Le FMI se fout de nous, en voici la preuve :
Comme vous avez pu le remarquer, j’ai un défaut : J’ai de la mémoire. Et j’ai un autre défaut… j’aime partager mes " souvenirs " avec le plus grand nombre…
Bref, il y a deux ans, le FMI paradait en expliquant qu’effectivement ils étaient très gentils au FMI, et que si les Grecs étaient malheureux à cause des politiques d’austérité demandées ils étaient vraiment navrés, et que même qu’ils reconnaissaient qu’ils avaient fait tout plein d’erreurs de calcul et que l’austérité ne servait à rien pour régler la crise grecque… Je le pense mais ça, tout le monde s’en fiche ; en revanche quand le FMI dit lui-même que l’austérité ne sert à rien, ce qui est logique, cela devrait avoir du poids.
Oui, en gros, retenez ce principe mathématique de base. Si vous avez un PIB de 100 avec une dette de 100, donc qui équivaut suivez-moi bien (même les distraits du fonds de la classe) à… 100 % du PIB, si la dette reste constante (elle n’augmente même pas) à 100 mais que le PIB, lui, baisse à 95 en raison d’une récession de 5 % liée à la politique d’austérité, le ratio dette sur PIB augmente et se dégrade alors que la dette, elle, est restée identique.
Au bout de 4 à 5 ans de récession, c’est ce que le FMI en 2013 avait dû reconnaître en se faisant passer pour des gentils qui avaient fait des erreurs de calcul.
Je cite un article du Monde de l’époque avec évidemment le lien allant avec afin que vous puissiez vérifier de vos " yeux vus " !
Le Monde en 2013 sur l’erreur du FMI…
" En janvier, le grand macroéconomiste Olivier Blanchard a reconnu que le FMI s’était trompé au sujet de la Grèce. Ce n’est pas la première fois que l’efficacité de la stratégie imposée à la Grèce est remise en cause. Il y a en effet quelques mois, Olivier Blanchard déjà, Christine Lagarde, l’ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn, mais aussi l’économiste de l’OCDE Reza Lahidji avaient déjà exprimé leurs réserves, mais c’est la dernière en date qui a provoqué des réactions.
Ainsi, un certain effort de décryptage est-il nécessaire, pour comprendre l’inertie systématique mais aussi les réactions anormalement tardives face aux mises en garde proférées contre les effets négatifs des mémorandums. Je pense ici à cette occasion tombée du ciel, le mea culpa du FMI, que le gouvernement grec a laissé filer sans chercher à l’exploiter. Et de l’autre côté, l’étranger qui s’efforce, à l’aide d’arguments peu convaincants, d’éluder la question. Autrement dit, le directoire de l’Union européenne (UE) soutient la politique erronée d’austérité au lieu de la corriger.
Il est fort probable que si les haut-placés au FMI ont tant tardé à reconnaître leur erreur, c’est parce qu’ils ont conscience que la dette grecque n’est pas viable. Je rappelle ici que d’après la bibliographie existante sur ce sujet, toute dette qui dépasse 90 % du PIB est considérée comme non gérable. Et on espère que la dette grecque qui, malgré l’alchimie électorale de juin 2012, a été décidée viable devrait dans le meilleur des cas être d’à peu près 124 % du PIB en 2022. Dans de telles conditions, l’aveu officiel d’Olivier Blanchard n’est rien d’autre qu’une exhortation à l’abandon immédiat de cette malheureuse stratégie imposée à la Grèce. "
Arrêt sur image : " une dette à 90 % du PIB n’est pas soutenable "… Énorme fou rire… La France est à 95 % !
Oui, c’est la petite ligne du dessus que je vous ai mis en gras dans le texte… Hahahaha, en 2013, alors que la France n’était pas à 90 %, on considérait que 90 % c’était vraiment le bout du bout… Je pense qu’aujourd’hui on soutiendrait un point de vue légèrement différent… Mais bon, c’est un autre débat, c’est juste que les vieux articles sont pleins de trésors cachés et qu’une perle peut en cacher une autre.
