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vendredi 5 juin 2015

la Nouvelle Alliance du G8 menace la sécurité alimentaire en Afrique … l'heure est grave !



Comment la Nouvelle Alliance du G8 menace la sécurité alimentaire en Afrique …

 

Peuples Solidaires – ActionAid agit pour les droits et contre la pauvreté dans le monde. L'organisation dénonce " la Nouvelle Alliance " du G8 qui " vise officiellement à sortir de la pauvreté 50 millions de personnes en Afrique d’ici 2022 en favorisant l’apport de capitaux privés internationaux. Mais dans la pratique, ces investissements menacent l’accès à la terre, la sécurité alimentaire et l’environnement ".

En Afrique sub-saharienne où plus d’une personne sur quatre souffrent de sous-alimentation chronique, les paysans et paysannes pratiquant l’agriculture familiale subissent ou s’apprêtent à subir les effets dévastateurs de la " Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition " du G8.


Les entreprises à la barre du développement agricole africain
Initiative lancée en grande pompe par le G8 en juin 2012, La Nouvelle Alliance se fixe comme objectif de sortir 50 millions de personnes de la pauvreté en Afrique d’ici 2022, et mise pour ce faire sur l’apport de capitaux privés. En échange des 4,4 milliards USD investis par les Etats du G7, les dix Etats africains qui ont rejoint l’initiative (1), sont encouragés à réaliser des réformes législatives et foncières, afin d’assurer aux entreprises multinationales des marchés agricoles plus importants en Afrique.

La Nouvelle Alliance implique aujourd’hui 180 entreprises transnationales et africaines, qui prévoient d’investir 8 milliards USD dans le secteur agricole des pays concernés. Les petits producteurs sont censés profiter de l’initiative en travaillant pour les grandes entreprises partenaires telles que Monsanto, Unilever ou Syngenta.

Depuis le lancement de la Nouvelle Alliance, de nombreuses ONG, parmi lesquelles Peuples Solidaires , s’inquiètent du rôle central accordé aux grandes entreprises agroalimentaires dans l’agriculture africaine au détriment des petits paysans. Trois ans après, les impacts se font déjà sentir et les risques pour les communautés rurales de perdre l’accès et le contrôle de leurs terres se confirment.


Des risques d’accaparements de terres
Les zones visées par les projets à grande échelle de la Nouvelle Alliance sont souvent décrites par les investisseurs et les autorités locales comme " vacantes ", " disponibles " ou " sous-exploitées ". En réalité ces terres sont généralement utilisées par les populations locales.

ActionAid a enquêté en Tanzanie, au Nigéria, au Malawi et au Sénégal, quatre pays membres de la Nouvelle Alliance, et a découvert que le cumul des surfaces offertes aux investisseurs atteint 1,8 millions d’hectares (2). De plus, il apparaît que les acquisitions de terres manquent le plus souvent de transparence et n’incluent pas les communautés locales dans l’utilisation de la terre. Leurs droits à la terre, coutumiers, collectifs ou informels, ne sont la plupart du temps ni reconnus, ni respectés. Sans le consentement " libre, préalable et éclairé " de ces populations, les entreprises se rendent coupables d’accaparements de terre.

En Tanzanie, par exemple, l’entreprise suédoise EcoEnergy projette d’accaparer 20 000 hectares de terres pour produire du sucre dans le district de Bagamoyo, provoquant le déplacement de 1300 personnes durant les premières phases du projet (3). Au Nigéria, 350 000 hectares de terres ont été alloués à 8 entreprises de la Nouvelle Alliance. Parmi elles, 3 seraient déjà impliquées dans des cas d’accaparements de terres.
A la veille du prochain G7, plus de 100 organisations appellent les gouvernements de la Nouvelle Alliance à mettre fin à l’initiative. Peuples Solidaires – Action France demande plus spécifiquement à la France, troisième contributeur financier derrière les Etats-Unis et l’Union européenne, de se retirer de la Nouvelle Alliance et de soutenir des initiatives qui bénéficient véritablement aux petits producteurs et font progresser l’agriculture familiale, qui est durable socialement et économiquement, et résiliente au changement climatique (cf. la pétition de Peuples Solidaires-ActionAid France visant le gouvernement français).






(1) Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Ghana, Mozambique, Tanzanie, Bénin, Malawi, Nigéria, Sénégal
 
(2) Cf. Le rapport de Peuples Solidaires-ActionAid France: http://www.peuples-solidaires.org/sites/files/actionaid/rapport_nouvelle_alliance-aa-webbd.pdf

[3] Cf. L’appel urgent lancé par Peuples Solidaires-ActionAid France: http://www.peuples-solidaires.org/2015/04/appel-urgent-tanzanie-des-milliers-de-paysannes-et-paysans-chasse-e-s-par-un-projet-d



 
 

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