants car nulle société ne peut fonctionner sur les traces de la victime. Etre victime ne peut être qu’un statut temporaire, pas une norme générale.
Un autre aspect de ce désir de ressemblance, ce désir mimétique, est qu’il fonctionne forcément avec une différence. La différence entre deux puissants est nécessaire pour que l’un envie ou admire l’autre. Les puissants pouvant être des chefs politiques comme des chefs d’ateliers ou un grand frère: le même mécanisme se reproduit à tous niveaux. Si deux individus ont le même niveau de puissance ou de richesse, le moteur d’évolution de la société se grippe. L’indifférenciation sera tôt ou tard confrontée à une nouvelle violence (à cause d'un nouveau désir car le désir est inhérent à l'humain) dont on ne connaît pas la nature donc les ravages possibles. La différenciation est une condition de développement du vivant (comme la différenciation sexuelle, pas exemple). Elle sert aussi à préserver un ordre social où la violence est canalisée. De la nécessaire différenciation à l'inégalité, le pas est souvent franchi, alors que les deux notions ne sont pourtant pas du même ordre. Mais l'indifférenciation est-elle viable socialement? Une société égalitariste tiendrait-elle la longueur alors que les êtres sont différents en talents, capacités, désirs? Et l'inégalité est-elle obligatoirement cause de domination et d'oppression?
La thèse de Girard semble laisser entendre qu’une société égalitaire produirait tôt ou tard une violence inconnue et par là incontrôlable. Dans l'indifférenciation, la dynamique si puissante du désir et de l’envie, qu’il rattache à la nature humaine, n’aurait plus de cadre pour s’exprimer.
Mais, ayant identifié cette dynamique mimétique comme source de violence injuste (le bouc émissaire), n'est-il pas souhaitable de la désamorcer? Et si oui, comment? Désamorcer cette dynamique suppose une démarche personnelle de soustraction au mécanisme de l’envie, de l’admiration, de la jalousie et du reproche. Commencer donc par refus d'admirer ou d'être admiré.
Une telle démarche est-elle possible individuellement, sans une validation collective du constat d’épuisement du désir mimétique, de l'envie, et de l'inévitable jalousie qui s'en suit (épuisement qui nécessite la présence de l'autre pour être réel et vérifiable)? S’il faut une validation collective, sur quelle base et dans quel cadre peut-elle se faire pour remplacer le rôle des religions, qui avaient cette fonction, mais aujourd’hui devenues obsolètes dans leurs rites et croyances cosmogoniques?
Une telle démarche est-elle possible individuellement, sans une validation collective du constat d’épuisement du désir mimétique, de l'envie, et de l'inévitable jalousie qui s'en suit (épuisement qui nécessite la présence de l'autre pour être réel et vérifiable)? S’il faut une validation collective, sur quelle base et dans quel cadre peut-elle se faire pour remplacer le rôle des religions, qui avaient cette fonction, mais aujourd’hui devenues obsolètes dans leurs rites et croyances cosmogoniques?
La réflexion sur les thèses de René Girard amène des clés à la fois dans la lecture de la société et dans la lecture de mon propre itinéraire. Ce qui me convient bien car je ne puis imaginer une transformation sociale sans que l'individu soit lui-même objet d'une transformation préalable. Je crois plus à la société formée par les individus regroupés et responsables de ce qui les habite qu'à l'individu formaté par la société et donc irresponsable. L'individu responsable n'est plus ni bourreau ni victime. Un chemin qui bouscule la plupart des rapports humains et des mécanismes relationnels.
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