Toujours dans Le Monde mais d’aujourd’hui… le FMI accuse la Commission européenne de faiblesse à l’égard de la Grèce…
Évidemment, toujours pour aller vérifier de vos " yeux vus ", vous avez le lien en bas de page. Non, je ne délire pas.
" À la veille d’un (nouvel) Eurogroupe décisif sur la Grèce, mercredi 24 juin, censé être enfin le lieu de l’accord entre Athènes et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE) et Commission européenne –, ces derniers continuaient à discuter ferme, mardi 23 juin, sur les propositions de réformes grecques. Et à… se diviser.
Car si au sein de la Commission européenne on considère que " les Grecs sont allés au maximum de ce qu’ils pouvaient faire comme concessions ", le FMI on trouve l’institution européenne trop clémente vis-à-vis d’Athènes et on demande davantage d’efforts au gouvernement d’Alexis Tsipras. Ce qui faisait dire, mardi matin, à une source proche des discussions à Bruxelles, en parlant du FMI : " Ils n’aident pas. "
Car si au sein de la Commission européenne on considère que " les Grecs sont allés au maximum de ce qu’ils pouvaient faire comme concessions ", le FMI on trouve l’institution européenne trop clémente vis-à-vis d’Athènes et on demande davantage d’efforts au gouvernement d’Alexis Tsipras. Ce qui faisait dire, mardi matin, à une source proche des discussions à Bruxelles, en parlant du FMI : " Ils n’aident pas. "
Hooooooo, c’est qu’au FMI, ils ne seraient pas gentils alors ? Pourtant, Christine Lagarde disait en 2013 que l’on était trop dur avec la Grèce… Et que fait-elle aujourd’hui avec la Grèce qui a donc une dette sur PIB de plus de 175 % au moment où nous parlons tellement son PIB s’est effondré ? Eh bien elle veut encore plus d’austérité en Grèce pour être sûre que le PIB de la Grèce baisse encore et que le ratio dette sur PIB augmente… Et puis dans deux ans, elle dira " hooo zut, moi y’en n’a pas fait essprès "…
Je vous laisse lire la totalité de cet article si le cœur vous en dit…
On va sauver la Grèce et sa dette va encore grossir, et il faudra sauver à nouveau la Grèce dans quelques mois…
Alors a priori, on va avoir un accord d’après les dernières rumeurs… Un accord aussi bidon que tous les accords de la dernière chance (à chaque fois c’est un sommet décisif ou de la dernière chance), on aura des communiqués de victoire, on aura de belles poignées de mains et des mamamouchis à l’air de ravis de la crèche, et pourtant, comme d’habitude, on n’aura rien réglé car pour régler les choses, c’est assez simple : il faut annuler la dette grecque au moins à 50 %… et là, la Grèce peut s’en sortir.
Il suffit donc de transférer l’ensemble de ces 50 % détenus actuellement par les États et en partie par la BCE vers la BCE qui n’aura qu’à racheter tous ces titres grecs (environ 150 à 200 milliards d’euros) et les annuler tout simplement par création monétaire. Ce serait simple, élégant et humain… Le problème c’est que si on le fait pour la Grèce, pourquoi ne le ferait-on pas pour l’Espagne, le Portugal, l’Italie ou même la France ? En voilà une question qu’elle est bonne !
En attendant, on vous fera raquer et payer jusqu’à la fin des temps ou presque, que la dette soit légitime ou pas, et n’oubliez pas que même si la propagande officielle vous explique que les Grecs sont des salops, nous allons vite, avec nos 95 % de dette sur PIB, nous sentir nous aussi un peu Grecs… Il faut dire que cela fait des décennies que vous vous gavez tous de pensions de retraites plantureuses, de dépenses sociales somptueuses, de frais médicaux éhontés, d’avantages acquis monumentaux et que vous ne payez pas les impôts suffisants pour couvrir les coûts… Alors vous aussi, comme les Grecs, vous deviendrez vite des salops qu’il faut tondre et la presse allemande, qui le fait déjà, pourra se déchaîner contre ces horribles Français qui dépensent plus qu’ils ne gagnent.
En clair, si le FMI se fout ostensiblement de votre gueule, il n’est tout de même pas le seul…
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