" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

vendredi 10 juin 2011

Instinctivement l’homme est porté à agir en satisfaisant en priorité ses intérêts et les besoins de son corps et de sa sensibilité !

 L’homme … avec un grand H …
 L’homme est-il un être moral par nature ?
 Si l’on entend par « nature » l’ensemble des caractères innés de l’homme, l’homme n’est pas un être moral par nature. Cependant c’est l’exercice de la moralité qui permet à l’homme d’atteindre la condition humaine.

Les avis sont partagés !
Kant s’oppose à la fois à Thomas Hobbes pour qui l’homme est mauvais par nature et à Jean-Jacques Rousseau pour qui l’homme est naturellement bon. Pour Kant, l’homme n’est ni mauvais, ni bon par nature.

 Kant s’interroge sur la nature de l’homme. Il se propose de résoudre la question des origines de la morale chez l’homme. En effet si l’homme est pour Kant ni bon, ni mauvais par nature, nous verrons qu’il possède en lui la capacité de devenir un être moral. Ainsi Kant évoque la nature paradoxale de l’homme pour ensuite faire preuve d’optimisme en affirmant que, même si nous observons le mal autour de nous, le destin de l’humanité est de se réaliser dans la moralité.
La thèse de Kant : Philosophe des Lumières, il pensait que le progrès des sciences et des techniques ne pourrait que conduire au bonheur et au progrès moral de l’humanité. Aujourd’hui, face aux catastrophes qui ont marqué l’histoire du XX° siècle et le début du XXI° siecle, je me demande si au contraire, le destin de l’humanité n’est pas plutôt dans la destruction et la barbarie.
On peut donc opposer à la vision humaniste de Kant les catastrophes humaines et technologiques – les camps d’exterminations de la seconde guerre mondiale, les génocides perpétrés au XX° siècle, la bombe atomique lâchée sur Hiroshima, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la catastrophe écologique et environnementale due au réchauffement de la planète du fait de la production de gaz à effet de serre…

L’homme est-il un être moral par nature ? Est-il spontanément bon ou mauvais ? Le sens moral est-il inné en l’homme ?
Kant s’adresse  au public éclairé de son époque qui suit la polémique opposant les thèses de Jean-Jacques Rousseau et de Thomas Hobbes. En effet pour J.J Rousseau l’homme est spontanément bon et témoigne de la pitié lorsqu’il voit son semblable souffrir. Par contre pour Hobbes l’homme est naturellement mauvais vis-à-vis de son semblable : il est «un loup pour l’homme». Uniquement préoccupé par la satisfaction de ses besoins et de ses intérêts, l’homme est prêt à tout pour les satisfaire, au détriment de ses congénères si cela est nécessaire. L’enjeu de cette polémique est important car de la conception (bonne ou mauvaise) de la nature de l’homme, découle pour chacun de ces auteurs, une conception de l’Etat et du pouvoir politique et je pense vraiment qu’il est important de trancher dans cette polémique tant le fonctionnement de notre société en depend . Pour Hobbes les hommes sont incapables de se gouverner par eux-mêmes et ne peuvent que se soumettre à l’autorité d’un despote, alors que pour Rousseau, même si la société tend à corrompre la nature originaire de l’homme, le corps social aspire fondamentalement à l’autonomie et à la liberté politique. Toutefois  Kant, tout en critiquant l’insuffisance de la conception de Rousseau, partage avec celui-ci l’idée d’une émancipation de l’humanité dans la réalisation de la liberté. Dans cette conception, l’éducation de l’homme occupe une place centrale.

Aussi Kant répond en affirmant, à la fois contre Rousseau et Hobbes, que l’homme n’est à son origine ni bon ni mauvais, « car l’homme par nature n’est pas du tout un être moral ». L’origine peut être considérée ici en deux sens, selon que l’on se place sur le plan de l’individu ou de l’espèce humaine dans son ensemble. « L’origine » désigne d’une part l’origine de chaque individu, la naissance ; d’autre part, elle désigne l’origine de l’humanité. Quoi qu’il en soit, Kant considère l’humanité ou la condition humaine comme le produit d’un développement individuel et comme le produit d’une évolution historique par lequel l’homme quitte progressivement le stade « sensible » dans lequel il est uniquement porté à satisfaire passivement les besoins de sa sensibilité pour s’élever au stade « moral » où l’homme se réalisera comme une volonté qui choisit , comme une liberté.

