Le site de la NASA a publié il y a quelques temps cette extraordinaire photo de l’étoile Rigel, cinquante cinq mille fois plus brillante que notre soleil, une étoile tellement gigantesque et lumineuse qu’elle éclaire une nébuleuse qui s’étale non loin de là, à quelques années-lumière. Extraordinaire travail de la création physique de l’univers, beauté dévoreuse, insatiable de ce qu’elle attire vers elle, tellement belle qu’on pourrait croire la fresque faite de toute éternité.
Et Dieu vit que cela était bon. Qu’il était bon qu’un accident physique ait provoqué le big bang. Qu’un déchaînement électrochimique ait provoqué, sur notre minuscule agrégat, la cellule, l’organisation complexe, l’évolution, la vie. Sait-on seulement si ce hasard n’est que d’ici, et que nous soyons seuls dans l’univers, dotés de cette étrangeté biophysique qu’est la conscience, le regard et l’émerveillement ?
La vie est née du chaos. Elle en souffre encore, au point, parfois, de douter d’elle-même et de ses chances réelles de survie. Cette nuit, la conscience, seule, aléatoire, toujours un peu folle de ce qu’elle ne cesse d’apprendre, sait qu’il y a dix mille, cent mille morts, et peut-être cent mille, des millions de douleurs et de déchirements dans cette guerre déchus, anéantis par l’entropie du monde qui ne sait ni si cela est beau, ni si cela est bon.
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