Le Bloody Sunday de 1972 ,
Un témoin civil,une mère de famille de 6 enfants,raconte :
« Une manifestation pacifique.
Des incidents ont lieu.
Bénins, des gamins jettent des pierres sur les barrages britanniques au cri de "Brits out" (les Angliches dehors).
Le major britannique en charge de l'opération tente de contrôler la situation, en se limitant aux canons à eau et lacrymogènes.
Mais bientôt les paras vont agir de leur propre chef, et tirer à balles réelles.
Bénins, des gamins jettent des pierres sur les barrages britanniques au cri de "Brits out" (les Angliches dehors).
Le major britannique en charge de l'opération tente de contrôler la situation, en se limitant aux canons à eau et lacrymogènes.
Mais bientôt les paras vont agir de leur propre chef, et tirer à balles réelles.
On relèvera treize morts au soir de ce dimanche... »
Petit rappel historique : le « bloody Sunday » c’est la journée du 30 Janvier 1972 et les événements dramatiques qui ont leu ce jour là à Derry en Irlande du Nord. Ce jour là, la NICRA (Northern Ireland civil Rights Association), une association catholique de défense des droits civiques oraganisait une manifestation de protestation contre une mesure prise peu de temps avant et qui autorisait l’arrestation et l’incarcération sans jugement. La manifestation a mal tourné et a été réprimée par l’Armée britannique, quatorze civils furent tués.
Comprendre comment la situation a pu dégénérer :
Je vais éssayé de vous depeindre une image assez objective des faits, sans prendre délibérément et surtout injustement parti pour l’un ou pour l’autre des camps. Même si les soldats de l’Armée britannique avaient été reconnus innocents par leur gouvernement au départ, la réalité historique semble être qu’il ne s’agissait pas de légitime défense ni d’un massacre délibéré mais plutôt d’un drame où tout a dérapé.
Derry un comté de cette Irlande du Nord, berceau d'un long conflit entre républicains et unionistes. Nous sommes à la veille du dimanche 30 janvier 1972. Ivan Cooper s'occupe des derniers préparatifs pour la manifestation du lendemain. Ian Cooper est député, ou plutôt membre du parlement suivant le vocable local, et leader du mouvement des droits civiques, bien que protestant.
Il entend rétablir dans l'Ulster un état de droit, par des manifestations non-violentes, inspirées de Gandhi et Luther King. Il a un rêve, un futur où protestants et catholiques pourront s'aimer librement.
Et prépare pour le dimanche 30 janvier une marche pacifique vers l'hôtel de ville de Londonderry.
Il entend rétablir dans l'Ulster un état de droit, par des manifestations non-violentes, inspirées de Gandhi et Luther King. Il a un rêve, un futur où protestants et catholiques pourront s'aimer librement.
Et prépare pour le dimanche 30 janvier une marche pacifique vers l'hôtel de ville de Londonderry.
L'objectif de cette marche pacifiste est d'obtenir les droits civiques, l'égalité entre les catholiques et les protestants dans ce bout de Grande-Bretagne au nord de l'île d'Irlande. Il cherche absolument à éviter toute violence avec les forces de l'ordre, calmant les membres de l'IRA, tentant même de négocier avec les autorités unionistes pour garantir le calme, en changeant entre autres le trajet de la marche. Face à lui, ou plutôt en parallèle, les préparatifs des forces de l'ordre principalement des parachutistes. Un général est même venu sur place pour faire passer le message de fermeté voulu par Londres : il faut prendre le maximum de « perturbateurs », les plus violents selon leurs dires. Le général Ford ne l'entend pas ainsi.Las des provocations des activistes proches de l'IRA, il veut profiter de cette manifestation pour en arrêter les leaders.Il a interdit tout rassemblement, et entend faire respecter son oukase en déployant les parachutistes.Parachutistes chauffés à blanc, ayant déjà perdus quelques uns des leurs suite aux tirs de l'IRA, et bien décidés à venger leurs morts...
Cooper ne peut annuler la manifestation.Il perdrait la face, et accepterait les brimades britanniques.Il renforce son service d'ordre, demande à l'IRA de rester à l'écart et change son itinéraire afin de minimiser le risque d'affrontement.
On peut alors deviner l'issue de cette journée tellement les points de vues sont opposés et inconciliables. Et malheureusement, l'irréparable va arriver quand le cortège change de parcours, comme prévu pour éviter le contact avec l'armée. C'est alors que les jeunes les plus « remontés » refusent de changer de direction et choisissent d'aller au contact des barrages. Dans le même temps, les parachutistes se montrent sur leurs positions. Le cocktail est explosif : la tension monte encore d'un cran. Et en contradiction avec les ordres du quartier général, les parachutistes chargent la manifestation, répliquant aux jets de pierre par des tirs d'armes.
C'est alors que tout dérape réellement. Les balles fusent dans tous les sens : les victimes civiles tombent indifféremment, jeunes, vieux, hommes, femmes. On a vraiment le sentiment que les paras ont le goût du sang, plus du tout conscients de leurs actes : les rafales partent alors qu'aucun coup de feu n'est tiré dans les rangs des manifestants. Les soldats les plus « sensés » se laissent entraîner par le groupe. Le bilan sera tragique et sanglant : 13 morts et 14 blessés par balle, tous dans les rangs des civils. Même après le cessez-le-feu, la manipulation continue avec des officiers annonçant seulement un ou deux morts, et surtout envoyant leurs hommes à la recherche, en vain, d'armes dans les rangs civils, armes qui auraient alors pu justifier la fusillade. La manipulation ira même jusqu'à cacher des explosifs sur le cadavre d'un jeune pour justifier une intervention « anti-terroriste ». D'ailleurs, l'enquête qui suivra mettra hors de cause les forces de l'ordre ; certains militaires seront même décorés par la reine ! En revanche, ce jour-là, le mouvement des droits civiques était mort tandis que l'IRA voyait ses rangs grossir et le conflit se radicalisait pour de nombreuses années, basculant dans une véritable guerre civile… Cette journée resterait gravée dans les mémoires comme le « Bloody Sunday ».
Ce jour de 1972 vit donc l'armée britannique tirer sur une foule irlandaise désarmée. Le souvenir du massacre reste dans les mémoires irlandaises, et l'IRA s'est nourrie des rancoeurs ainsi créées.
L’évènement est fort :
Certes, au premier abord, il pourrait paraître un peu lointain et annodin : une douzaine de morts il y a une trentaine d'années . Pourquoi s'y intéresser spécialement ?
A cause évidemment des circonstances de leur mort, des civils tués par balles dans une démocratie à deux heures de vol de Paris !
Et voir ainsi une armée européenne se livrer à des exactions que l'on croyait réservées au fin fond de l'Afrique ne peut manquer de toucher.
Et que cela peut tout aussi bien arrivé à nouveau aujourd’hui chez nous en France,en Grece,au Portugal,…quand on constate le zele de nos gouvernants et politiciens :ils embauchent à tout va dans la police,leur achetent des équipements et véhicules dernier cri,les forment (et les déforment) à la technique des combats de rue …comme si ils savaient qu’un jour cela finira mal en Europe,en France,en Grece,… à force d’appauvrir les peuples.
Quand les gens en auront marre de se serrer la ceinture…
Quand le peuple n’aura plus de quoi se nourrir et nourrir leur famille…
Alors le pire sera à craindre…
un nouveau Sunday Bloody Sunday dans toute l’Europe cette fois.
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