Tristesse... C’est de la peur et de l’étouffement. C’est de la rage et de l’impuissance.

Je me sens triste aujourd’hui, en fait ces jours-ci. Douleur de longue durée, qui me tord les abîmes, m’écorche le bas-ventre…

J’en parle de temps à autre...à moi meme . 

Je ne sais pas, pas du tout, ce qui m’arrive de nuisible au point de chavirer, de plonger dans le vide. Il y a la mort de ma soeur, bien sûr. Et l’impact de mon licenciement et les violences de mon ex-patron que j’ai subi, en Mai il y aura bientôt un an . Et le senti que mes anciens collègues , mon pere m’ont très mal compris, m’ont jugé, et qu’il y a eu là un abandon tragique, de part et d’autre. Il y a de ces souvenirs inutiles de mes filles qui se conservent dans l’amertume . Il y a encore la maladie grave de maman qui finira tragiquement un jour que je ne m’y attendrai plus… C’est aussi le besoin de donner,d’être utile et le fait de n’avoir plus personne à qui apporter mon savoir faire me culpabilise. Je ne sais pas encore comment réorienter ma carrière, mon engagement, peut-être mon militantisme. Ça viendra, je ne veux pas m’engager sans être au fait de mes responsabilités nouvelles.

C’est aussi le besoin de créer, qui m’explose parfois dans la tête, mais, paradoxalement, il me semble que je ne trouve plus les mots, que j’ai peur d’écrire, que mes textes sont vides.

Et c’est surtout, je crois, l’approche de la vérité, irréversible maintenant qu’il y a beaucoup de freins dans ma vie aujourd’hui . Je sens émerger le danger de m’enfoncer dans les abimes… Les flashs se multiplient; je cherche l’isolement. Ça ressemble étrangement à des symptômes de dépression. Ce n’en est pas.

C’est de la peur et de l’étouffement. C’est de la rage et de l’impuissance. C’est de la culpabilité, malgré tout ce que j’ai pu, déjà, écrire ici, parfois courageusement. C’est de la résistance, c’est de la survivance.