" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

vendredi 3 juin 2011

Incapable de dormir …de toute la nuit, tant je me suis senti inspiré

Incapable de dormir …de toute la nuit, tant je me suis senti inspiré. Des pans entiers de mon histoire me sont revenus, clairs, précis, nombreux, cohérents. J’ai dû me relever, écrire, plusieurs pages. J’ai là de bonnes notes. Il reste encore du mystère. Mais je me sens bien, et j’espère maintenant dormir, et profiter, demain, en après-midi, du soleil annoncé en ce printemps 2011.

Voilà ce qui a déclenché cette nuit l’intense activité cérébrale. Et à relire mes lignes, à sentir la petite paix intérieure qui m’habite maintenant, cette nuit blanche ne fut pas inutile; au contraire, ce fut, dans la quiétude de la nuit noire, l’émergence d’une lumière particulièrement prononcée.

Une psychanalyse ne s’achève jamais. Ma sœur vit toujours, en moi, par delà la mort, qu’elle a tant voulu libérer de toute forme de déni — renfermement des mourants, espoir de vie éternelle. Une psychanalyse, j’imagine, ne s’achève jamais qu’avec la mort. En attendant l’issue fatale, qu’on sent venir, j’imagine, la psychanalyse assure la vie, une vie meilleure, plus libre, plus saine, plus révolutionnaire, et plus terre-à-terre.

J’ai été triste toute la journée. Je suis à ce point vidé que je ne me sens pas capable d’écrire – ce qui devrait sagement m’amener à ne pas le faire. Et pourtant… Ça crie et ça hurle à l’intérieur de moi. Expression que j’utilise souvent… questions …
et mes sentiments : de tout cet amour inutile, qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ? Mais rien à faire, je cherche toujours à grimper l’Everest, comme si tout en haut, peut-être…
Ça crie et ça hurle, comme peut crier et hurler un tout petit enfant, de deux, trois ou quatre ans, parce qu’il a faim, qu’il souffre ou qu’il a peur.
Je fais ces jours-ci des cauchemars à répétition. En fait, dès que je me sens en danger, je fais des cauchemars. Et je me sens, en ce moment, en très grand danger.
La peur m’étouffe quand les cauchemards  m’approchent, me parlent. Je n’entends que des bribes de radotage, des phrases incomplètes, comme s’il s’agissait d’une langue archaïque, secrète, à la fois doucereuse et menaçante, mais qui avaient des intentions délibérées, dangereuses. Une sorte de créole hystérique et en transe, pour initiés. Je deviens vulnérable, victime potentielle pour n’importe quel abus, et je me dépersonnalise, je deviens littéralement anonyme. Et c’est en dormant, en rêvant par la suite, que j’expérimente la peur panique. L’apprentissage réussit, le rêve fait son travail. Le lendemain, j’ai peur pour rien, et à dire vrai, j’ai peur à mort, sans savoir pourquoi. Je n’ai pas de mots pour la dire, cette terreur, pas d’images rationnelles pour la raconter. J’ai des rêves, des cauchemars qui m’agressent dès que la résistance, pendant laquelle je « refuse » intuitivement de dormir, s’épuise et baisse la garde...L’insomnie est une métaphore de la vie éternelle, une réponse à la stratégie de l’inconscient sans âge, mais qui est toujours là, présent, parfois tapi dans un recoin du cerveau, écrasé par un tranquillisant, mais toujours prêt à rebondir, à secouer violemment le rêveur, comme un tapis poussiéreux qu’on malmène pour le vidanger de ce qu’il cache, débris d’usure et de mort, parasites invisibles, souvenirs suspects des personnes qui lui ont marché dessus...


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