Que l’homme ne soit pas spontanément un être moral tient à la définition même de la moralité. En effet, pour Kant, l’attitude morale consiste à agir selon la raison en comprenant la signification du devoir et de la loi. Celui qui agit bien ne se contente pas d’obéir à la règle ou à la loi. S’il obéit c’est parce qu’il comprend le pourquoi et la légitimité de la règle ou de la loi. Il choisit donc volontairement d’obéir. Il n’est pas contraint. La loi ou le devoir ne sont donc pas incompatibles avec l’exercice de sa liberté. Donc dans une certaine mesure  Kant ne fait que reprendre la thèse de Rousseau selon laquelle la liberté consiste dans l’obéissance à la règle que l’on se donne. Cette compréhension et ce choix nécessitent la faculté de juger, autrement dit la faculté d’user de sa raison avec discernement. Or cette faculté de juger , l’homme ne peut l’acquérir que par l’instruction ,  l’éducation et l’information (internet). Elle ne lui est pas immédiatement donnée.Kant reprend les thèses de Rousseau en matière d’éducation. Etymologiquement éduquer, vient du latin educere, conduire hors de. L’éducation vise à conduire l’homme hors de la condition animale pour l’amener à la condition humaine, où il se réalise comme un être moral, libre et responsable. De même si l’on se place sur le plan due l’histoire de l’humanité, les réalisations de la raison humaine (les connaissances scientifiques, les techniques, le droit) ne peuvent que conduire l’espèce humaine sur la voie du progrès technique, économique et social, réalisant ainsi les conditions d’une vie meilleure pour tous les hommes ( ce que Kant désigne sous l’expression « paix perpétuelle »).

Si l’homme n’est ni bon ni mauvais à l’origine, cela tient à sa nature duale. L’homme est double : Comme l’animal il possède un corps et une sensibilité dont il subit les inclinations et les penchants. C’est-à-dire qu’instinctivement l’homme est porté à agir en satisfaisant en priorité ses intérêts et les besoins de son corps et de sa sensibilité. Pour Kant de tels penchants conduisent l’homme au vice dans le sens où ils maintiennent l’homme du côté de l’animalité. Mais l’homme possède aussi une faculté que ne possède pas l’animal, la raison qui va porter l’homme à satisfaire des besoins qui sont à l’opposé de ceux du corps : il s’agit ici du désir de connaître le vrai, de chercher le bien, besoins spirituels dont la satisfaction nécessite que l’on dépasse les intérêts de la sensibilité. Mais, comme le remarquait un siècle plus tôt Descartes, dans la mesure où l’homme n’est pas spontanément porté vers le vrai, le bien, le juste, l’acquisition de la moralité va demander à l’homme un effort « contre nature ». Ce n’est que par la pratique et en exerçant une contrainte sur lui-même, sur sa nature sensible soumise aux passions du corps, que l’homme pourra donc devenir vertueux. Pour Kant l’innocence ne suffit pas à définir l’attitude morale. En effet la moralité suppose d’agir conformément à la raison et de choisir délibérément le bien. L’enfant innocent qui ne connaît ni le bien ni le mal n’est pas un être moral, comme le serait un être dépourvu de passion qui n’aurait pas à choisir de lutter contre les appétits de son corps.
 Kant reprend à nouveau une thèse de Rousseau selon laquelle le développement de la culture et de la civilisation tendent à corrompre la nature de l’homme en créant de faux besoins comme le goût du luxe, des honneurs, du pouvoir, en suscitant l’envie et la jalousie. Mais pour Kant l’humanité ne peut se développer que dans la culture qui est le produit de la raison humaine. Car tel est le destin de l’espèce humaine : sortir de l’animalité pour s’élever à la condition humaine et, loin de la nécessité et du besoin, réaliser sur terre la paix et le règne de la liberté. Kant est un philosophe des Lumières. Bien qu’il observe autour de lui le jeu des égoïsmes et la misère de la condition humaine, il est convaincu que le progrès des sciences et des techniques conduiront au bonheur matériel et moral de l’humanité.Peut etre grace à internet et les blogs ?N'en pressent-t-on pas les prémices d'une nouvelle ére morale avec les révolutions islamiques qui ont trouvées leur légitimité grace à facebook et à stephane Hessel pour l'Espagne ?
(perso : n'est-ce pas mon oncle ?)



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