La misere,la violence et la guerre me fait tant de mal au fond de moi-même…
Et pourtant je me refuse de l’interdire de me penetrer comme si je voulais porter un peu en moi cette triste condition humaine…
Comme si je voulais souffrir avec elle .
Néanmoins
j’évite toujours ces situations où je me sens glisser vers le danger,vers la mort, c’est plus fort que moi, et je me condamne moi-même alors à la solitude. C’est comme ça que je survis depuis toujours, mais j’en souffre énormément, bien évidemment. Si je me retrouve coincé, obligé, jugé ou menacé alors je m’oblige à participer, j’oblige mon corps à y aller, et moi je me replie tout au fond de moi-même, je regarde, terrifié, ces hommes qui bougent, qui parlent, qui rient, qui bravent la vie, et j’anticipe le pire, qu’ils projettent un crime, un complot, une beuverie, une jouissance extrême à commettre un vol, un meurtre, un viol, un acte de violence gratuite et vicieuse, volontairement immoral, qui blesse, qui écrase, qui utilise. Et là je vois sans voir et sans que ça se sache, j’entends sans entendre et sans qu’on s’en doute, je reste inerte, sourire stupide au visage, je ne bouge pas, je fais semblant de rien, je me détache de mon corps, j’en suis conscient, comme si je le laissais à l’étage, mais que moi, je m’isolais dans l’ascenseur, les portes se refermant devant moi, et moi quittant les lieux, vers la profondeur, jamais assez calée, cherchant le noir total. Je regarde et j’entends comme si tout était très loin de moi, comme si j’étais minuscule, caché, invisible, laissant mon corps réagir comme un automate, se vider de toute substance vivante, se désexualiser, ni homme, ni femme, neutre, pacifique et sans intérêt, protégé des coups, des insultes, de l’anéantissement.
Jusqu’à quand ?
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