S’il est une chose que la crise grecque a contribué à révéler, c’est l’absurdité désormais totale des institutions européennes et leur éloignement des réalités. Nous en sommes arrivés à un point où ces institutions sont tellement isolées dans leurs délires technocratiques qu’elles nous emmènent droit au désastre sur de nombreux points. Les Etats soumis à ces errements s’enfoncent dans des désordres sans fin, vers de phénomènes de dislocation sans retour, vers les conflits et la délinquance massive. Les apprentis sorciers de Bruxelles sont au bord d’un Tchernobyl économique en Europe.
Le serpent veut nous étouffer !
Dans leur froideur reptilienne, les technocrates européens essaient de " suggérer " que le référendum organisé dans l’urgence serait incompatible avec leurs recommandations, explique le porte-parole du secrétaire général du Conseil de l'Europe : " Le fait que le délai soit si court pose un problème majeur, d'autant plus qu'il s'agit de questions complexes. Nous préconisons un délai d'au moins deux semaines. ". Alors que des délégations européennes permanentes et renforcées surveillent la Grèce sur place depuis des années, le Conseil estime : " il n'y a pas de possibilité d'avoir une observation internationale ".
Où est la démocratie ?
Par ailleurs, le président Juncker interpelle directement le peuple grec par Twitter interposé pour expliquer qu’il faut voter oui, mais cette mesure est normale pour le Conseil européen. Le contraste entre ces deux démarches suffit à lui seul à démontrer à quelles absurdités technocratiques nous sommes parvenus. L’Europe prétend expliquer au peuple grec ce qu’il faut faire pour se soumettre totalement à la rapacité sans fin de la finance internationale, prête à envoyer un pays à la mort, pour quelques années de revenus. Cette loi financière est elle même absurde puisqu’elle privilégie un revenu financier à court terme et sans suite au détriment du soutien à une économie long terme basée sur des activités réellement créatrices de valeur.
On demande à la Grèce de se couper un bras pour manger quelques jours !
Ainsi que l’a démontré Patrick Artus, chef économiste de Natixis, l’approbation de la solution des créanciers européens ne résoudrait rien. Bien pire, elle aurait pour simple effet d’obtenir un an de silence sur le problème grec, et de trouver la Grèce dans un état encore pire dans un an, avec les restes de son économie précipités dans un chaos sans retour.
L’absurdité technocratique européenne atteint une zone extrême de dangerosité bien connue dans les dictatures sud américaines formées par les Friedman boys, l’effondrement de l’ancienne URSS avec ses technocrates du Gosplan, les soubresauts actuels du Mexique, ou ceux à venir de la Chine.
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