Henri Guillemin écrivait superbement bien. Et s’il demeure vrai que je ne partage toujours pas l’analyse qu’il a faite de Napoléon, je n’en demeure pas moins admiratif de l’écrivain, de sa pensée, de son engagement, et de son mépris des Installés – nous dirions, aujourd’hui, des cadres supérieurs avec boni ! En 1977, lui-même résumait ainsi son oeuvre: «Derrière tous mes livres et tous mes exposés, il y a une préoccupation métaphysique qui est évidente. Je n'ai pas cessé de croire, et je croirai de plus en plus— maintenant que je suis vieux— qu'aucune modification structurelle de la Cité n'est suffisante. Cette modification est indispensable; mais on aura beau établir une Cité humaine où l'exploitation sera sinon effacée du moins considérablement diminuée, on aura beau établir un régime fiscal plus juste, on aura beau resserrer la hiérarchie des salaires, on n'obtiendra rien s'il n'y a pas une modification profonde du regard jeté par les hommes sur le monde et sur la vie. Le malheur restera au fond de l'individu humain si cet individu n'a pas une vue du monde qui lui permette de dépasser le désespoir. »
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