Les Chinois sont réticents à l'idée de "prêter à ceux qui jouissent du luxe et du bien-être sur le dos de leur peuple" !
Le peuple chinois, lui, est franchement sceptique. Sur Sina Weibo , l'équivalent local de Twitter , le commentateur Hong Songbing lance : "Faire un don pour les handicapés est bon mais prêter à ceux qui jouissent du luxe et du bien-être en exploitant leur peuple est stupide !"
Les Chinois sentent que "l'argent ne fera pas changer d'avis l'Europe" sur ce sujet, constate M. Xie, selon qui Pékin juge dangereux de se mêler aux querelles politiques du Vieux Continent . Les chinois se rendent compte que le probleme européen est beaucoup plus grave qu’on ne le dit : une nouvelle lutte de classe est en train de naitre en Europe , aux USA et dans les pays capitalistes et les chinois ne veulent pas se mêler de ce probleme interne européen .
D'autant plus que la Chine subit ses propres maux : la croissance ralentit légèrement, une partie des prêts souscrits par les divers gouvernements locaux pour lancer des projets d'infrastructures face à la crise ne pourra pas être honorée à temps. Quant aux médias du pays, ils se font l'écho des fuites de patrons endettés dans la ville côtière de Wenzhou. Autant de sujets intérieurs incitant à la frilosité internationale.
L'opinion branchée sur Internet s'est saisie d'un débat longtemps réservé aux technocrates de la capitale. En juillet déjà, les Chinois avaient observé avec inquiétude les discussions sur la levée du plafond d'endettement public aux Etats-Unis. Ils avaient réalisé que la valeur des avoirs de leur pays était suspendue à des questions de politique intérieure américaine.
"La prise de conscience populaire est récente mais elle grimpe", note Ding Chun , directeur du centre d'études européennes de l'université de Fudan à Shanghaï. Selon lui, les Chinois ne comprennent pas pourquoi ils devraient soutenir des pays européens où le revenu par habitant est supérieur au leur : "Pour eux, c'est le pauvre qui est supplié de sauver le riche !"
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