" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

samedi 26 novembre 2011

Trop facile de se laver les mains sur un bouc émissaire plutôt que d'avouer ses responsabilités , Mr le président !

La France crève depuis trente ans d'un excès de lois mais pour aboutir finallement à rien . Dernièrement, sous l'impulsion des entreprises du CAC40 jamais rassasiées qu'il faut sans cesse gaver , un texte destiné à limiter les droits des salariés à la greve et au repos maladie a été mis à l'étude. Ce sera forcément un texte injuste comme seul notre pays en a le secret.

D'une part, il consacre encore et toujours la mainmise du privé sur l’Etat Providence et son dépeçage . D'autre part, il tend à stigmatiser une catégorie de la population, le salarié , pour en faire un bouc émissaire bien commode en ces temps troublés de crise. Plutôt que de se pencher sur les problèmes réels du pays, il est bien plus commode de trouver des responsables facilement haïssables , le salarié chomeur , ou bien encore le fonctionnaire ou encore l’immigré .
Mais la révolution  pour le droit à la dignité arrive à petit pas et se fera contre les privilégiés qui n’ont de cesse d’abuser jamais satisfait !

D'origine religieuse, l'expression bouc émissaire désigne en langage courant la personne qui est désignée par un groupe comme devant endosser un comportement social que ce groupe souhaite évacuer. Cette personne est alors exclue du groupe, au sens propre ou figuré, parfois punie, ou condamnée.La personne choisie ne l'est pas forcément pour avoir partagé ce comportement, elle peut être une victime expiatoire choisie pour d'autres raisons du fonctionnement du groupe.
Le phénomène du bouc émissaire est un phénomène collectif. C’est la réponse inconsciente (René Girard utilise le terme de « méconnaissance ») d’une communauté à la violence endémique que ses propres membres ont générée au travers des rivalités .

Le phénomène du bouc émissaire est la loi du « tous contre un ». Il a pour fonction d’exclure la violence interne à la société (endémique) vers l’extérieur de cette société. Pour que ce phénomène soit effectif, il faut :

- que la mise en œuvre du rituel du bouc émissaire reste cachée,
- que la violence résultante de cet acte n’entraîne pas une escalade de violence, d’où la nécessité d’un « typage » des victimes (elles ne sont pas choisies au hasard). C’est le principe de moindre violence
, en ce sens la figure de l’ouvrier est parfaite puisqu'on peut le transformer aisément en abruti , fainéant , sous-homme , surtout dans un pays ou l'accumulation de richesse sur le dos du peuple est érigée en religion.
- que les individus soient persuadés de la culpabilité du bouc émissaire. Et nos amis journalistes s'emploient parfaitement à relayer des informations erronées en plus colporté par le gouvernement lui-même concernant le chomeur qui n’a rien envi de branler ,
- et (dans une moindre mesure) que les victimes soient persuadées d’être coupables. Et l'attitude du salarié licencié montre bien qu'en France le chomeur se sent coupable.

Le problème de ce mécanisme régulateur de la violence est son caractère temporaire. En effet, la violence endémique générée par la rumeur se fait tôt ou tard ressentir. L’on a recours alors à un nouveau bouc émissaire : c’est alors le tour du fonctionnaire ou de l’arabe d’etre le bouc émissaire du président Sarkosy !

Pour René Girard, le bouc émissaire est le mécanisme collectif permettant à une société de survivre à la violence générée par la rumeur colportée par des membres gouvernants ou influant . Le bouc émissaire désigne aussi l’individu, nécessairement coupable pour ses accusateurs mais innocent du point de vue de la « vérité », par lequel le groupe, en s’unissant uniformément contre lui, va retrouver une paix éphémère.Si l’on adopte cette analyse sociologique, on peut admettre que les français en prenant les "chomeurs ou le fonctionnaire ou l’arabe » comme boucs émissaires, connaitront un répit par rapport aux véritables causes de leur problèmes :
- le fait que certains triment pour nourrir sa famille et prennent des risques tandis que d'autres (les patrons et les actionnaires !) en profitent grassement.
- le fait que tous soient finalement persuadés que le progrès envisageable soit d'exploiter au max le travailleur tout en vivant toujours et encore mieux pour les riches !
... mais tôt ou tard ... Conduiront à un moment ou à un autre à une révolution , une guerre civile ou pire à la montée du fascisme …






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