" Mes amis , réveillons-nous . Assez d'injustices ! " L'Abbé Pierre

vendredi 3 juin 2011

L’Église porte le Message, mais il arrive parfois, souvent, que le Message se voile les yeux pour ne pas voir le messager


Et dire qu'on disait de Napoléon, de Bokassa 1er, qu'ils étaient ridicules dans de pareils costumes !

Je sais, je sais qu’il vaudrait mieux parler d’autre chose que de s’en prendre au vieillard réactionnaire qui commande en ce moment aux destinées de l’Eglise. Ça serait d’autant plus pertinent de l’ignorer que je suis incroyant ! ou du moins je ne sais plus vraiment…
Mais le fait est que Benoit XVI dérape sérieusement, encore une fois. Comment Sa Sainteté peut-elle, en 2010, et après avoir présenté des excuses formelles, et démis de leurs fonctions sacerdotales un certain nombre de prêtres, titrés ou pas, comment donc le Saint Père ( le saint Père ! ) peut-il dénoncer les opérations policières belges, faites au nom de quelques 500 victimes potentielles de pédophiles à soutane, de charlatans consacrés, victimes qui ont droit à la justice même si plusieurs d’entre eux ont maintenant 60 ou même 70 ans. Faut-il que l’Allemagne demande un droit prioritaire quand il s’agit de traque aux nazis ? Benoit XVI le fait sans scrupule, lui, et demande qu’il y ait une justice parallèle en Belgique, ( et ailleurs dans le monde, ) une justice qui tienne compte des procédures voulues et décidées préalablement par le Vatican.

The Pope « said justice must take its course, but also asserted the right of the Catholic Church to investigate clerical abuse alongside civil law enforcement authorities. » Incroyable. Illisible, faut s’y reprendre à deux ou trois fois pour être sûr de qu'on a lu. Il a bel et bien dit ça.

Faut-il rappeler au Pape que personne n’est au-dessus de la Loi ? Faut-il lui rappeler que Jésus disait lui-même qu’il « fallait rendre à César ce qui est à César », entre autres le droit de César – de l’État moderne, démocratique, - d’exercer une justice commune à tous ?

Non seulement la dénonciation sévère, violente du Pape discrédite une Église déjà passablement amochée par les temps qui courent ; mais elle révèle cruellement à quel point cette Église se positionne à droite, comme les autres grandes confessions religieuses du reste, et que faute de surveillance adéquate, elle réclamera plus qu’une justice parallèle, elle réclamera, comme d’autres, une soumission du droit civil à la loi religieuse. Un effroyable, et un tragique danger.

Henri Guillemin, catholique jusqu’au bout, et très croyant, disait pourtant avoir honte de l’Église, et là-dessus, je le cite de mémoire : « L’Église porte le Message, mais il arrive parfois, souvent, que le Message se voile les yeux pour ne pas voir le messager. »




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